DPG : Du coq à l’âne ou l’art de mystifier

0
L’avion acquis par l’ex-président malien Amadou Toumani Touré
Le Premier ministre malien Moussa Mara au Parlement à Bamako

Le Malien brise-t-il enfin le cercle vicieux infernal de la défaite à son grand dam pour uniquement apporter joie et admiration, donner respect et considération émérites à un présidentiable ?

 

Le Malien tente, pour le moment, de ne plus détruire pour être en phase, mais il se replie sur lui-même. En plus, il tente d’épargner désormais la maigre  pension de retraite du grand-père qui nourrit une famille cosmopolite en lieu et place du salaire d’un petit-fils déjà la corde au cou et irresponsable devant une ribambelle d’enfants squelettiques.

 

 

Voilà brièvement résumé la dénudée Déclaration de politique générale du second Premier ministre du président de la République du Mali.

 

 

Sur ce, la Déclaration de politique générale de Moussa Mara, nommé pour remplacer Oumar Tatam Ly devenu indésirable après l’affaire Tomi, passe à La Poste.

 

Quoi de plus évident face à de nouveaux «bénis Oui ! Oui !». Lesquels ne voient même pas que le Premier ministre saute du coq à l’âne, pompe à gauche et droite toutes les plus belles pages de l’histoire politique du Mali pour tromper la religion du peuple pour laver de tout soupçon le roi de Koulouba affecté par un scandale avéré dévoilé par le journal Le monde.

 

 

Auparavant, Moussa Mara, en bon faux naïf, concurrent de circonstance face à IBK, déposa armes et bagages, sans déballer au grand jour, son baluchon, dans la maison du Grand maître des Tisserands. Cela ne veut pas dire que le Premier ministre dans le vent, Moussa Mara le vent en poupe, dissout Yelema dans le Rpm. C’est dans le domaine du possible ! C’est faisable dans le temps ! Puisqu’il veut devenir président, légitime ou illégitime, né sur les cendres du Sphinx : IBK le plus que jamais mal nommé en tout.

 

En attendant, il ne faut jamais oublier: en politique (l’art de mentir), personne n’interdit à personne de changer son fusil d’épaule au gré de ses intérêts.  Pour Mousa Mara, sa retraite coupée alors tous ses chemins pris par la horde affamée du nouveau roi de la colline du pouvoir, choisit sagement de brandir à la surprise générale le drapeau blanc pour ne pas hiberner dans le grand trou à rats d’opposants de la trempe de Soumaïla Cissé et consorts

 

C’est peut-être la raison pour laquelle Mousa Mara se montre aujourd’hui si petit pour devenir demain encore plus titanesque que jamais en matière politique, voire incontournable dans la conduite du bâteau Mali. C’est légitime! En toute logique ! Il pourrait avoir pris une avance considérable sur ces devanciers d’hier laissés en rade à l’«aéroport de Sébénincoro»

Il s’agit des «hommes à la main leste», dixit les langues de vipères. Ces chapardeurs eurent d’ailleurs l’outrecuidance d’occulter le oui ou le non indispensable pour approuver ou désap­- prouver la feuille de route du palefrenier de l’écurie du Roi de Koulouba. C’est amer pour les croyants ou les animistes, les athées ou les maboules

Pour le reste, en politique, il faut toujours sauter du coq à l’âne pour tenter d’amuser la galerie. Ici, au Mali, il n’y a plus de galerie. Massa Mara l’oublie, lui qui dixit : «Prenant la pleine mesure de la place du sport dans l’éducation et l’épanouissement des jeunes, le gouvernement envisage de développer la pratique du sport de masses et d’élite à travers l’élaboration d’un document de politique nationale de développement et de promotion du sport, la réhabilitation et la  construction d’infrastructures et d’installations sportives dans les communes, cercles et milieux scolaires et universitaires, la professionnalisation des clubs en vue de rehausser le niveau de nos championnats et permettre aux clubs de se prendre en charge et l’instauration du partenariat public-privé dans le cadre du sponsoring (…) Le département en charge des sports, bénéficiant d’une plus grande liberté, en tant que ministère plein, s’évertuera à donner une impulsion nouvelle à ces orientations pour que le secteur des sports retrouve une nouvelle vigueur au service de la société et du pays», parole de Premier ministre sans autres précisions à propos de l’opium du peuple, l’unique secteur qui donne satisfaction à la population. Tout les reste apporte colère et misère. A suivre…

Mister NO

 

 

Moussa Mara n’a pas innové

La première aurait pu intervenir en septembre. Ce ne fut pas le cas. La déclaration de politique général du gouvernement formé sous la houlette du président Ibrahim Boubacar Keïta n’intervient que maintenant. C’est en fin avril que la première Dpg est faite alors que le président a prêté serment début septembre. Pourquoi ? Lui seul détient la réponse. Toutefois, le Premier ministre Mara s’y plie seulement deux semaines après son entrée en fonction. C’est déjà ça !

 

 

Au Mali, nous avons gardé une forme particulière de faire les Dpg. Un texte exagérément long qui parle de tout. Un peu comme si les détails ont plus d’importance que le reste.

 

 

Les Dpg devraient pas être une occasion pour se protéger dans un futur plus ou mois proche avec des ambitions et des objectifs mesurables.

 

Mardi, Moussa Mara a parlé pendant deux heures et quelque vingt-cinq minutes, rien que pour dire tout ce qu’il va faire. L’ennui, c’est qu’il a dit qu’il allait être délibérément  long. L’utilité d’une telle démarche n’est pas évidente. Le pays est en train de sortir  d’une grave crise politique et sécuritaire. L’économie n’est pas au mieux. L’école est malade. Les défis sociaux sont nombreux. Ce constat, tout le monde peut le faire. Sans oublier que la priorité des priorités aux yeux de nombreux Maliens, c’est la résolution de la rébellion du nord. Les nombres de Km de routes, de salles de classe, de centres de santé sont certes importants. Mais, ils apparaissent comme des détails, eu égard aux défis colossaux. Que compte faire le gouvernement dans les jours, voire les semaines à venir pour renouer le dialogue avec les groupes armés ? Ça, c’est une préoccupation pour de nombreux compatriotes.

 

Qu’elle est la situation actuelle de nos forces armées ? Qu’est-ce qui bloque leur montée en puissance ? Les Maliens se préoccupent au plus point de cette situation. Et beaucoup estime que le temps joue pas en faveur de ceux d’en face.

 

 

Des mesures concrètes d’approfondissement de la démocratie, on en a besoin. De la volonté de faire face aux problèmes économiques, au chômage, particulièrement au chômage des jeunes, on s’en soucie. Un discours plus court, plus concis, voilà ce que beaucoup espéraient de quelqu’un qui était perçu comme incarnant le changement mais qui surprend en entrant droit dans le moule de ses prédécesseurs.

 

 

Certes Moussa Mara a touché le cœur des Maliens quand il a dit sa volonté de faire en sorte que nous n’ayons plus besoin de quelqu’un d’autre pour nous protéger, mais le flot de détails il pouvait en faire l’économie.

Moussa Mara est connu comme un homme politique plus à la page que beaucoup d’autres. Il apporterait beaucoup de changement, cela n’aurait surpris personne. Il pouvait donner le ton en le commençant par la Dpg. Occasion manquée.

 

Mamadou Diakité

 

 

 Tout est à refaire au Mali

C’est une déclaration de politique générale (Dpg) ,dans la tradition de la IIIe République à un détail près, que le Premier ministre, Moussa Mara, a faite la semaine dernière devant les élus de la nation. Car, en moyenne, les Premier ministres entrants ont attendu en moyenne trois mois pour se présenter devant les élus et obtenir ce qui n’est, ni plus ni moins, qu’un quitus pour gouverner. Moussa Mara l’a fait deux semaines après sa nomination. C’est est un record ici.

 

Pour le reste, le chef du gouvernement a marché droit sur les traces de ses prédécesseurs si on en juge par le volume du texte présenté.  Le texte reconnaît d’abord la spécificité du moment. La Dpg est en fait la première post crise. Elle intervient à un moment où le pays cherche à sortir d’une crise majeure qui l’a ébranlé dans ses fondements.

 

Il s’agit donc aujourd’hui de travailler pour ne plus jamais retomber dans les travers que le pays a connu.

 

La Dpg s’inscrit donc dans un contexte de changement de politique pour notre pays. Aussi Moussa Mara promet-il une politique nouvelle.  «La politique qui va effacer des yeux et des mémoires de nos compatriotes les affres de la honte, de la peur, du désespoir, de l’inquiétude sur l’avenir du pays. La politique qui va redonner à notre pays sa dignité et sa fierté». C’est seulement cela qui va donner de l’espoir aux Maliens après l’humiliation subie. Le pays doit se remettre debout pour effacer ce qui est arrivé, rebâtir une armée en fonction de ses besoins, engager des efforts pour tendre vers l’émergence.

 

Le chef du gouvernement veut ainsi rompre avec une pratique de chez nous. C’est se doter d’une vision pour éviter de naviguer à vue. «Nous avons été victimes dans le passé récent de cette absence de vision. Nous ne laisserons plus les événements nous surprendre», promet le Premier ministre.

 

Le chef du gouvernement mise sur des actions qui devront prendre en charge le renforcement des institutions et l’approfondissement de la démocratie, la restauration de l’intégrité du territoire, la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens, le redressement de l’école, la construction d’une économie émergente et la mise en œuvre d’une politique active de développement social.

 

Parmi les grands défis à relever, figurent en bonne place la lutte contre la corruption, le relèvement de l’économie, la question de l’école et la poursuite de la construction des équipements.

 

La réconciliation nationale qui n’est pas encore gagnée se situe au cœur des préoccupations. Il semble qu’elle drainera beaucoup d’énergie. Mais, Moussa Mara a semblé être très affecté aussi par un autre défi : redresser une école boîteuse. Son diagnostic est clair en la matière : «La qualité des produits de notre système éducatif est insuffisante pour le pays et pour ses enfants. Nos diplômés sont à la peine à l’international mais aussi de plus en plus face à des diplômés de pays voisins sur notre marché. Si nous n’y prenons garde, avec la mondialisation et la libre circulation des compétences, notre marché de l’emploi verra disparaître les citoyens maliens. Il ne restera plus que l’administration et celle-ci ne peut absorber au mieux que 2 % des demandeurs». Il propose des solutions pour nous sortir de cette mauvaise passe. Parmi les innovations contenues dans la Dpg, il y a l’évaluation des ministres.

 

Il annonce plusieurs actions dans divers domaines de la vie de la nation qui, si elles aboutissent, changeront la face du pays. Alors, tout est à refaire. Avec la majorité écrasante de la mouvance présidentielle, il ne faisait guère de doute que la Dpg allait être largement approuvée. Place à l’action.

Mamadou Diakité

 

 

 

Commentaires via Facebook :