La volonté populaire, fortement exprimée par la population de la commune IV qui a choisi de donner dix-neuf sièges au parti « Yèlèma », est en train d’être contrariée par des manœuvres qui jurent avec la démocratisation et l’état de droit de notre pays.
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rnSelon plusieurs sources, la formation de Moussa Mara, qui, bien que pouvant se prévaloir d’une écrasante majorité à laquelle il ne manquait que deux voix pour avoir la majorité absolue, est en train d’être torpillée par certains prédateurs politiques. Ces derniers ayant lamentablement échoué à faire tomber Mara et son parti, continuent et multiplient les manœuvres pour une victoire postélectorale. Autrement dit, après avoir échoué à avoir le suffrage direct des électeurs malgré des cas avérés de fraudes, achats de conscience et de votes, les prédateurs se rabattent sur le scrutin indirect. « Tout sauf Moussa Mara », se sont jurés les battus des urnes.
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rn« Tout sauf Moussa Mara »
rnImmédiatement après leur déculottée, malgré la main tendue du candidat désigné par le peuple pour une gestion concertée et plurielle de la commune IV, ses adversaires rivalisent de ruses et de traitrises pour empêcher Mara de se réinstaller dans son fauteuil de maire, qu’il avait dû quitter sur décision de justice, à la suite de ses nombreux adversaires. Lesquels sont, à l’exception du PDES, pratiquement les mêmes qu’en 2009. Pourtant, cette même justice qui a invalidé sa première élection, pourra également assister, impuissante ou indifférente, à sa mise à l’écart.
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rnEn effet, toujours selon le credo « Tout sauf Moussa Mara », les ténors de certains partis politiques battus sont en train de tomber dans ce qu’il est convenu d’appeler la corruption politique. Les propositions sont faites, les offres sont différentes, les enchères sont ouvertes. Les sources bien informées parlent de sommes variant entre 20 et 50 millions de FCFA, payables cash et surement pas en chèque de bois ou en monnaie de singe. Les mêmes sources indiquent que les opérations se déroulent dans la plus totale indiscrétion. Ce qui veut dire que ces hommes et femmes politiques ne font rien pour se cacher à la justice.
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rnImpuissance ou indifférence ?
rnPourquoi se cacher, semblent se demander ces politiciens à qui la justice a déjà eu à donner raison ? Impuissance ou indifférence, rien ne semble indiquer que les magistrats se mobiliseront pour mettre un frein à toutes ces manœuvres déloyales. Pourtant, la législation malienne n’est pas muette sur ces points.
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rnEn effet, la loi N° 97 -008/AN-RM du 14 janvier 1997 portant loi électorale dispose clairement en son article 119 que « quiconque par des dons ou libéralités en argent ou en nature, par des promesses de libéralités, de faveurs, d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages, aura influencé ou tenté d’influencer le vote d’un ou plusieurs électeurs, soit directement, soit par l’entremise d’un tiers, quiconque par les mêmes moyens aura déterminé ou tenté de déterminer un ou plusieurs électeurs à s’abstenir, sera puni d’un an à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 100.000FCFA à 1 000 000 FCFA.
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rnSeront punis des mêmes peines ceux qui auront agréé ou sollicité les mêmes dons, libéralités ou promesses »
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rnEn termes clairs, la législation a bel et bien prévu des sanctions contre les prédateurs de toute nature, à qui il viendrait l’idée d’inverser la décision du peuple dont le choix doit être libre de toutes contraintes morales, matérielles ou pécuniaires. Or si le peuple a choisi d’élire les différents conseillers municipaux, c’est pour que ceux-ci respectent son choix fondamental, c’est-à-dire en votant à leur tour, même par le biais d’un scrutin indirect, pour ceux qui ont bénéficié de la majorité du vote universel.
rnDe telles pratiques n’honorent nullement notre système démocratique, surtout à moins de deux années d’échéances importantes attendues au Mali. N’est-il pas temps pour le procureur de la République près le tribunal de première instance de la commune IV de se saisir d’un tel dossier qui contient tous les éléments constitutifs de la corruption politique. A défaut, il y aura tout simplement péril sur la démocratie malienne. En effet, si par la force de l’argent, les prédateurs politiques parviennent à renverser la vérité des urnes, c’en sera fini de la pratique démocratique, forcément biaisée pour l’avenir.
rnBirama Fall
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