Dans une déclaration signée de son président intérimaire, le Front pour la sauvegarde de la Démocratie (FSD-opposition) s’insurge contre ce qu’il appelle le projet de partition du pays à travers de nouvelles élections de députés des régions de Taoudéni, Ménaka et dans les cercles d’Almoustrat et Achibogho.
Le président de séance du FSD, Dr Choguel Kokalla Maïga souligne que « c’est avec étonnement que le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) apprend que, par lettre n° 001100/MATD-SG en date du 9 avril 2020 adressée au président de la CMA, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation invite à une réunion ayant pour objet l’examen du projet de décision de mise en place des autorités intérimaires et de préparation de l’élection des députés à l’Assemblée nationale dans les régions de Taoudéni et de Ménaka d’une part et dans les cercles de Almoustrat et de Achibogho d’autre part ».
Et le FSD de faire remarquer que cette démarche est en contradiction totale avec la Constitution, les décisions de la Cour constitutionnelle et la Loi électorale en vigueur, qui fixe non seulement le nombre des députés à l’Assemblée nationale, mais aussi les modalités de renouvellement de cette institution dans son intégralité.
Aussi, fustige l’opposition FSD, « en envisageant l’organisation de l’élection des députés dans les nouvelles régions de Ménaka et de Taoudéni ainsi que dans les cercles de Almoustrat et de Achibogho, à l’exclusion des autres régions nouvellement opérationnalisées par les nominations des gouverneurs, le Gouvernement viole le principe constitutionnel d’égalité des citoyens devant la loi. Il viole également la loi électorale qui dispose que l’Assemblée national est intégralement renouvelée ».
C’est dans ce sens que le FSD signale, par la voix de Dr Choguel Maïga, qu’«aucune élection des députés n’est possible dès lors que l’élection des députés en cours est sensée se dérouler sur toute l’étendue du territoire nationale ». Et le FSD de dénoncer la démarche en cours du gouvernement en ce qu’elle :
- est attentatoire au principe constitutionnel d’égalité des citoyens,
- viole également les dispositions de la loi électorale,
- crée d’autres problèmes politiques et institutionnels, des types différents de citoyens et ainsi les conditions de partition à terme, du Mali. Le regroupement politique de l’opposition assure alors qu’il ne peut accepter une telle démarche, véritable provocation, qui viole les lois de la République, la Constitution et le principe de l’égalité des citoyens. Il « en appelle au sens de responsabilité du gouvernement afin qu’il abandonne sans délais cette démarche qui porte des germes de futures crises institutionnelles et politiques ».
Rappelons que le 9 avril dernier, le président du parti MPR, Dr Choguel Kokalla Maïga, dénonçait les conditions déplorables dans lesquelles le 1er tour des élections législatives a été tenu. Et d’ajouter que « l’Etat malien, sous la responsabilité du Chef de l’Etat, vient de franchir une étape nouvelle dans le processus de décadence et de démantèlement de l’État et de la République unitaires du Mali. Pour cette raison, plus que jamais, la résistance patriotique du Peuple est de mise. Il nous appartient, de quelque bord politique que nous soyons, de nous dresser, comme un bloc sans couture, face aux tentatives de partition et de désintégration du Mali afin que demeure concrète sa devise : un Peuple, un But, une Foi».
Baba Djilla SOW