Le parti du tisserand aurait été tout sauf un parti de rassemblement, si Bocary Tréta n’avait pas été choisi comme président de ce nouveau bureau issu des travaux du 4ème congrès tenu les 22 et 23 octobre 2016 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba. La désignation de Dr. Tréta à ce poste est considérée aujourd’hui comme la fin d’un cauchemar qui planait dans les esprits des militants depuis sa sortie du gouvernement, le 15 janvier 2016.
Depuis sa création en 2001, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) a toujours été au rendez-vous des échéances électorales dans notre pays. Mais, il n’avait jamais eu la chance de gagner la présidentielle. Plébiscité en 2013 avec plus de 77% de voix, le candidat du parti du tisserand remporte l’élection présidentielle et fait de son parti la première force politique nationale avec la majorité parlementaire à l’hémicycle. Dès lors, le président du parti devenu Président de la République ne semblait plus maîtriser les caprices de la formation politique qu’il a fondée avec d’autres camardes un certain 30 juin 2001.
De 2013 jusqu’à ce 4ème congrès ordinaire, c’était du bicéphalisme au sein du parti. Le président par intérim, Dr. Boulkassoum Haïdara, se comportait comme un sage avec pour seule ambition, de maintenir le cap jusqu’au congrès. Quant à Tréta, il faisait régner sa loi. Très puissant, cet animal politique, déjà super ministre avec le portefeuille du développement rural, avait réclamé secrètement le poste de Premier ministre en vain.
Débarqué du gouvernement, le désormais ancien ministre commence une tournée au sein des sections du parti à Bamako et à l’intérieur du Mali. Ce qui avait suscité des rumeurs lui prêtant des intentions de créer une nouvelle formation politique tirée du RPM. D’aucuns disaient qu’il voulait, coûte que coûte, la tête dudit parti ou rien. Ce comportement de la deuxième personnalité politique du parti présidentiel a longtemps effrayé beaucoup de militants.
Jusqu’au jour du congrès, le comportement de Tréta a été largement décrié par certains militants.
C’est ainsi que lors de ces assises, sa candidature n’aurait pas fait l’unanimité au sein de la formation politique. Il lui aurait fallu un retour à Sébénicoro pour demander le soutien d’Ibrahim Boubacar Kéita qui, à son tour, aurait réglé l’affaire par un coup de fil.
La sagesse après le succès
Désigné président du Rassemblement Pour le Mali (RPM) à l’issue d’une longue altercation, Dr. Bocary Tréta promet désormais la sagesse. Dans sa première adresse à ses camarades, il a invité tous les membres et sympathisants du parti présidentiel à resserrer les rangs pour assurer une nouvelle victoire au mentor (Ibrahim Boubacar Kéita) à l’élection présidentielle de 2018.
Lors d’une audience du nouveau bureau national avec le Président de la République le lendemain du congrès, le nouveau président du parti a appelé à la cohésion et au respect des idéaux du parti. « C’est un engagement moral que nous avons pris auprès des Maliens et des Maliennes. A partir de cet instant, nous allons forger les lignes directrices de notre action politique. Il nous a été recommandé d’être des hommes et des femmes de droit, de vérité et de transparence dans tout ce que nous allons faire et que notre action soit essentiellement orientée vers la lutte contre la corruption », a-t-il ajouté.
Le Président de la République, de son côté, n’a pas manqué de mots pour galvaniser cette nouvelle équipe. « Dans tous les cas, je resterai moi-même, intraitable aux intrus », a-t-il déclaré. Au cours de cette audience, Dr. Bocary Tréta a également précisé que les conseils et les orientations du désormais fondateur du Rassemblement Pour le Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, ont été reçus avec une très grande satisfaction.
Ousmane Ballo