Dr. Oumar Keïta, président du Pacp : «Il n’y a pas de raison à ce que les élections ne se tiennent pas aux dates indiquées»

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Dr. Oumar Keïta, président national du Parti pour l’action civique et patriotique (Pacp), s’est exprimé sur le reste du mandat de la transition. Selon lui, les autorités de la transition doivent rapidement amorcer les changements entamés et respecter les dates des nouvelles échéances électorales.

D’après le président du Pacp, du début de la transition à ce jour, beaucoup a été fait même s’il reconnaît que la stabilité souhaité n’a pas été acquise sur toute l’étendue du territoire national.

«Il y a une amorce par rapport à la mise en application de l’accord d’Alger même s’il comporte des points qui doivent être révisés dans les jours à venir. Mieux que ça, la transition a mis fin aux hémorragies financières qui se faisaient au sommet de l’Etat, en diminuant le flux monétaire. Que la transition fasse en sorte que les acteurs des grands détournements de fonds au Mali soient punis. Pour éviter d’encourager les autres à puiser dans les caisses de la nation», a-t-il conseillé.

Et de souhaiter: «Nous souhaitons qu’avant la fin des six mois, les autorités de la transition parviennent à finaliser les changements déjà amorcés. Tels que la création d’un organe unique pour l’organisation des élections. Qu’ils fassent en sorte que les élections se tiennent aux dates prévues. Pour qu’il n’y ait pas de vide au niveau de certaines échéances électorales».

A en croire Dr. Keïta, les élections des maires en principe était prévues pour le mois de décembre, et si ces élections ne venaient pas à se tenir, les 700 et quelques communes du Mali seront dirigées par les organes illégitimes. Pour lui, quand l’on est élu pour un mandat et que cela arrive à terme, l’on n’est plus légitime. L’on se verra alors de procéder à des dérogations, et il y aura la prolongation. Chose qui va à l’encontre même de la démocratie.

«On ne peut pas toujours être dans la prolongation.  Et je ne souhaite pas non plus qu’il y ait de la prolongation de la transition sous prétexte qu’ils ne sont prêts. Aujourd’hui, on est en train d’être accompagné par les organismes internationaux. Il n’y a pas de raison à ce que les élections ne se tiennent pas aux dates indiquées. Qu’ils commencent à mettre en place un fichier électoral digne de ce nom, capable d’apaiser les uns et les autres, en tenant des élections crédibles transparentes qui ne seront pas trop contestées par la majorité des Maliens», a-t-il indiqué.

Et d’ajouter: «On espère de cette transition qu’il y ait du changement par rapport au choix à la façon d’élire les dirigeants du pays. C’est la seule façon de faire parvenir à la tête de cette nation les hommes capables de diriger le Mali».

A ses dires, on était certes dans la démocratie, mais, dit-il, c’était une démocratie de façade par ce qu’en réalité, le peuple malien n’a jamais été dirigé par celui qu’il a choisi. Donc, des six mois qui restent, il est persuadé qu’avec la volonté, la transition peut mettre toutes ses structures en place et tenir des élections crédibles et transparentes, difficilement contestables.

Par ailleurs, il a rappelé que les présidents des conseils régionaux et les conseillers des cercles sont à leur 12ème année sans élections. Alors que les élections devaient se tenir au bout de 5 ans. «Au lieu de faire un mandat de 5 ans, eux, ils ont fait un mandat de plus de 10 ans sans passer par la voie des urnes. Ce qui est anticonstitutionnelle. Que les dirigeants de la transition fassent tout pour que le même scénario ne se répète plus», a-t-il prévenu.

Moussa Sékou Diaby

 

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1 commentaire

  1. Nous croyons que le PACP banalise les tâches de cette transition qui demande d’abord une confiance entre les grands acteurs du pays qui se regardent actuellement en ennemis jurés. Cette posture ne permettrait d’amorcer aucune action concertée et consensuelle, seul gage nécessaire à la réussite d’une bonne transition. Tant que ces autorités de la cette transition n’auraient pas compris que le peuple a besoin d’avoir leur confiance d’abord, cela est la condition Sine qua non (« Sans quoi non ») de la réussite des actions en commun entre les acteurs de notre pays. Tant que les grands acteurs de cette transition n’aurons pas compris ça, rien ne boucherait et nous tournerons en rond jusqu’à le fin de la durée impartie pour cette phase transitoire. Et si par précipitation, les grands acteurs accéderons à l’idée d’une transition bâclée comme ce fut le cas de 1992 et celui de 2012, nous irons dans la quatrième République avec les tares de la troisième République et ce sera le début d’un nouveau chaos. Et cette fois-ci la chute de la quatrième République ne durera pas très longtemps, car le M5-RFP sait déjà comment procéder pour faire chuter une République qui ne peut pas donner au peuple toutes ses aspirations, tout de suite. Face au peuple, les futurs régimes n’ont aucune chance de tergiverser, il sera sans aucun doute intransigeant eu égard aux nouvelles autorités de ce pays.

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