Dr Choguel Kokala Maïga lors de l’atelier sur la SCG: «Ces journées nous donneront les moyens de dissiper la récurrente critique le Gouvernement communique mal»

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Choguel Kokala Maiga
Choguel Kokala Maiga,DG AMRTP

Depuis le mardi 10 mars, les acteurs concernés sont en conclave au CICB, en vue de doter le Mali d’une Stratégie de communication gouvernementale. Il s’agit d’un atelier de 4 jours, initié par le ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, Porte parole du Gouvernement, Choguel Kokala Maïga, qui regroupe les chargés de communication des départements ministériels, des institutions de la République et d’autres structures étatiques. L’ouverture de la rencontre a enregistré la présence du ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, du Maire de la Commune III de Bamako et de professionnels de la communication. Nous vous proposons l’intégralité du discours du ministre Maïga.

.Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Honorables Députés, Messieurs les Représentants des Organisations internationales, Monsieur Ie Maire de la Commune III, Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,

C’est un grand honneur pour moi de m’adresser à vous au démarrage des travaux de l’atelier sur la stratégie de communication gouvernementale. Permettez-moi donc, au nom du Premier ministre, chef du Gouvernement, coordinateur de l’action gouvernementale, de vous remercier pour avoir sacrifié de votre temps, en répondant à notre appel. Votre présence est un témoignage de solidarité et de soutien aux acteurs qui animent la communication en général.

Le Mali a connu une situation difficile, marquée par une violence sans précédent des forces d’occupation en 2012. Grâce à l’assistance de la communauté internationale et à la résilience des citoyens, une relative stabilité a permis des élections présidentielles et législatives en 2013. Dès leur installation, les nouvelles autorités se sont attelées à la relance du processus de dialogue et de négociation dans la résolution de la crise du nord du pays. Cette volonté s’est accentuée au lendemain des événements de Kida,l au mois de mai 2014.

En effet, le Mali doit faire face à de nombreux défis, dont la consolidation de la paix et de la sécurité, la refondation de son système de gouvernance ainsi que la mise en place des conditions propices à la formation et à l’emploi des jeunes. Le retour définitif de la paix et de la sécurité est le fondement de tout progrès social.

Depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, les Gouvernements successifs ont engagé de nombreuses opérations de développement et de modernisation, souvent avec l’appui de la communauté internationale, pour améliorer la qualité de vie des populations.

Malheureusement, les résultats obtenus sont plutôt en deçà des espérances, si l’on en juge par le niveau des principaux indicateurs de développement, le niveau et la qualité de vie de la population. Parmi les nombreuses raisons avancées pour expliquer cette situation, on peut citer l’existence d’un déficit de communication entre les décideurs ou acteurs du développement et les populations bénéficiaires.

Il est établi et admis que la communication est un facteur essentiel dans le processus de développement. La communication dont il est question est un processus dynamique, au cours duquel un émetteur et un récepteur échangent et partagent des informations, des idées, des opinions, des sentiments ou des réactions. Ce processus implique des participants, des messages, des canaux, des effets ou impacts.

De ce point de vue, la conception d’une stratégie de communication sera basée sur une bonne connaissance du contexte et du milieu, la mobilisation des ressources, l’élaboration des messages appropriés, la détermination des cibles et la maitrise des canaux pour obtenir le meilleur impact.

II importe de rappeler que, dans l’espace U.E.M.O.A, le Mali a été le précurseur dans l’élaboration de la Politique Nationale de Communication pour le Développement (PNCD) en 1993. Plus tard, dans le cadre de réformes administratives, la Loi n°94-009 du 22 mars 1994, portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation, de la gestion et du contrôle des services publics, a institué le poste de chargé de communication au sein des départements ministériels. Toutefois, ni la PNCD ni le recours aux chargés de communication, pour des raisons diverses, n’ont permis à la communication de jouer le rôle qui est le sien.

Et pourtant, les initiatives dans ce domaine n’ont pas manqué, comme les multiples tentatives de dynamisation ou de relance de la PNCD, les ateliers et séminaires, soit pour l’élaboration de plans de communication, soit pour le renforcement et la mobilisation des charges de communication etc.

Face aux difficultés, et à titre alternatif, le Ministère de la communication, en relation avec les autres départements, a élaboré des plans de communication, soit pour accompagner le processus électoral, mais aussi pour assurer une meilleure prise en charge de la crise politico-sécuritaire. Ces plans n’ont pas été exécutés, faute de financement.

Les tentatives de planification des actions de communication initiées dans le passé étaient le fait du département de tutelle. La différence avec l’exercice auquel vous êtes conviés réside dans les attributions actuelles du ministre de l’Economie Numérique, de l’information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement. En effet, aux termes du Décret n°2015-0115 / P-RM du 25 février 2015, fixant les attributions spécifiques des membres du Gouvernement, l’élaboration de la stratégie de communication du Gouvernement et de l’administration relève de la compétence du ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication.

Le présent atelier, qui vous réunira quatre jours durant, est le point de départ de ce chantier d’élaboration de la stratégie de communication gouvernementale. Une stratégie de communication, de surcroit gouvernementale, pour être efficace doit, dans sa conception, adopter une démarche alliant rigueur, professionnalisme, travail d’équipe, participation et créativité. La démarche doit, en outre, respecter les principes d’un cadre logique bâti sur le modèle suivant:

– Asseoir une bonne organisation;

– Déterminer les indicateurs de performance et les moyens de vérification;

– Répartir les responsabilités et communiquer de manière concise et sans ambiguïté;

– S’adapter à une situation en évolution et évaluer les risques.

Le premier résultat qui est attendu de vos travaux est la stratégie de communication, qui constitue à la fois un engagement et une boussole permettant de mobiliser et d’orienter les actions et les énergies des différents partenaires.

Pour atteindre les résultats consignés dans les termes de référence, l’atelier aura besoin des expériences de chacun d’entre vous. Je ne doute point que ces expériences vous permettent aussi de tirer leçons des échecs passés.

Le second résultat attendu est un ensemble de plans de communication recoupant les principales préoccupations, qui ont pour noms le rétablissement de la paix et de la sécurité, la réconciliation nationale, la relance économique, la justice, la gouvernance, les élections communales et régionales.

Certes, l’atelier vise l’élaboration d’une stratégie de communication gouvernementale, cependant, les différents plans, en raison de l’actualité et des priorités du Gouvernement, n’en sont pas moins importants et devraient retenir toute votre attention.

La qualité et l’engagement des participants permettent d’espérer des résultats probants à l’issue de l’atelier. Je suis d’ores et déjà convaincu que ces journées nous donneront les moyens de dissiper la récurrente critique «le Gouvernement communique mal».

C’est pourquoi, je vous donne aussi l’assurance que ces résultats seront traités, traduits en décisions et mis en œuvre dans les meilleurs délais. Je souhaite plein succès à vos travaux et déclare ouvert l’atelier sur la stratégie de communication gouvernementale.

 

 

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