président du CNID Faso Yiriwa Ton, Me Mountaga Tall et les députés du même parti ont rencontré le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, pour lui apprendre que le ministre de l’Artisanat et Tourisme, N’Diaye Bah, ne leur représente plus dans l’attelage gouvernemental. Un message qui signifie simplement de virer l’intéressé au profit d’un autre cadre du parti. Pourtant, si N’Diaye Bah a pu figurer dans le gouvernement depuis l’avènement d’ATT au pouvoir, ce n’est pas pour rien………
Me Mountaga Tall, président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID Faso Yiriwa Ton) a, à sa demande, obtenu une audience avec le président de la République, Amadou Toumani Touré. Quelques jours après, c’était autour des députés du groupe parlementaire de se faire recevoir par la même personne, toujours à leur demande. Au chef de l’Etat les messages sont les mêmes pour Mountaga Tall que pour les députés : « N’Diaye Bah a depuis le début du mois démissionné du parti avec certains militants. Par conséquent, il ne représente plus le parti du soleil levant dans l’attelage gouvernemental », telle est, en substance, la teneur des différentes entrevues. Le CNID Faso Yiriwa Ton fait de la question de N’Diaye Bah une priorité, oubliant que le même parti est encore représenté dans le gouvernement à travers Mme Maïga Sina Damba, titulaire du portefeuille de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille. Même si certains s’accordent à dire que Sina a été nommée ministre plus du fait qu’elle était secrétaire générale de la CAFO que de son appartenance politique.
En outre, ils sont nombreux, les partis aussi représentatifs que le CNID, notamment la CODEM du député Ousseini Amion Guindo, fidèle parmi les fidèles d’ATT, qui ne sont pas pourtant dans le gouvernement. Cependant, on crédite ce parti d’une 4e place dans le landerneau politique malien derrière l’Adéma, l’Urd et le RPM.
Quand le CNID veut coûte que coûte payer la tête de son ex-secrétaire général, il met le chef de l’Etat dans un dilemme. D’abord ATT même s’il avait l’intention de procéder à un remaniement ministériel, se voit contraint de le renvoyer à une date ultérieure pour ne pas donner l’impression qu’il le fait sous la pression des « cnidiens ». Parce qu’ATT est ami à tout le monde, mais n’entend être sous l’emprise de personne. Les partis politiques l’ont d’ailleurs compris, puisque bien qu’il soit soutenu par eux, de 2002 à nos jours, il n’y a jamais eu de Premier ministre issu des rangs d’un quelconque parti politique. Ahmed Mohamed Ag Hamani, Ousmane Issoufi Maïga et Modibo Sidibé sont tous des technocrates qui ont mis leurs manteaux à l’abri des éclaboussures de la vie politique.
Sinon, ce remaniement était fortement annoncé pour l’après 8 juin, mais on comprend que le chef de l’Etat ne s’est plus précipité parce que, dit-on, un journaliste a marché sur la langue d’ATT le 8 juin à l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse, allant jusqu’à donner la composition du futur gouvernement. Agacé, ATT lui a signifié qu’un remaniement n’est pas à l’ordre du jour.
Par ailleurs, c’est contre mauvaise fortune bon cœur que le président de la République va accepter liquider un ministre qui l’impressionne depuis 2002, à travers ses initiatives promotrices du secteur touristique. On peut ne pas aimer le ministre N’Diaye Bah pour plusieurs raisons, mais ne pas reconnaître la touche qu’il a apporté au tourisme et à l’artisanat depuis son arrivée à la tête du département, relève d’un manque d’objectivité dans le jugement. Et si malgré qu’il ait fait cinq ans dans le gouvernement (2002-2007), le président de la République l’a reconduit dans les mêmes fonctions au moment où le CNID ne manque pas de cadres valables pour une mission gouvernementale, il y a de quoi faire descendre les détracteurs du ministre sur terre. Surtout qu’ATT a dit à qui veut l’entendre que les ministres ne sont pas au gouvernement au compte de leurs partis, mais pour le peuple malien. Voilà des propos que les responsables du CNID doivent faire siens en mettant de l’eau dans leur vin qui les amène à exiger le débarquement de N’Diaye Bah du gouvernement.
Abdoulaye Diakité
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