L’année 2012 marquera un temps fort et un tournant crucial dans la vie politique du Mali. Deux échéances électorales sont à l’horizon : scrutin présidentiel, scrutin législatif. Les deux élections se dérouleront le même jour.
De sources concordantes des voix autorisées ne tarderont pas à demander le report des élections générales prévues en 2012. Ces voix autorisées demanderaient le report des échéances prochaines en arguant l’inexistence de listes électorales fiables et le temps qui fait défaut pour leur tenue.
Dans son discours à la nation du 22 septembre dernier, le président de la République devait faire l’annonce solennelle au peuple. Mais hélas ! Compte tenu du climat de suspicion qui prévaut au sein de la classe politique il a tout simplement occulté la question.
En laissant le soin au président de la Commission Electorale et Indépendante (CENI) non moins secrétaire administratif du Haut Conseil Islamique de rendre publique cette décision gouvernementale. Comme il fallait si attendre, cette décision ne surprend guère après analyse des différentes déclarations en provenance du ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, de la Délégation générale des Elections (DGE) sur l’organisation, les listes et le fichier électorale. Selon des sources bien introduites la CENI va demander dans les jours à venir le report des élections de 2012 de quatorze (14) mois. Une transition presque qui ne dit pas son nom. C’est pourquoi en Avril 2011 nous écrivions à la une de notre n°307 : «le général Kafougouna Koné n’exclut pas une nouvelle transition» après son interpellation par les honorables à l’Assemblée Nationale.
Et nos confrères de l’Indépendant d’enchaîner : «Les inquiétudes tergiversations de Kafougouna Koné… Maître Kassoum Tapo met en garde contre tout drapage». Les journalistes avisés étaient au parfum des tractations en cours. Les échéances de 2012 seront programmées pour 2014. Leur issue reste incertaine, car la désillusion, le ressentiment ont gagné de larges fractions de l’opinion.
Quand le gouvernement a décidé de la tenue de la biennale artistique et culturelle en décembre 2012 à Mopti, à «L’Inter Bamako» nous avions émis des doutes sur la tenue des joutes électorales à venir car nous savions que cela allait avoir des perturbations sur le calendrier et l’organisation des élections générales de 2012.
«Que Dieu sauve le Mali» Cette petite phrase lâchée par le lieutenant colonel Amadou Toumani Touré dans son discours de clôture à la Conférence Nationale en juillet 1991 exprimait son inquiétude de voir notre pays relever le défi de la pratique démocratique. Car il est lui-même le pur produit d’une dictature (UDPM) et militaire mué en démocrate.
Safounè KOUMBA