Comme on pouvait s’y attendre, la paix, la réconciliation nationale, la sécurité et la stabilité sont au cœur des débats de la campagne pour la présidentielle du 29 juillet 2018. Même s’ils ne le disent pas ouvertement, craignant les implications politiques et diplomatiques que cela peut entraîner, beaucoup de candidats souhaitent la révision de l’accord. Et, cela, contrairement à Ibrahim Boubacar Keïta qui s’engage à sa mise en œuvre efficiente.
Dans son projet de société, le président sortant et candidat à sa propre succession, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est engagé à accorder «une priorité absolue à la mise en œuvre de l’accord de paix, ainsi qu’aux lois de programmation militaire et sécurité intérieure».
Il a également annoncé la mobilisation de 15 milliards de F Cfa pour boucler le DDR et 20 milliards de F Cfa pour le processus d’intégration de près de 15 000 ex-combattants.
Dans son projet de société, le président Keïta a aussi promis de redéployer l’armée sur tout le territoire malien s’il est réélu : «Redéployer l’armée sur tout le territoire sera le cheval de bataille de mon prochain quinquennat.»
Le favori du premier tour a également annoncé le recrutement de «plusieurs milliers d’hommes et de femmes» avec un traitement motivant pour renforcer les effectifs des Forces armées et de sécurité en «nombre et en qualité».
Quant à Hamadoun Touré, candidat de l’Alliance Kayira 2018, il juge que l’accord de paix a été «mal négocié» et estime surtout que «les chefs traditionnels et religieux auraient pu être impliqués».
«L’accord de paix (le processus de paix) n’était pas un véritable dialogue… Il n’y avait pas de confiance entre les parties», a déploré l’ancien secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui ne doute pas de sa victoire à l’issue de cette présidentielle. «Nous allons créer une surprise… Nous allons gagner la présidentielle avec droiture», a-t-il martelé lors d’une sortie médiatique. Et si ce rêve se concrétise, Hamadoun Touré propose l’organisation d’une «conférence nationale pour réconcilier les Maliens». Tout en promettant de construire au moins une «une usine dans chaque région», Dr. Touré promet d’engager une lutte implacable contre la corruption !
Moussa Bolly