Cette déclaration a été faite à la faveur d’une conférence de presse organisée samedi dernier, à Radio Kayira. Avec comme conférenciers, Dr Oumar Mariko, Me Mamadou Gakou, Perignama Sylla, Me Mariam Diawara et Mohamed Tabouré.
D’entrée de jeu, les leaders du MP 22, à travers leur déclaration liminaire, ont « appris avec un profond regret, l’agression du Professeur Dioncounda Traoré, président de la République par intérim. Dans un Etat de droit, un tel acte n’est pas justifiable quelles qu’en soient les raisons ».
Selon le MP 22, la colère qui a suscité cette agression est la série d’actes insupportables et inacceptables perpétrés par la CEDEAO contre la souveraineté et la dignité du peuple malien.
Il s’agit, selon eux, de l’ingérence flagrante de la CEDEAO dans les domaines relevant de la souveraineté nationale en violation de la constitution du Mali, le reniement à tout bout de champ de ses propres engagements, en foulant au pied l’accord du 6 avril 2012. Mais aussi, les conclusions de la rencontre de Ouagadougou avec les forces vives du Mali et l’engagement solennel du 1er avril 2012 du président du Cnrdre.
S’y ajoutent, la volonté délibérée de la CEDEAO d’exclure les forces politiques, syndicales et de la société civile du processus de dialogue pour la résolution de la crise, l’attitude hautaine et méprisante de la CEDEAO, visant à humilier le Mali par des injonctions, des menaces et de la provocation.
Mieux, les leaders du MP 22 estiment que les représentants de la CEDEAO font croire que notre pays est devenu comme leur « colonie » conquise par les armes. Et dont ils peuvent disposer selon leur bon vouloir.
Selon Dr Oumar Mariko, dans la constitution, le coup d’Etat n’est pas permis et la transition n’est pas prévue. Mais, selon lui, les institutions ne fonctionnaient plus et il y avait une volonté délibérée de ne pas organiser les élections. S’y est ajoutée la crise du nord.
Pour Dr Mariko, le président intérimaire a été investi pour organiser les élections pour une durée maximale de 40 jours. Période durant laquelle, il n’a rien fait dans ce sens. Il devrait, selon le secrétaire général du parti SADI, appeler les candidats, les hommes politiques et tous ceux qui sont impliqués dans le processus électoral pour des concertations.
Aussi, dit-il, avant d’imposer Dioncounda Traoré comme président de la transition, sans l’avis du peuple, la CEDEAO devrait évaluer son intérim. Et tenir compte de l’avis du peuple.
A en croire le secrétaire général du parti SADI, la convention qu’ils ont organisée du 21 au 22 mai derniers, est une convention souveraine. Car, elle a été tenue par le peuple et découle de l’accord-cadre, signé entre la CEDEAO et le CNRDRE.
Pour lui, la CEDEAO s’obstine à vouloir imposer, à la tête du Mali, ceux qui ont contribué à mettre le pays dans cette situation. Toute chose que le peuple malien, dit-il, ne permettra pas. Car, cette convention a porté son choix sur le Capitaine Amadou Haya Sanogo pour diriger la transition.
Selon lui, la CEDEAO refuse cette convention, car elle n’a été tenue par elle. Mais par le peuple souverain du Mali.
« La fin de l’intérim doit constituer la fin de la constitution et le début de la convention » estime Oumar Mariko.
Qui poursuit que l’agression de Dioncounda Traoré est une opportunité pour Cheick Modibo Diarra de déstabiliser la convention, en complicité avec la CEDEAO.
Dieudonné Diama