Du rififi au sein du RPM : Les piques de Nancoman Keita à l’endroit de Bocari Tréta

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Nancouma Keita et Bocary Treta (G-D)

Le siège du RPM, sis à l’Hippodrome, en commune II du district de Bamako, est-il devenu un « rif », qui désigne une zone de combat, un lieu de bagarre, un lieu où se passe une échauffourée ? On est bien fondé  à le croire.

Au lieu d’aider le pouvoir à réfléchir sur les dossiers brûlants du second quinquennat d’Ibrahim Boubacar Keita, des responsables du RPM préfèrent se crêper le chignon. En effet, le parti lui-même a cessé de fonctionner régulièrement au détriment d’un ensemble hétéroclite, appelé « Ensemble Pour le Mali ». Certains cadres du RPM qui ne sont pas impliqués dans les discussions de ce regroupement, censé représenter la Majorité présidentielle,  manifestent de la jalousie ou tentent de saboter les décisions qui en sont issues.

C’est bien dans ce cadre que le 2ème vice-président du parti, Nancoman Keita, a rédigé un brulot, à l’intention des membres du bureau politique national du RPM. Ce texte très polémique, rendu public le 27 septembre 2018, est très agressif contre le directeur de campagne d’IBK, Bocary Tréta.

« Le constat affligeant d’une part de la campagne électorale, non structurée et mal outillée sur le terrain, aux présidentielles de juillet- aout 2018 et d’autre part du caractère irrégulier et flibustier des conférences d’investiture dans les sections au détriment des valeurs fondatrices du RPM, interpellent fortement sur l’avenir du parti ». Voilà les premiers mots de Nancoman Keita dans cette correspondance. Manifestement,  il vise le président du parti et non moins directeur de campagne d’IBK, Bocary Tréta. Il enfonce le clou,  en ces termes : « Déjà la transfiguration imprimée par le congrès en 2016, au lieu d’être porteuse, a plutôt conduit à s’interroger sur la capacité du parti à assumer son destin, au regard des attentes légitimes des citoyens. Pour mémoire, le parti a pu à peine éviter les déchirures à la veille du 4ème congrès, n’eût été la respectueuse doigtée  inhibant du camarade Ibrahim Boubacar Keita, alors président du parti. »

Nancoman Keita estime partager ce ressentiment d’amertume et de profonds regrets avec beaucoup d’autres militants anonymes. Fort de ce constat, il réclame au BPN d’organiser sans délai une conférence nationale des cadres du parti. Il suggère que cette instance débatte de quatre points.

Le premier concerne l’état de santé du parti face à la quête nationale de paix sociale ; le suivi des dispositions politiques et organisationnelles de réhabilitation et de réorientation. Le troisième point porte sur l’adaptation du programme du parti et le renforcement de l’ancrage social du parti. Enfin, la promotion des ressources humaines en général, et du RPM en particulier.

Le 2ème vice-président a dénoncé, dans le cadre du processus de désignation des candidats aux législatives, « les dérives faisant du RPM un parti de récupération par des prédateurs intérieurs et extérieurs de tous horizons, avec la complicité intéressée des premiers responsables ». Là également, c’est le président du parti,  Tréta qui est clairement visé. S’y ajoute le Premier Ministre SBM, lequel a accepté au sein de son parti des démissionnaires frustrés du RPM.

En tout cas, Nancoman Keita a ouvert les hostilités. Aussi, insiste-t-il sur la tenue d’un tel forum, le cas contraire augurerait de conjuguer le RPM au passé, selon ses propres termes et « autoriserait chacun à lever  les réserves de discrétion et de solidarité par rapport à son attachement au parti ».

EL hadj Chahana Takiou

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