La formation du nouveau gouvernement que dirige Modibo Sidibé aura été le coup d’épée qui a réveillé les vieux démons dans la marre des partis politiques de notre pays. Au fur et mesure que les jours avancent, des coins du voile se lèvent sur les vraies faces de nos partis politiques où on assiste à des déchirures de tous genres entre les différents protagonistes par rapport au choix de ministres opéré par le président de la république, Amadou Toumani Touré et son Premier Ministre Modibo Sidibé.
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En tout cas au sein des partis politiques comme le MPR, et le CNID FYT, qui sont tous représentés au gouvernement, on ne bénit pas les heureux choisis, bien qu’étant des militants de ces formations politiques respectives. La raison de cette imprécation réside dans le fait que ATT aurait intelligemment driblé les leaders de ces partis politiques, lesquels voulaient se voir eux-mêmes promus ministres, ou dans le cas échéant leurs fidèles lieutenants. De quoi faire penser que nos partis politiques, loin d’être des propriétés collectives, s’apparentent plutôt à des patrimoines familiaux pour leurs leaders.
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Quoi de plus indignant pour un militant de parti politique que de voir sa promotion faire l’objet de polémique sur fond d’égoïsme au sein de sa propre formation, qui au contraire doit œuvrer à lui servir d’arrière garde. Pourtant, c’est le triste constat qui se fait au sein de certains partis politiques du pays. Des partis comme le CNID FYT de Me Tall et le MPR de Choguel Kokalla Maiga, sont aujourd’hui au bord de la cassure par le fait que les ministrables sur lesquels leurs chefs comptaient n’ont pas été retenus par le prince du jour, lequel contre toute attente, aurait jeté son dévolu sur des moins ministrables, des ministrables de seconde zone.
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C’est ainsi qu’au sein du MPR, les spéculations qui défrayent actuellement la chronique font état d’une discorde entre le président du parti et son secrétaire général, Oumar Kanouté. Ces mêmes sources informent que le président Choguel Kokalla Maïga, conscient des chances de son secrétaire général d’être retenu comme ministre, n’a pas daigné porter le nom de celui-ci sur la liste de candidature que le parti a envoyée à Koulouba. D’ailleurs, ce dernier, obnubilé par sa reconduction, avait tout simplement porté les noms de certains militants considérés moins chanceux. Cela dans l’espoir de focaliser l’attention du chef de l’Etat sur sa propre personne. Mais le chef de l’Etat, qui a privilégié la compétence à la qualité de laudateurs zélés, aura vu d’un mauvais œil la reconduction de « Tigrou », dont les dégâts, à tête du département de l’Industrie et du Commerce, sont difficiles à évaluer. C’est pourquoi ATT n’a trouvé mieux que Mme Diallo Madeleine Bah, que « Tigrou » sous-estimait tant.
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Au sein du CNID FYT, on dit aussi que Me Tall qui commence à ne plus être à l’aise avec son secrétaire général N’Diaye Bah n’avait même pas mis le nom de ce dernier dans sa liste, et que contre son attente ce dernier a été reconduit à la tête de son ministère de l’Artisanat et du Tourisme. D’où le mécontentement qui est le sien en ces temps-ci.
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Quoiqu’il en soit, c’est vrai qu’on ne saurait être dans les secrets de Dieu pour vérifier tout ce qui se dit. Mais déjà, à analyser par les agissements dont font montre certains leaders, il y a lieu de s’inquiéter pour notre jeune démocratie. C’est vrai qu’on dit que la politique est souvent un jeu d’intérêt, mais quand au sein d’un même parti le bonheur de l’un doit faire le malheur de l’autre, il y a danger en la demeure. Quand dans des partis politiques, n’est intéressant que ce qui arrange le président, nous risquerons de basculer dans la monarchie, où tout se fait au gré du monarque. Ou tout simplement nos partis sont-ils devenus des patrimoines familiaux pour leurs leaders, qui décident tout à leur niveau sans aucune forme de concertation avec la base ?
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On ne saurait dire le contraire, car sous d’autres cieux Me Tall devrait être le premier à être fier de la reconduction de son ministre N’Diaye Bah comme preuve de validité des cadres de son parti. Dans ces mêmes conditions, Choguel K Maiga n’allait même plus prétendre à sa reconduction et allait plutôt chercher à se faire remplacer par un autre cadre de sa formation politique, histoire de ne pas ramener le parti à sa seule personne. Mais loin de là, au Mali, des partis politiques sont créés uniquement pour servir de moyen de promotion à leurs leaders et leurs proches.
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Abdoulaye Diakité
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