Dans la perspective de la présidentielle de 2012, le président du Rassemblement pour le Mali(RPM), Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK n’a que faire de l’adversité de l’ADEMA et de l’URD. Pour y avoir été habitué, puisque ces trois formations politiques sont sorties de la matrice commune, celle du PASJ du fondateur et ex-président de la République, le Pr Alpha Oumar Konaré. Si donc quelques agitateurs et autres laudateurs pouvaient lui causer quelques soucis par rapport à la préservation de ses très bons rapports avec l’actuel locataire du palais de Koulouba, ce devait bien être les plus zélés des ATT boys. IBK ne se fait pas prier pour leur couper l’herbe sous les pieds en appelant ATT à les considérer comme des loups habillés en agneaux.
S’il est peut-être un peu précoce de parler formellement de précampagne pour l’élection présidentielle de 2012, il n’en demeure pas moins que le thermomètre politique national indique déjà quelques batailles de positionnement de différents acteurs. Puisqu’une élection présidentielle est une course de fond et non de vitesse, rien ne sert de courir dans le microcosme politique mais il faut savoir mettre sa machine électorale en place. Et le plus tôt serait le mieux. C’est dans cette optique que le président du RPM, un parti d’opposition qui a fini par revoir sérieusement son ton oppositionnel à la baisse, commence par placer ses pions. Comme d’autres formations politiques d’ailleurs.
Dans sa récente sortie lors de la cérémonie de présentation des vœux, à sa résidence de Sébénikoro, l’honorable député élu en Commune IV s’est quelque peu préoccupé de l’état de ses rapports avec le président de la République. En effet, IBK est réputé entretenir de très bons rapports avec le président Amadou Toumani Touré. L’on se rappelle qu’un geste de considération d’ATT à l’endroit du président du RPM avait suscité des jalousies bruyantes dans certains milieux. C’était la remise symbolique d’un sabre lors d’une cérémonie officielle dans le cadre du Cinquantenaire dans le Mandé, terroir d’origine d’IBK.
Certains observateurs affirment que l’ancien Premier ministre et non moins ancien président de l’Assemblée nationale et le président du CNID-Faso Yitiwa Ton, Me Mountaga Tall, sont les deux hommes politiques maliens les plus consultés par ATT. Ces relations de confiance entre IBK et ATT ne peuvent-elles pas s’étioler avec l’émergence dans l’entourage du chef de l’Etat d’une nouvelle génération de prébendiers ? Cette question est intéressante à plus d’un titre lorsqu’on mesure à quel point ATT peut jouer sa carte de faiseur de roi en 2012. Malgré le fait que lui-même vient de déclarer à nos confrères de Les Afriques qu’il n’a aucun candidat (préféré) dans la course pour sa succession.
Mais, il faut signaler qu’avec les généreuses gesticulations non désintéressées des acteurs politico-économiques du genre les présidents des chambres consulaires à l’endroit d’ATT on devient circonspect quant à l’influence que l’entourage peut avoir sur le chef de l’Etat. En voulant offrir des médailles pour décorer le chef de l’Etat, alors que celui-ci n’en est pas demandeur, ces opérateurs économiques semblent avoir une idée derrière la tête. Lorsqu’on sait qu’au Niger voisin du président Mamadou Tandja, des opérateurs économiques et ministres avaient fait et des mains pour précipiter ce pays dans la crise dont il est en train de sortir, on peut comprendre les piques d’IBK aux zélateurs et autres thuriféraires de cette imminente fin de mandat d’ATT.
Le président du RPM peut à bon droit redouter que des opportunistes de tout poil arrivent à polluer un tant soit les convictions du "soldat démocrate " d’un certain 26 mars 1991. En conseillant au président de la République de " faire attention aux personnes qui font semblant de l’aider, alors qu’elles ne cherchent qu’à se servir ", l’honorable président du parti du tisserand joue pertinemment son rôle de sentinelle non seulement de la démocratie, mais aussi de la bonne gouvernance. Il sonne simplement l’alerte pour que la pléthore d’opérateurs économiques dont certains doivent avoir bien de choses à se reprocher en se cachant sous le parapluie ATT à savoir raison gardée. A ne se battre rien que pour l’intérêt national. Or, pour l’essentiel, tout porte à croire que ces personnalités du monde des affaires sont presque tous dans l’antichambre du parti pour le développement économique et la solidarité (PDES). De là à dire qu’IBK adresse ses piques à Ahmed Diané Séméga, N’Diaye Bah, Jeamille Bittar et autres, il n’y a qu’un petit pas aisé à franchir.
A cela, il faut ajouter les informations selon lesquelles ATT serait à deux doigts de remettre en selle son ex-ministre des mines, de l’énergie et de l’eau, Hamed Sow. On annonce l’homme dans de fréquents entretiens avec ATT, ces dernières semaines, au Palais de Koulouba. Or, Hamed Sow ne semble pas avoir bonne presse tant au plan national qu’international. Par ailleurs, il n’est autre que le concepteur du PDES, le programme de développement du président Touré mais aussi le premier président d’honneur du PDES-parti. Que cachent ses fréquentations et concertations assidues au moment où l’on annonce pour imminent un réaménagement du Gouvernement ? Voilà des questions qui peuvent intriguer le président du RPM dont le parti pourrait entrer au Gouvernement. Et c’est tout cela qui justifient les piques qu’IBK semble adresser aux cercles d’amis et de prébendiers qui donnent l’air d’étouffer ATT.
Bruno D SEGBEDJI
Communales Partielles en Commune IV :
Le fief du RPM aiguise tous les appétits
Rappel pour l’histoire. La commune IV a successivement servi de fief pour l’Union Démocratique du peuple Malien (UDPM), pour l’ADEMA de 1992 à 2004 et depuis cette date, elle est sous le monopole des couleurs Vert-Jaune-Or du Tisserand (signe fort d’un système impliquant la participation effective de tous pour un développement durable).
Ce parti, né des entrailles de l’ADEMA en 2001 suite à une cabale contre un homme d’Etat qui a mouillé le maillot pendant des ères d’incertitudes totales qu’a traversées l’ADEMA entre 1992-1994.
Objectivement, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) , de par sa création est un parti différent de beaucoup d’autres formations politiques. Car ce parti a bénéficié et bénéficiera toujours d’un amour de récompense par le fait que son leader fut victime d’éviction injuste de la part de celui qui détenait la clef du pouvoir, à un moment de l’histoire, et dont les conséquences pèsent encore sur les auteurs de cet acte et mieux sur leur parti.
Faut-il le rappeler, le Malien a toujours cette qualité d’aider l’opprimé ou la victime ; l’élection présidentielle de 2002 en a été un parfait exemple. L’ensemble de ces facteurs ne peut que renforcer psychologiquement le degré de militantisme des hommes et femmes bien imprégnés dans l’histoire politique de notre pays depuis l’avènement de la démocratie et renforce aussi le cercle des sympathisants du président Ibrahim Boubacar KEITA. Le sentiment de haine que nourrissent certains leaders politique, ou anciens camarades contre cet homme à cause de sa sagesse, son patriotisme et son charisme finira peut être par marquer la fin de leurs carrières politiques.
Au regard de son parcours, son combat, sa détermination, sa rigueur dans la gestion, le respect du principe, son poids politique, sa réputation d’homme d’Etat font de lui une référence et qu’évidemment sa présence fait trembler plus d’un homme politique.
C’est cela l’explication de la haine contre lui ; il aura pu porter la justice sur son dos s’il avait tenté la moindre corruption pendant les 6 ans à la primature comme certains le font aujourd’hui, mais bravo !!! IBK. La jeunesse du Mali et celle d’Afrique pourront faire de vous un repère pour avoir évité au Mali ce qui s’est passé au Kenya et aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Les militants RPM sont des chevronnés en matière de défis, car la détermination les habite quotidiennement. Une des spécificités de ces hommes et femmes est la capacité rapide d’enterrer les divergences internes dès qu’apparait un ennemi c’est ce que démontre le slogan fétiche : " Portons nos actions sur l’essentiel". Les dernières élections législatives étaient la concrétisation de cette qualité.
Pour les élections communales du 06 février 2011 en Commune IV. Rarement au Mali des élections partielles n’ont suscité autant d’engouement. Les responsables nationaux et locaux du RPM sont en train de mettre en place des stratégies inimaginables pour conserver leur fief et marquer un signal fort à l’adresse de tous ceux qui pensent que 2012 serait une formalité comme l’a dit récemment Me Mountaga Tall.
Dramane I. Mallé,
Assistant parlementaire, citoyen de la commune IV
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