Dynamique unitaire de l’opposition FSD-COFOP : Jusqu’où peuvent aller les adversaires d’IBK ?

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A force de vouloir systématiquement réprimer les manifestations des opposants, le régime IBK ne risque-t-il pas de provoquer un climat de chienlit défavorable à sa gouvernance ? Quid du repli unitaire que cette tendance répressive peut développer chez les contestataires de son pouvoir ?

En temps normal, l’adversité politique ou la répression pousse les victimes contestataires d’un régime à se donner la main pour la « résistance commune ». C’est ce scénario qui a fini par rapprocher en Côte d’Ivoire, le PDCI d’Henri Konan Bédié et le RDR d’Alassane Ouattara face à Laurent Koudou Gbagbo du FPI…

Depuis plusieurs semaines, les opposants au régime du président IBK ne cachent plus leur intention de mettre en place une dynamique unitaire entre les deux grands blocs qu’ils viennent de former. Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (COFOP) se sont ainsi rapprochés pour mener des actions communes dans le cadre de la contestation de certaines décisions du pouvoir. Il s’agit du projet de « réorganisation administration » et de la prorogation du mandat des députés (mandat qui arrive à son terme le 31 décembre prochain).

Et la toute première action commune de ces deux regroupements politique était la tenue d’un meeting unitaire à la Bourse du travail le 16 novembre dernier. La manif, qui avait été interdite par le Gouverneur du district de Bamako, a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. C’était un signal clair donné par le pouvoir en vue de dissuader toutes les velléités de poursuite ou d’extension de la contestation. En clair, le pouvoir voit d’un très mauvais œil la volonté des opposants de s’unir pour éventuellement intensifier leur refus de voir les décisions annoncées se concrétiser.

Selon les responsables du FSD et de la COFOP, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta veut « intimider et terroriser l’opposition, les forces vives et l’ensemble du peuple malien en s’en prenant au droit de manifestation pacifique qui est garanti par la Constitution. Ce faisant, il espère faire passer par la terreur ses réformes dont la finalité est la déstabilisation du Mali », écrivent-ils dans un communiqué rendu public. Avant d’appeler « toutes les forces démocratiques à se mobiliser pour mettre en échec le fascisme rampant et les plans machiavéliques » du pouvoir.

Par le ton de cette prise de position, l’on peut noter une certaine radicalisation dans le discours des adversaires politiques du duo 6IBK-Soumeyloy Boubèye Maïga.

Or, il est évident que le président de la République et surtout son Premier ministre sont des acteurs incontournables du mouvement démocratique. Ils sont censés être très attachés à la sauvegarde des libertés démocratiques comme le droit de manifester et la liberté d’opinion. Il va donc sans dire que surtout le chef du gouvernement ne saurait s’éterniser dans un calcul de répression continuelle ou d’étouffement prolongé des acquis démocratiques. Lui, qui avait défié le dictateur Moussa Traoré en dopant le moral des populations à arracher l’ouverture démocratique. Boubèye sera donc plutôt dans la dynamique de fragiliser un tant soit peu le bloc unitaire qui se dessine entre les opposants. Ce d’autant que d’ores et déjà, le PM a déjà réussi à fissurer le camp des candidats malheureux à la dernière présidentielle : le troisième, Aliou Diallo de l’ADP-Maliba et le quatrième, Dr Cheick Modibo Diarra du RpDM ont presque jeté leur leur éponge du « combat pour la démocratie ». On ne voit plus dans aucune manifestation des opposants. D’aucun annoncent même un rapprochement de l’ADP-Maliba de la majorité au pouvoir.

En outre, en parvenant à entamer le dialogue avec les autres leaders à l’exception de Soumaïla Cissé, qui a refusé à la rencontre, le chef du gouvernement d’IBK poursuit sa stratégie de diviser pour régner. Il ne reste qu’à proposer des « récompenses politiques ou d’éventuels strapontins à quelques grands déçus de la gouvernance pour casser les ailes de la contestation.

C’est pourquoi, la dynamique unitaire FSD-COFOP doit redouter un essoufflement précoce. Surtout que les responsables de la COFOP reconnaissent eux la réélection ‘contestable) du président IBK ; alors que le FSD tardent à le faire. Et dire que ce dernier groupe, assez bien représenté à l’Assemblée nationale, ne voit pas réellement d’un mauvais œil la prorogation du mandat des députés. Même si Poulo, Mara et autres de la COFOP, très faiblement représenté à l’Hémicycle, ne supportent pas cette « auto-prolongation » de la législature. D’où des intérêts plutôt divergents sur lesquels le stratège Premier ministre d’IBK pourrait aisément surfer. Dans le but de dissiper ce repli unitaire passager de contestation du pouvoir, dont Soumeylou Boubèye Maïga est devenu le véritable métronome.

Boubou SIDIBE/Maliweb.net

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6 COMMENTAIRES

  1. Si tricher était accepté et toléré de tout le monde en 2002(présidentielles), il serait devenu sans gêne un droit en 2018 pour ceux la qui ont eu à en bénéficier

  2. Et oui Il n’y a plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, et plus bête que celui qui ne veut rien comprendre. L’opposition sait très bien que c’est depuis la loi n°2012-017 du 02 Mars 2012 portant création de circonscriptions administratives en République du Mali que notre pays a connu le découpage avec 19 régions plus le District de Bamako. Il n’y aura donc pas de création de nouvelles régions. Il est tout aussi important de souligner que c’est la première fois que l’Etat décide de consulter les populations sur un avant-projet de réorganisation territoriale avec un objectif, la fourniture des services publics de base. Et l’opposition vient faire comme si c’est le gouvernement SBM qui est entrain de fabriquer n’importe quoi.
    QUELLE MALHONNÊTETÉ !!!!
    VRAI DE VRAI.

  3. “…le chef du gouvernement d’IBK poursuit sa stratégie de diviser pour régner. Il ne reste qu’à proposer des « récompenses politiques ou d’éventuels strapontins à quelques grands déçus de la gouvernance pour casser les ailes de la contestation….”
    SIDIBE, TU ES EN RETARD DE PLUSIEURS SEMAINES SUR L’ACTUALITE. REVEILLES-TOI ET BOIS DU CAFE POUR TASSER TA GUELE DE BOIS.

  4. La stratégie politique n’est efficace que si elle est endossée sur un résultat tangible favorablement à l’ apaisement de la société.
    C’EST UN PRÉALABLE À ASSURER AVANT TOUTE RÉFLEXION STRATÉGIQUE POLITIQUE.
    En 1997,AOK a pu déjouer la guérilla de ses opposants par une gestion efficace des deniers publics favorisant un paiement régulier des fournisseurs et un apaisement sécuritaire au Nord.
    C’est sur ce préalable que la stratégie politique du plus grand des stratèges politiques du mouvement démocratique a pu neutraliser ses adversaires.
    N’EST PAS ALPHA OUMAR KONARE QUI VEUT.
    SBM n’a pas non seulement l’autorité nécessaire pour élaborer une stratégie efficace,il fait face à un CLAN qui conteste permanemment sa stratégie uniquement occupé à profiter des deniers publics .
    On sait que même aller voir certains LEADERS POLITIQUES n’est pas apprécié par certains à la présidence.
    Que l’utilisation de la force contre les manifestants est fortement contestée par certains plus proches de SBM.
    UNE DIVERGENCE DE STRATÉGIE QUI VA ABOUTIR INCONTESTABLEMENT À UNE CRISE ENTRE LE PRÉSIDENT ET SON PREMIER MINISTRE.
    L’unification des deux blocs de l’opposition est le résultat d’une divergence de méthode de gouvernance au sommet de l’ÉTAT.
    IBK n’arrive pas à trancher entre la branche autour de sa femme et celle autour de son premier ministre .
    CELLE AUTOUR DE SA FEMME EST DÉCIDÉE À PUNIR CEUX QUI ONT ABANDONNÉ LE NAVIRE AVANT LES ÉLECTIONS.
    SBM veut naturellement les récupérer pour diviser l’opposition.
    Mais IBK est naturellement penché du côté de sa femme d’où prochainement une crise entre les deux hommes .
    L’objectif pour lequel SBM a été nommé premier ministre étant atteint,on peut le virer maintenant.
    Le CLAN IBK est convaincu qu’un mouvement populaire ne peut en aucun les chasser du pouvoir.
    Ils ont pris toutes les dispositions.Donc inimaginable que les traîtres MOUSSA MARA ,AMION GUINDO,MOUSSA S COULIBALY,CHOGUEL MAIGA,MOUNTAGA TALL …soient associés au pouvoir.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

    • Bernard à raison. Il n’y a plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, et plus bête que celui qui ne veut rien comprendre. L’opposition sait très bien que c’est depuis la loi n°2012-017 du 02 Mars 2012 portant création de circonscriptions administratives en République du Mali que notre pays a connu le découpage avec 19 régions plus le District de Bamako. Il n’y aura donc pas de création de nouvelles régions. Il est tout aussi important de souligner que c’est la première fois que l’Etat décide de consulter les populations sur un avant-projet de réorganisation territoriale avec un objectif, la fourniture des services publics de base. Et l’opposition vient faire comme si c’est le gouvernement SBM qui est entrain de fabriquer n’importe quoi.
      QUELLE MALHONNÊTETÉ !!!!

    • Le gouvernement n’est pas une question de bouches fines. Le secret des délibérations doit être maintenu secret. Mais pour se venger du président IBK et avoir de la reconnaissance sociale, ses anciens collaborateurs se sont présentés contre lui, et non contants de leur défaite, et pour faire mal se sont mis ” Rue Publique ” pour éprendre les secrets de l’Etat dans toute sa nudite fragilisant le pays qui est devenu la risée de ses adversaires. Et comme si cela ne suffisait pas, objectif le chaos !!! Nous citoyens de la république venons de faire la découverte de jeunes ministres plus compétents ayant foi au pays et porteurs de beaucoup d’espérances. Qui dit mieux ?

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