Les partis politiques s’entredéchirent autour des victuailles que l’Etat leur offre annuellement. Cette année, cet Etat malade a besoin de l’apport de ses fils pour se rétablir. Beaucoup ont fait parler leurs cœurs, sauf les partis politiques qui sont presque restés insensibles.
A l’appel lancé pour venir en aide à un Etat en danger de disparition, beaucoup de ses fils ont répondu présents à travers des dons de diverses natures. Et le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly, peut se réjouir du plus du milliard mobilisé par ses compatriotes.
L’élan patriotique des Maliens est à saluer. Mais on se pose la question de savoir le degré de mobilisation de nos forces politiques. A part quelques uns, les partis politiques ont été moins visibles sur le terrain de la charité. On a appris que l’Union pour la République et la démocratie (URD) a offert la rondelette somme de 10 millions F CFA et que la Convergence pour le développement du Mali (Codem) aussi s’est mobilisée à sa manière et puis…. rien.
Certains partis politiques, au lieu de participer à l’effort de guerre pour sauver l’Etat, ont plutôt comploté en vue de lui administrer un coup de grâce. On a pu voir des “politiciens-jihadistes” sur leur ligne de front à Bamako avec des intentions malsaines pour le devenir de notre pays. Des politiques qui n’ont que leurs nuques derrière eux et qui n’ont que ces genres de manœuvres dolosives pour ressusciter dans les mémoires.
Pourtant, les partis politiques devraient être les premiers sur la ligne de la solidarité envers le Mali en danger, pour avoir profité de lui pendant ces 20 dernières années. Surtout qu’eux-mêmes sont convaincus de la déchéance actuelle de l’Etat est en grande partie due aux hommes politiques en témoignent les propos de Choguel Kokalla Maïga, rapportés par nos confrères du journal “Les Echos” selon lesquels “l’élite politique a trahi le peuple malien”.
Parce que le drame que le pays vit actuellement n’est à l’actif du président sortant seulement, ses racines sont bien lointaines et une analyse poussée de la question permet de savoir que nous sommes tous victimes et coupables.
Il faut plutôt se réjouir de ce comportement étrange du monde syndical du pays. UNTM et alliés viennent de décider de renoncer à 5 % de leurs salaires dans les mois à venir. Eux qui sont habitués à demander à l’Etat, montrent tout leur sens de responsabilité en renonçant à une part importante du salaire (considéré comme sacré) pour voler au secours du Mali en danger.
Si la classe politique avait fait la même chose ne serait-ce qu’en renonçant au financement public des partis politiques pendant un certain temps, surtout que cette aide étatique n’a même pas son impact sur la qualité de notre démocratie en témoignent les ridicules taux de participation aux élections ! Mais il est aussi connu qu’on ne renonce pas comme ça à des victuailles.
A. Diakité