Election générale de 2012 : 32 partis politiques tirent la sonnette d’alarme

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RDS, URD, PARENA, SADI, YELEMA, MPLUS/RAMATA, CODEM, CNID-FYT, MPR, UM-RDA… Ce sont entre autres partis politiques qui se sont regroupés au sein d’une alliance pour attitrer l’attention sur la gestion contesté du RAVEC par le Ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales. Toute chose qui pourrait être une source de conflit pour les échéances électorales de 2012. Le porte-parole de l’alliance Younouss Hamèye Dicko entouré d’autres membres de la nouvelle entité a animé une conférence de presse pour dénoncer  la mauvaise gestion du Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC) par le gouvernement. Et par la même occasion, il réclame la place de la classe politique malienne. C’était, le vendredi dernier à la Maison de la Presse.

Ce qu’il faut appeler désormais « l’alliance des 32 partis politiques » pointe du doigt les défaillances des autorités maliennes en matière d’élaboration du RAVEC et propose son accompagnement pour la réussite des élections générales de 2012. Pour cette alliance, le problème du RAVEC se pose depuis le début de son élaboration.

Contrairement au Recensement Administratif à Caractère Electoral (RACE), le Recensement  Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC) a été géré par le gouvernement sans une véritable concertation avec la classe politique. « Le ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales a géré seul le dossier du RAVEC… Les autorités se contredisent, la nation est perplexe et la classe politique est en proie à des interrogations que le gouvernement doit dissiper rapidement au lieu de pratiquer le dilatoire et de considérer que « ceux qui tiennent au RAVEC font de la distraction !» Voilà d’un trait, ce qu’on peut lire dans un mémorandum établi par les 32 formations politiques à  l’adresse du président de la république, depuis le 24 juin 2011.
Après avoir démontré que la classe politique a été isolée lors de l’élaboration du RAVEC, L’alliance se donne comme objectif la tenue des élections propres et fiables en accompagnant les autorités.
«Pour l’alliance, le fichier qui sera utilisé pour les élections de 2012 doit assurer l’identité complète de l’électeur ».
Par rapport à la radiation des listes électorales actuelles, des titulaires des cartes d’électeurs non retirées recommandé par les experts, Younouss Hameye DICKO dira que « Ce n’est pas en rayant arbitrairement, sur les listes du fichier RACE, les noms correspondants aux cartes non enlevées qu’on réglera ce grave problème ». Et pour cause, le fichier RACE contient 8,5 millions d’électeurs, soit 70, 83% de la population malienne issue du RACE.

« Au regard de nos propre statistiques, on sait que 65% de notre population n’ont pas 15 ans et ne peuvent voter » a laissé entendre le conférencier.

Il y a un problème dans les chiffres d’électeurs au Mali. Il faut dire que d’autres anomalies liées au RACE ont été déjà soulignées dans le rapport 2010 de la cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA). Ce rapport signale quelques anomalies du fichier RACE parmi lesquelles : la détention sans support juridique par un prestataire privé de 2 serveurs dédiés à la diffusion du fichier électoral. La non-sécurisation du matériel informatique et du fichier électoral ; Le recrutement des agents de saisie sans diffusion d’heures d’emploi temporaire et sans contrat. La non-prise en compte des corrections effectuées par les commissions administratives, ainsi que la non-qualification des agents occupants des postes élevés…

Ainsi, pour le Fichier Electoral Consensuel (FEC), les conférenciers demandent un fichier fiable, propre et biométrique. En ce qui concerne la biométrie, les conférenciers précisent qu’il ne s’agit pas de rentre la carte d’électeur complètement biométrique. « Une photo sur la carte d’électeur la rend déjà biométrique, même si ce n’est pas totalement biométrique » a laissé entendre Younouss Hameye Dicko.

En clair, tout le monde est sur la même longueur d’onde : Pour un Fichier Electoral Consensuel (FEC). Et le fait que le Mali n’ait pas un fichier électoral à nos jours, galvanise plus d’un. « On va assister le président de la république afin de trouver une solution pour que le fichier soit fiable et dans le délai constitutionnel » dira monsieur Dicko. Mais pour cela, la classe politique doit être présente à tout les rendez-vous. « Depuis le mois de juin, nous avons voulus rencontrer  le président de la République pour lui faire des propositions, mais jusqu’aujourd’hui cela demeure impossible » a laissé entendre l’un des conférenciers.
Baba Ahmed

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