Edito : Devons-nous fêter l’accord de paix d’Alger ?

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L’accord de paix trouvé entre l’état malien et les groupes armés à Alger et signé en deux temps à Bamako a un an. L’évaluation faite de sa mise en œuvre par les acteurs du processus  et les maliens est sombre. Sa signature qui devait démêler les choses a plutôt embrasé la situation avec l’installation de cette confusion totale de la sincérité des groupes alliés envers l’Etat malien.

De violation en violation des  principes de base de l’accord certains d’entre eux se sont substitués en  l’Etat malien en dictant leur autorité dans certaines contrées du nord où ils seraient probablement en connexion avec des terroristes et narcotrafiquants  pour des intérêts autour du trafic de la drogue. Certaines régions nouvellement créées sont à l’image de ce désespoir. Un peu plus au centre du nord, les forces étrangères dépassées par les attaques meurtrières des ennemis se sont retranchées dans leurs bunkers. Paris et l’ONU choqués, ont fini par taper du poing sur la table.  Il est temps que cela cesse.

‘’Le double jeu ’’ a fait trop de victimes et plombe le retour de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire.  Dans ce canevas, le Conseil de sécurité a siégé, sur proposition du patron de l’ONU,  afin de revoir le mandat de la Minusma. Le PM Modibo Keïta n’a pas raté l’occasion, en ce lieu,  pour exposer l’intolérable long métrage sanglant qui se joue au nord du Mali. Ramtane Lamamra, depuis Alger, samedi dernier, parlait  de l’an un de l’accord. Pour lui, il y  a une réelle volonté des parties signataires à prendre un nouvel envol pour la paix et la réconciliation. Ce qui se manifestera, à l’en croire,  lors de la rencontre d’aujourd’hui à Bamako à laquelle toutes les parties signataires prendront  part.

Après évaluation, de nouveaux jalons seront définis en vue de quitter ce marasme progressivement.  Ce qui veut dire que nous sommes toujours à la case départ et que le chemin sera périlleux et long. Donc pas lieu de fêter, mais avancer avec prudence puisque la maison est remplie d’hypocrites.

Boubacar Yalkoué

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3 COMMENTAIRES

  1. Et oui la fête continue à Bamako. Et elle sera belle. L’alcool et l’argent couleront à flot. Ces messieurs seront sur leur 31. Et le Trimballé sera toutes dents dehors, embrassant sur la bouche ses frères trimballeurs du nord. Pendant ce temps la population civile continue de souffrir au nord.

  2. On peut fêter pour bouffer de l’argent pour son organisation , sinon qu’est ce qui est à fêter dans cette histoire d’accords . Dans les autres parties du Mali , les autorités en place sont celles de l’ETAT MALIEN donc DEFINITIVES. A t on jamais entendu parler d’autorités INTERIMAIRES .? On est en train d’assister naîvement à toutes sortes de folklores au Nord mais pour quel résultat ? Malgré tous les efforts consentis et les sacrifices , par tous les dirigeants ( nationaux et internationaux) , un ministère pour le Nord , tous les projets financés pour le Nord , TOUJOURS des PROBLEMES et ENCORE des PROBLEMES au Nord . Cela fait des années qu’on négocie avec les DIABLES au Nord sans jamais connaitre LEUR VRAI VISAGE . Merci

  3. Nous allons fêter !

    Nous allons fêter ou pleurer selon que l’on soit à Sébénincoro ou à Ber. Nous allons fêter sur la tombe fraîche des victimes innocentes de ces terroristes. Au regard de quoi ne devrions nous pas fêter ? Le résultat ? Quand on apporte une fausse solution à un vrai problème cela veut dire qu’on se moque bien du résultat. Il n’est un secret pour personne que ces fainéants qui sont choyés, cajolés, nourris et logés dans des hôtels de luxes aux frais de leurs victimes et au nom de l’accord ne sont ni ceux qui font la guerre, ni ceux qui peuvent faire la paix au Nord. L’État Malien et la CMA ont signé l’accord de paix d’une guerre entre forces étrangères et terroristes étrangers. Si les deux parties signataires ne sont pas belligérantes, je me demande en quoi la situation sur le terrain devrait gâcher leur fête….

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