Editorial : IBK, grandeur nature

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Le spécialiste des petites phrases assassines n’avait parlé depuis longtemps, alimentant les rumeurs les plus alarmantes sur son état de santé. Mais c’est fait maintenant et les propos du président du Rpm, ancien Premier ministre et Président de l’Assemblée Nationale, n’ont pas l’air d’un discours d’adieu.

En nous rappelant qu’il a 65 ans et qu’il se porte comme un charme, le gros Malinké qui aime l’autodérision nous projette simplement dans l’avenir proche. Et l’avenir le plus proche, c’est 2012. Ne m’enterrez pas déjà et comptez avec moi est la moralité de l’histoire. Et personne ne peut feindre de n’avoir pas entendu, en tout cas depuis la manchette de notre confrère l’Indépendant d’hier. Ce n’est pas une déclaration officielle de candidature encore mais la déclaration d’IBK clarifie au moins un point : c’est qu’il n’a pas dit qu’il n’est pas candidat. Reste à voir à qui s’adressait la sentence qui, qu’on le veuille ou non, a valeur de sermon.

Pour ceux qui prédisent une sorte de fusion-acquisition entre l’Adema conquérante de Dioncounda Traoré et le Rpm du jeune frère « Ibrim » qui n’en peut plus mais ? Pour ceux qui soupçonnent le député de la Commune IV d’être en collusion avec l’hôte de Koulouba en vue d’un troisième mandat qui remettrait IBK au perchoir ? Ou enfin pour tous ceux qui dans le silence de ce dernier ont perçu le signe évident d’un découragement vis-à-vis de la politique dont il avait dit, en jetant l’éponge de l’Adema, qu’il était devenu impérieux de la réhabiliter ?

Chacun trouve un peu sa réponse à cette annonce-surprise du Tisserand en chef. Ceci dit, tout le monde a entendu. Mais très peu vont apprécier en raison d’une possible reconduction du scénario de 2002 entre un « Indépendant », l’Adema et l’Urd.  Un scénario sans grande originalité. Mais la politique, elle-même, est tout sauf originale.

Adam Thiam

 

 

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