Le Rassemblement Pour le Mali, famille politique s’étant longtemps singularisée par sa discipline et une relative accalmie, paraît plus apte à gérer la disette que l’affluence et l’abondance de militants. Les habituelles querelles de clochers et courses aux positions stratégiques y prennent désormais des proportions démesurées et n’ont jamais été aussi intenses que depuis l’accession des Tisserands au statut de parti majoritaire.
Ce n’est pas dans les structures Rpm de la Commune II qu’on dira le contraire, et pour cause. Le phénomène s’y est manifesté de la façon la plus hideuse, la semaine dernière, lors de la conférence de renouvellement de la sous-section de Médina Coura. Le processus a tourné court à la première tentative, Vendredi après-midi, à cause de la difficulté à concilier les protagonistes d’une bataille de positionnement sans concession. Le différend était si insurmontable que la violence devait s’y inviter, avec un recours aux loubards comme moyen de dissuasion, nous a-t-on rapporté.
Aux dernières nouvelles, une autre tentative de renouvellement devait avoir lieu, Dimanche, sous la supervision du secrétaire général de la section, l’honorable Doumbia. On ne saurait affirmer, pour autant, que le Rpm est définitivement doté d’une nouvelle sous-section à Médina-Coura, et pour cause. De bonne source, le bureau, installé hors du siège local du parti, est logiquement assimilable à une structure clandestine. Surtout que ladite conférence, parallèle selon toute évidence, s’est déroulée sans les préalables statutaires nécessaires : aucun membre de l’équipe sortante n’a été associé au processus, ni les organisateurs n’ont pris soin de la faire convoquer par les voies régulières.
Il nous revient, de même source, que deux principaux courants du nouveau parti majoritaire s’affrontent en Commune II : les adeptes d’une légitimité historique assimilable à un repli partisan et ceux de la realpolitik favorables quant à eux à l’ouverture des structures de base aux nouveaux arrivants, pourvu qu’ils paraissent plus aptes à contribuer aux performances électorales.
Dans la perspective des élections communales, des orientations dans le sens du second schéma ont été du reste reçues de la direction du parti, invitant ses différentes structures à la prise en compte des nouveaux militants dans les remembrements. Mais il fallait sans doute plus que de simples indications du Bpn pour calmer certaines ardeurs bellicistes. C’est ainsi que les tenants du bureau clandestin n’ont même pas fait la place aux célèbres notoriétés de la famille des Tisserands. La ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Oumou Bâ, membre sortante de la sous-section de Médina Coura et ancienne présidente du Mouvement des femmes figure par exemple au nombre des grands militants contre lesquels contre lesquels la cabale a été dirigée.
Un syndrome similaire guette le Rpm en Commune III où une bataille de positionnement met aux prises, depuis quelques temps, le Secrétaire général sortant et certains de ses camarades. Sur fond de calculs et visées en rapport avec la conquête des responsabilités communales, le différend a même atteint les proportions d’un contentieux judiciaire dont l’issue définitive se fait encore attendre.
En attendant le dénouement, la situation en C.III a eu déjà des répercussions au plus haut sommet du Rpm. En effet, la position de la présidente par intérim sur la question n’est pas étrangère à une récente mesure intervenue pour la tenir à l’écart de la gestion du BPN, prérogatives qui lui sont pourtant dévolues par son rang de 1ère première vice-présidente.
En clair, par une décision N°014/SG/BPN-RPM en date du 21 Juillet 2014, signée des mains du 8ème vice-président, Mme Keïta Rokiatou N’Diaye, intérimaire avec l’ascension d’IBK à Koulouba, a été sans ménagement déposée au profit du 7ème vice-président du BPN. Dr. Boulkassoum Haïdara, c’est de lui qu’il s’agit, est désormais investi non seulement des charges de porte-parole du parti mais aussi d’ordonnateur de ses dépenses.
En vertu de la même décision, le nouvel homme fort des Tisserands représente le Rpm «dans tous les actes de la vie civile et politique et peut faire toute délégation de pouvoir qu’il juge utile» La mesure de destitution de la présidente par intérim est aussitôt entrée en vigueur parce que l’intéressée, selon nos sources, n’a point été autorisée à parler au nom de son parti, à la faveur de la dernière rencontre de restitution des négociations d’Alger à la classe politique à Koulouba. Comme pour cautionner le retrait des prérogatives de Mme Keïta Rokiatou N’Diaye par le BPN, le président de la République aurait lui-même refusé de lui accordé la parole, quoiqu’elle ait pu accéder à la salle sans y être délégué par ses camarades.
Il semble que son acceptation du statut de Mara comme président de la majorité présidentielle est aussi passée par là, le BPN ayant pris soin de faire parvenir la décision de sa destitution à tous les partis politiques membres de ladite majorité.
A. KEITA
ok felicitation
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