Le Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM-Fasoko) souffre d’un grand dilemme depuis un certain temps. Deux cornes y ont poussé. A la tête de la première, Mamadou Oumar Sidibé et Samba Coulibaly, pour la seconde. Les ficelles continuent de se tirer entre les deux leaders et la justice est saisie.
La crise qui mine le Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM-Fasoko) est un couteau à plusieurs tranchants. Selon la direction du PRVM-Fasoko, il fallait s’attendre à une crise de croissance mais pas sous cette forme où une contestation est télécommandée par des « camarades infiltrés » pour déstabiliser le parti.
Nos sources ajoutent que les animateurs de cette rébellion ne sont pas d’ailleurs des éléments dont les casiers internes reflètent les idéaux chantés au parti du « Chameau blanc » (emblème).
Tout est parti de la convocation du congrès extraordinaire du mois de décembre 2020. Maintes fois reporté, le congrès a pu être mis en route après des efforts « gigantesques » et avec l’apport à l’unanimité du bureau exécutif, selon notre source.
Pour mettre ses pendules à l’heure des mesures de la crise sanitaire (Covid-19), des stratégies intelligentes ont tenu compte des exigences de l’Etat d’urgence limitant les regroupements à 50 personnes au plus.
Les perturbateurs dans leur plan de déstabilisation du parti, selon notre interlocuteur, ont sauté sur l’occasion en demandant le report du congrès. En Plus, ils finiront par exiger le départ du président en fonction vers une fonction de président d’honneur comme l’ont fait le minier Aliou Diallo et Moussa Marra, l’ex Premier ministre à la tête de leur propre parti. Des revendications rejetées après des séries de réunions et rencontres.
« Le décès de Soumaïla Cissé ouvrait un boulevard qui mènerai à Koulouba », s’était réjoui un élément de la fronde selon notre informateur. Cruelle ambition et feuille de route très sordide dénoncée par des cadres du parti à la tâche pour une réunion un jour.
Le jour du congrès, le bureau exécutif, après l’ouverture mouvementée, a préféré prendre des dispositions avec des travaux sur les deux rives du fleuve, Covid-19 oblige.
Ainsi, plusieurs sites sont pris par le parti pour abriter les travaux du congrès dans le strict respect des mesures barrières. Il s’agit de la Cité des enfants, du Centre à Bolibana et le Palais des sports.
Les frondeurs du congrès, issus des Ançars et du MP4, se sont retirés au Banconi, leur base, pour animer une conférence de presse dénonçant les conditions du congrès.
Descente dans les bases Ançars pour une affaire politique
Avec les bénédictions de leurs Gourou et mantors financiers, les frondeurs sont descendus sur le terrain à l’intérieur du pays profond pour mettre en place des bureaux de MP4 couplés aux structures d’Ançars afin de les substituer aux sections du parti dans ces localités.
Ce sont ces bureaux fictifs, selon nos sources, qui ont tenu le « fallacieux congrès extraordinaire » de la rébellion, qualifié par un leader du PRVM-Fasoko comme le dernier acte qui a démasqué des visages et des mains invisibles.
Bataille politico-religieuse et juridique
Aujourd’hui, le PRVM-Fasoko se dit victime de complot d’un groupe de « crapules politico-religieux ».
Après avoir raté la création d’un parti Nema, Rassemblement des forces Aançars et Mp4 au Mali l’unité d’action « c’est désormais tout faire pour mettre fin à la présidence de Mamadou Oumar Sidibé à la tête du PRVM qui serait la propriété d’Ançardine », indiquent le congrès des frondeurs.
Un Congrès bien financé par des opérateurs économiques qu’on retrouve sur des vidéos et photos d’archives aurait financé les deux meetings du MP4 à raison de 50 millions de F CFA par meeting ainsi que le congrès extraordinaire des frondeurs.
Reproches des frondeurs à l’équipe de Mamadou Oumar Sidibé
Après nos recoupements auprès de leurs structures, ils reprochent à l’actuel président du parti Mamadou Oumar Sidibé d’avoir utilisé le parti comme sa propriété privée. C’est le motif principal avancé par les contestataires qui ont vite lancé aussi des actions en justice en Commune VI du District de Bamako pour annuler le bureau du président Mamadou Oumar Sidibé et les sanctions contre les perturbateurs.
Des leaders religieux musulmans, des hauts cadres du département de la justice, des éléments se réclamant de la Transition bref l’affaire PRVM-Fasoko Ançars-Pro MP4 est une bataille politico-religieuse qui fera jurisprudence pour les générations de politiques.
Avec les avocats et autres qui s’activent déjà pour que force reste à la loi et au droit. Loin d’être dans un optimisme de trop, un très proche du président du PRVM-Fasoko, joint au téléphone par nos soins, n’exclut pas des solutions à la malienne. “Je suis convaincu que la famille du PRVM-Fasoko trouvera des ressources nécessaires pour se mettre autour d’une table et se parler. C’est une crise de croissance et c’est important que la priorité soit le dialogue, le rapprochement des idées. Si c’est pour le Mali, si c’est du Fasoko ce problème trouvera sa solution”, espère ce cadre.
Du côté des « frondeurs », un sympathisant du même avis ajoute que « même les acteurs des grandes guerres ont fini par se mettre autour d’une table. Mais faudrait-il que ça se fasse à temps et qu’on accepte de se dire toutes les vérités », souhaite-t-elle.
En attendant ce jour, la guéguerre que vit le parti retardera l’évolution filgurante du PRVM-Fasoko, parti du Chameau blanc au Mali.
Koureichy Cissé
Abdoul K. Konaté