En collaboration avec ses partenaires dont l’ambassade du Canada au Mali et la Minusma, l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako (EMP-ABB) organise un atelier de haut niveau sur la “Protection des Civils” du 8 au 10 mai. Après la cérémonie d’ouverture présidée par le directeur général de l’EMP-ABB le mercredi, le général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé, les travaux se poursuivent ce vendredi dans les locaux de l’ Ecole.
Pour le directeur général de l’ EMP-ABB, la question de la protection des civils est devenue malheureusement le sujet central sur tout le continent. Ainsi, la tenue de ce séminaire sur un thème aussi important s’inscrit en cohérence avec le cadre stratégique de l’Ecole tel qu’entériné par son dernier Conseil d’Administration. Dans son allocution, le général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé a indiqué que la protection des civils est désormais la pierre angulaire de toute problématique relative au rétablissement et au maintien de la paix et à la sécurité car les civils sont ceux qui payent le plus lourd tribut lors des conflits armés. “Ils sont incontestablement les principales victimes des conflits de plus en plus complexes et un nombre croissant de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies ont demandé qu’ils soient protégés par les missions de paix”, a-t-il fait savoir.
Pour le soldat de la paix, les stratégies qui sous-tendent les actions doivent reposer sur une approche holistique de la protection, c’est-à-dire une analyse saine de la dynamique des conflits et de l’octroi de ressources suffisantes aux acteurs concernés afin de leur permettre de remplir leurs différentes tâches.
Evoquant le défi stratégique à long terme, il indique que le plus difficile à relever est de trouver les moyens de décourager les attaques contre les civils: “Des progrès peuvent être accomplis grâce au renforcement des cadres juridiques et normatifs internationaux qui régissent les agissements contre les civils et au renforcement des forces de sécurité du continent”. A ses dires, à court terme et dans la pratique, il faut surtout s’atteler à renforcer l’enchaînement d’actions de la protection des civils c’est-à-dire la série d’activités menées par toutes les organisations participant à la protection notamment lors de la mise en œuvre des mandats.
Composés des civils et des militaires, les participants à ce séminaire de haut niveau sont des pays onusiens. De ce fait, les échanges portent sur l’approche onusienne à la protection des civils profitant au passage des expériences d’autres participants. “Dans ce contexte, les discussions auront lieu autour de la crise actuelle notamment ce qui se passe au Mali : quels sont les outils permettant d’aider à la protection des civils. Ce qui est un devoir cardinal pour nous”, a expliqué Joanne Adamson, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU.
Annonçant l’ouverture des travaux, le général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé a exhorté les participants à se focaliser davantage sur les leçons apprises et les bonnes pratiques, à engager des réflexions à la dimension des enjeux sur l’efficacité des actions à mener dans le contexte des initiatives de maintien de la paix ou de soutien à la paix. “Vos travaux devront permettre également à renforcer la cohérence, la coordination et l’appui mutuel entre les acteurs à tous les niveaux”, a-t-il conclu.
Alassane Cissouma