Le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) a animé mercredi 1er février une conférence de presse. Echanger avec la presse sur la situation politique et sécuritaire de notre pays, en était l’objectif.
La salle de réunion du parti Sadi a servi de cadre à une conférence de presse, le mercredi 1 er février, au siège du parti à Djélibougou. Pendant deux heures d’échanges, l’honorable Oumar Mariko s’est épanché sur l’état actuel du pays, la situation de l’armée et des problèmes sécuritaires, les revendications sociales, l’emploi et enfin le foncier et l’accaparement des terres.
Suivant les propos de Dr. Oumar Mariko, la situation de l’armée est plus que préoccupante, car «elle est aujourd’hui pratiquement livrée à elle-même». Et la répartition des tâches entre l’appareil militaire et l’appareil politique est problématique. «C’est au politique de déterminer qui est l’ennemi et mettre l’appareil militaire en condition pour y faire face. Dans le cas du Mali, l’ennemi n’est pas déterminé. On parle de lutte contre le terrorisme sans définir qui sont les terroristes et l’armée se trouve dans une situation où elle attend la prochaine attaque», a-t-il déploré.
Pourtant, «l’armée est la colonne vertébrale de tout Etat et le renseignement en est le vecteur directeur. Notre armée est totalement déstructurée par une hiérarchie cupide qui a instauré un système de sanctions massives très souvent injustes. Les problèmes de minutions, d’armements, de moyens de transport, de soins médicaux et de nourriture sont évoqués par les hommes sur le terrain. Nous avons l’impression de revivre la situation qui prévalait au sein de l’armée peu avant les événements de Mars 2012», a-t-il ajouté.
Au plan social, Dr. Mariko estime que les revendications sociales sont normales, d’autant qu’elles visent l’amélioration des conditions des travailleurs, qui doit s’inscrire dans une vision à long terme clairement définie et énoncée et dont la mise en œuvre requiert la participation des travailleurs. «La grève illimitée des magistrats, celle annoncée des médecins et celles récurrentes dans les différents ordres d’enseignement devraient être mises à profit pour l’enclenchement d’un véritable dialogue social», a-t-il déclaré.
À propos du foncier et de l’accaparement des terres, Dr. Mariko s’en inquiète. Selon lui, «si rien n’est fait dans ce domaine, il risquerait d’être une bombe à retardement». Et d’indiquer : «Les spéculateurs fonciers, convaincus de leur impunité, ne reculent devant absolument rien pour faire main base sur les domaines de l’Etat et exproprier les citoyens. Les terres agricoles font l’objet de grandes convoitises. Sous le couvert d’une prétendue modernisation de notre agriculture, elles sont bradées à grande échelle, entraînant ainsi la paupérisation des petits exploitants expropriés».
Dans le même registre, l’arrivée au ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières d’une personnalité connue pour ses positions contre la spéculation, explique Dr. Mariko, avait suscité l’espoir d’une moralisation du secteur. «Mais les gesticulations effrénées, les mises en gardes sans suite du ministre des Domaines de l’Etat se sont révélées beaucoup plus comme étant des actions de diversion qu’une volonté réelle d’affronter les spéculateurs fonciers», a fulminé le président du parti Sadi.
«Le Sadi appelle le peuple malien, surtout les travailleurs, les paysans, les jeunes femmes, à un véritable sursaut national pour une véritable alternance en 2018, car la gestion du pays se caractérise par choses : inertie et ignorance», a conclu l’honorable Oumar Mariko.
Rappelons qu’auparavant, une minute de silence avait été observée dans la salle en hommage aux victimes de l’attentat de Gao, survenu le 18 janvier 2017, qui a fait des centaines de victimes.
Ousmane DIAKITE/Stagiaire