On se rappelle la réunion du Comité Exécutif de l’Adema en date du 23 juillet. En effet, la commission des bons offices, présidée par le premier responsable du Haut Conseil de Collectivités en la personne d’Oumar Ag Ibrahim HAIDARA avait retenu Dioncounda TRAORE candidat de l’Adema-PASJ. C’était, au départ contre 7 candidats aux primaires des abeilles en vue de briguer la Magistrature Suprême de 2012. Et le 30 juillet 2011, l’honneur est revenu à la grande salle Babemba d’abriter les travaux de la Conférence Nationale de l’ancien parti au pouvoir. Au total, 434 délégués venus de l’intérieur et de l’extérieur ont investi le président du parti, non moins Président de l’Assemblée nationale. L’Adema suivra-t-elle un indépendant comme en 2002 ? quelles sont les forces et les faiblesses de Dioncounda TRAORE ?
Un homme heureux, mais attention !
A dire vrai, sans langue de bois, Dioncounda TRAORE peut s’estimer à la fois heureux et comblé. Le président du parti de l’abeille depuis 2001 et président de l’Assemblée Nationale depuis 2007, a plusieurs raisons de s’enorgueillir. Preuve, qu’il venait de se débarrasser d’une situation politique, à la limite difficile qui, menaçait la cohésion du parti, à juste titre. Preuve aussi, qu’il s’est toujours illustré comme un brillant intellectuel travaillant sans cesse à rapprocher les différentes tendances, au sein du parti. Preuve enfin qu’il s’évertue tant bien que mal à œuvrer dans un esprit de bonne intelligence avec tous les autres partis politiques qui revendiquent avec l’Adema le même projet de société. L’homme sourit déjà aux quatre vents. Convaincu que la route de Koulouba est bien déblayée pour la bonne raison qu’on devient le porte drapeau du parti le mieux implanté sur le territoire national. Il s’agit là, d’une erreur d’appréciation. Et, qu’un homme politique averti de la trempe de Dioncounda ne doit jamais commettre.
Mais, Monsieur le futur locataire du Palais de Koulouba doit rester attentif. L’Adema est un grand parti certes, mais on se souvient encore de sa défaite à l’élection présidentielle de 2002 qui s’est soldée par la victoire d’Amadou Toumani TOURE. Une véritable bérézina pour le parti. Une contestation farouche a eu lieu de la part de l’opposition suivie d’un consensus qui a vu la participation de tous les partis politiques dans la gestion des affaires de l’Etat. Alors que la même année de 2002, le candidat du parti de l’abeille en la personne de Soumaila CISSE n’avait pas bénéficié du soutien de sa famille politique. Absurdité, paradoxe ou real politique, rien ne paraît choquant pour qualifier l’attitude teintée de répugnance envers l’actuel commissaire de l’Uemoa. Malgré que l’Adema soit un grand parti, il reste de savoir s’il ne va pas comme en 2002 apporter un soutien aveugle à un candidat indépendant. Ce qui pourrait s’illustrer comme une tradition démocratique. D’où la grande déception du poète Victor Hugo exhortant les abeilles à mener une lutte farouche contre l’Empereur.
Dans tous les cas, selon des informations de sources «estampées» (top secret) un groupe sécessionniste est en gestion pour dit-on soutenir un indépendant.
Par Moussa Wélé DIALLO