Entre Nous – DPG : L’examen ‘’Inaugural’’ de Mara

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« Le Premier Ministre, après délibération du Conseil des Ministres engage devant l’Assemblée Nationale  la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une Déclaration de politique générale », prévoit la constitution du 25 février 1992 dans son article 78. L’exercice, auquel le Premier ministre, chef du gouvernement, Moussa Mara s’attèlera ce mardi 29 avril devant les élus de la nation, est donc une tradition démocratique. Cette déclaration intervient à moins d’un mois après la nomination du Premier ministre. Ce qui pourrait traduire une certaine volonté du nouveau Premier ministre de s’attaquer à l’essentiel. Au point de sauter certains préalables comme l’examen du document en conseil des ministres après son élaboration avec le concours de l’ensemble des départements ministériels ? Même si cela ne donne pas lieu à une communication officielle, a affirmé Makan Moussa Sissoko, président de l’Association de droit constitutionnel, ce passage n’en demeure pas moins une nécessité.

‘’Je voudrais savoir si votre DPG a été examinée par le conseil des ministres’’. Voilà en substance le contenu d’un SMS que nous avons envoyé au Premier Ministre, Moussa Mara, le 26 avril en début de soirée. Il nous répondit avec réactivité qui fait partie de ses qualités. ‘’Ce n’est pas une exigence. La DPG est une œuvre collective.’’ a-t-il écrit sans pourtant répondre à notre second SMS sur sa lecture de l’article 78. En tout état de cause, le gouvernement dispose suffisamment d’experts pour éviter certaines petites erreurs dans la gestion des affaires publiques surtout en cette période où les faits et gestes sont minutieusement analysés.    

Comme son nom l’indique, la Déclaration de politique générale du gouvernement (DPG) retrace les grands axes du programme de l’équipe gouvernementale. Ce qui est sûr, elle tournera autour des six axes du programme d’actions du gouvernement 2013-2018. Il s’agit de la mise en place d’institutions fortes et crédibles, la restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, la mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale, la reconstruction de l’école malienne, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social.  La cérémonie se joue en deux temps. Le 29 avril, le Premier Ministre vient lire la déclaration de son gouvernement. La deuxième séquence aura lieu 48 heures après avec les élus qui poseront des questions auxquelles le Premier ministre apportera des éléments de réponse. Le vote s’en suivra.  Deux cas de figure se présentent. Si les élus approuvent la Déclaration, le Premier ministre et son gouvernement sont renvoyés à l’exécution de la mission confiée par le président de la république. Par contre s’ils désapprouvent le document, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement. Il n’existe pas encore un cas de ce genre dans les annales politiques de la 3ème république où l’Assemblée Nationale a rejeté la DPG. Tout laisse à croire que le oui l’emportera à l’issue des débats. Mais, comme le psalmodiait un chanteur malien qui n’est plus de ce monde, ‘’tout peut arriver dans la vie’’. Au cours des débats, le Premier ministre doit se montrer convaincant et rassurant. Et en démocratie, les critiques doivent être acceptées et comprises comme un moyen de participer à l’animation du débat public. Il faut éviter de dire que ceux qui critiquent n’aiment pas le Mali, surtout lorsque leurs critiques sont objectives et constructives.

Par Chiaka Doumbia

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