Dr Mamadou Habib DIALLO, Vice-président du RAC: «Le Mali capitalise 20 ans de processus démocratique et nous veillerons à ce qu’il ne s’arrête pas là»

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Porté sur les fonts baptismaux, il y a de cela quelques semaines, le Rassemblement des Actions Concrètes (RAC) envisage de mener plusieurs actions visant à appuyer les efforts de nos plus hautes autorités en matière de développement socio-économique. C’est ce que nous révèle, dans l’interview qui suit, le Vice-président de ladite Association, Dr Mamadou Habib Diallo non moins Directeur général de Sup’Management Mali. Il aborde également les questions brûlantes de l’heure, notamment la crise qui secoue l’école malienne, le fichier électoral et les réformes constitutionnelles.

Le Prétoire : Vous venez de mettre en place le Rassemblement pour les Actions Concrètes (RAC). Parlez-nous brièvement de ce Mouvement.
Je tiens tout d’abord à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez d’évoquer le RAC dans ses grandes lignes, en vous faisant bien sûr  économie de tous les constats qui nous ont menés à la création de ce Mouvement. Retenez seulement que nous avons foi au potentiel de la jeunesse malienne qui représente près de 50% de la population.  L’idée pour nous était d’éveiller auprès de cette jeunesse le sentiment de participer à la vie de la Nation, à travers une nouvelle forme de militantisme. Un militantisme aux ailes largement déployés qui prend en compte tous les enjeux politiques, économiques, environnementaux, socio-culturels et même sportifs.

Le Rassemblement pour les Actions Concrètes est donc un Mouvement de réflexion et d’action des jeunes qui ambitionnent d’apporter des solutions concrètes aux difficultés de tous les jours. Nous adoptons une démarche participative et moderne  afin que la jeunesse puisse  jouer le rôle de premier plan qui lui revient, dans la prise des décisions qui ont trait au développement économique, politique et social du pays.
 
Le RAC, en tant qu’Association, ambitionne d’apporter des solutions aux préoccupations de nos populations, notamment de la jeunesse malienne. Mais, comme ce fut le cas de plusieurs autres Associations, la vôtre se transformera-t-elle un jour en parti politique ?
Notre vision c’est surtout de cerner les problématiques de notre temps et de trouver les voies et moyens pour y apporter des solutions concrètes. Deux corollaires se dégagent de cette vision. D’abord, la base de nos actions, c’est la réflexion participative sur la situation du pays comme vous le signifiez. Ensuite, nos réponses s’inscrivent nécessairement dans le temps présent, bien que nous ayons vocation à prévenir des dangers que peut courir le pays dans l’avenir. Donc, il nous est difficile d’anticiper sur le futur en donnant une forme autre que celle inscrite dans notre Déclaration de création du Mouvement.

Je comprends votre interrogation dans la mesure où nous nous engageons à apporter une réponse transversale et concrète à l’ensemble des préoccupations des populations. Cela peut avoir des allures de programme de gouvernance. Mais, nous au sein du RAC, parlons de projets de société et d’inspiration populaire dont peuvent d’ailleurs s’inspirer les candidats en lice pour l’élection présidentielle de 2012. Nous n’en serons que plus fiers. Mais, vous devez simplement savoir que le RAC se veut simplement un Rassemblement en phase avec son temps, qui agira en fonction des questions du moment et avec les moyens et la forme juridique appropriée, avec toujours en ligne de mire l’intérêt suprême de la Nation.
 
Le fichier électoral et le projet de reformes constitutionnelles font actuellement débat dans notre pays. Quel est votre point de vue ? 
Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt le débat autour de ces questions foncièrement importantes pour la stabilité politique de notre pays. Le Mali capitalise 20 ans de processus démocratique et nous veillerons à ce qu’il ne s’arrête pas là. Il est évident que le fichier électoral et le processus des réformes institutionnelles inscrivent tous deux notre jeune démocratie dans une nouvelle ère. Nous, au RAC, œuvrons pour la gestion réussie de cette phase de la vie politique de notre Nation. Nous prônons la sauvegarde de la paix sociale à travers un dialogue qui associe toutes les parties. Aussi, nous pensons qu’il est important de travailler à l’évolution de notre démocratie, mais cela ne doit et ne peut se faire que sur la base d’un schéma démocratique reconnu de tous.
 
Votre point de vue sur l’école malienne

Elle connaît énormément de difficultés. Il nous faut sortir de cette posture de condescendance vis-à-vis de l’école pour aller vers des actions concrètes. Le RAC envisage d’agir et de proposer des solutions en vue de sortir notre école de sa léthargie actuelle. Faire comprendre la nécessité d’aller vers un cursus scolaire favorisant fortement la professionnalisation et la recherche universitaire, tel est le credo de notre intervention. La prise de conscience se fera tant au niveau des institutions que des jeunes eux-mêmes, dans la mesure où ils sont les premiers concernés et les premiers bénéficiaires d’un système scolaire et universitaire adéquat.

 Et pourtant cette jeunesse se dit marginalisée?
Il nous faudra, peut être, nuancer nos propos. A quoi assimilez-vous cette marginalisation ? Est-ce le problème de premier emploi ou de chômage des jeunes qui vous le fait dire ? Est-ce la possible préférence donnée aux diplômes étrangers lors des recrutements ? Où c’est la difficile accession des jeunes aux hauts postes de responsabilité ? Ces appréhensions peuvent être légitimes, mais il est grand temps pour notre jeunesse de prendre son destin en main. Nous avons la chance de vivre dans un pays qui accorde du crédit à l’initiative privée. Notre jeunesse a un potentiel incroyable, il faut qu’elle le mette en avant. Notre Rassemblement se donne comme ligne directrice l’engagement volontaire des jeunes, qui parfois, est perçu comme un sacrifice. Nous disons plutôt que c’est un sacrifice utile. Seul notre engagement pour défendre notre idéal commun peut nous sortir de ce discours parfois réducteur et sensiblement égal à l’expression d’une certaine forme de résignation. Nous avons des aspirations, des rêves et des ambitions. Il est donc de notre devoir et de notre responsabilité d’oser les défendre. Nous espérons, en tous les cas, tracer les sillons de l’engagement  résolu des jeunes par le biais du RAC. Nous les invitons alors à prendre part à ce nouveau type de militantisme qui, résolument, n’a d’autres objectifs que l’intérêt suprême de la Nation, et donc de ses fils.
Réalisée par Destin GNIMADI

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