Après la marche historique, le samedi 21 mai 2016 à Bamako et à Paris, à l’appel de l’opposition républicaine et démocratique, ainsi que d’autres manifestations (juin, juillet et août 2016) pour dénoncer les dérives du régime… Le président Ibrahim Boubacar Kéita avait multiplié (septembre 2016) les rencontres, à Koulouba, avec les forces vives de la nation pour confronter les réflexions en vue d’aboutir à une convergence de vue sur les grandes questions d’intérêt national…
Rappel : À sa sortie d’audience avec le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le jeudi 08 septembre 2016, l’honorable Soumaïla Cissé, s’est adressé à la presse. Il a déclaré : «… Ça fait très longtemps que nous avons souhaité, à l’opposition, un dialogue direct avec le Chef de l’État sur l’ensemble des problèmes de la nation. Nous avons eu cette chance, nous avons discuté pendant très longtemps. Nous avons passé en revue l’ensemble des préoccupations (je pense) des Maliens. Que ça soit les aspects liés à la gouvernance nous n’avons rien occulté, nous avons parlé des affaires, nous avons même parlé de l’accord d’Alger. Nous avons pansé des rumeurs de ceux qui sont distillés parfois par vous (la presse NDLR), ce qui est vrai, ce qui n’est pas vrai. Et je crois que nous avons beaucoup échangé.
Ce qui est important, c’est que cela soit une étape pour le Mali. Je pense que chaque Malien digne de ce nom cherche la voie, le chemin, le petit chantier, pour arriver à la paix, à la concorde dans ce pays. Et que les Maliens se parlent, les Maliens se retrouvent et que les Maliens suivent ensemble les choses.
Le Président de la République a dit une phrase qui m’a beaucoup plu, c’est de dire que « nous avons nos contradictions, nous avons aussi nos divisions. Il faut garder nos contradictions pour que chacun puisse s’exprimer… ».
Après le chef de file de l’opposition, le président IBK a reçu les représentants des regroupements politiques membres de la majorité présidentielle (Adéma/Asma, APM et RPM), l’ancien Premier ministre Soumana Sacko et l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm).
Au cours de ces audiences, le chef de l’Etat avait échangé avec ses interlocuteurs sur la situation nationale.
À l’issue de son entrevue avec le président de la République, le secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé, a déclaré qu’il s’agissait, pour sa centrale, d’informer le chef de l’Etat de l’organisation du 11è congrès de l’Organisation de l’unité syndicale africaine (Ousa) au Mali…. Aux dires de M. Katilé, la rencontre a permis d’aborder d’autres sujets d’importance avec le chef de l’Etat. Il s’agit des questions de sécurité, de vie économique, la stabilité et le respect des droits des travailleurs au Mali.
Au sortir de sa rencontre avec IBK, Soumana Sako s’est félicité de cette initiative du chef de l’Etat et indiqué qu’aucun sujet n’a été occulté. Il s’agit de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issue du Processus d’ Alger, le nouveau code électoral adopté par l’Assemblée nationale que son parti a décrié à travers des communiqués et déclarations à la presse, etc. « Nous avons échangé sur la situation du pays, les grands enjeux et les grands défis qui se posent aujourd’hui à notre peuple ». Et d’ajouter : « C’est aussi pour envisager l’avenir que nous voulons tous radieux pour notre peuple et comment mettre ensemble toutes les énergies, les bonnes volontés, les idées d’où qu’elles viennent : de la majorité présidentielle, de l’opposition ou de partis qui ne se retrouvent dans aucun de ces deux camps. Comment aller à la recherche d’idées, de suggestions, de contributions pour résoudre les problèmes existentiels qui se posent ? Cela aurait été encore plus intéressant et plus efficace s’il avait instauré cette série de rencontres dès le début de son mandat en dépit de son emploi du temps très chargé…».
Plus de deux ans après, le premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga initie à peu près la même recette (rencontre avec la classe politique et les forces vives). Mais, l’opinion malienne s’interroge sur les résultats de ces rencontres qui n’aboutissent généralement à aucun résultat.
Mohamed Sylla