Chaque 10 Décembre est célébré au Mali l’Espace d’Interpellation Démocratique .La 19ème édition a eu lieu le Mercredi dernier au CICB .Cette année, la commission d’organisation a reçu 284 dossiers parmi lesquels 23 ont été retenus, 131 rejetés et 130 classés dans la catégorie pour suite à donner. Au cours de cet exercice, la parole fut donnée aux différentes Associations et Organisations de défense des droits de l’homme.
La CNDH, à travers sa Présidente Me Kadidia Sangaré, n’est pas passée par le dos de la cuillère pour évaluer le bilan des droits de l’homme.
Selon elle, la situation des Droits de l’Homme, deux ans après cette crise, n’est toujours pas reluisante et cela dans toutes les régions du Mali. Nous sommes encore confrontés à des défis qui sont relatifs à la paix, mais les coupables des graves violations doivent être poursuivis et jugés .Nous sommes aussi confrontés au défi de sécurité, à l’impunité et d’autres graves violations des Droits de l’homme qui seront évoquées dans cette contribution .Hélas ,les réponses apportées à ces graves violations des droits de l’homme ne sont pas encore satisfaisantes .Le Droit à la paix est un droit fondamental pour chaque être humain , c’est un préalable pour la jouissance des autres droits de l’homme .La CNDH de rappeler que la promotion effective ,le respect des droits de l’homme et de liberté exigent qu’un Etat qui ratifie des instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme doivent les mettre en œuvre et envoyer périodiquement des rapports aux organes chargés de la surveillance de ces instruments pour faire l’état des lieux des progrès et défis dans la réalisation de ces droits. Le Mali qui a ratifié presque tous les instruments régionaux et internationaux des droits de l’homme accuse encore un grand retard dans la production des rapports .Aussi de rappeler le passage à l’examen périodique universel des recommandations formulées à l’intention du Mali. Nous osons espérer que des mesures seront prises par rapport à la mise en œuvre de ces recommandations .Et la CNDH se fera le devoir, conformément à ses missions, d’assurer le suivi de la mise en ouvre de ces recommandations formulées à l’encontre du Mali.
Aussi de mentionner qu’il est urgent de mettre fin à l’impunité grandissante des graves violations des droits de l’homme commis au Mali depuis 2012 particulièrement à l’égard des femmes et des filles au Nord . La CNDH interpelle le Gouvernement sur ce qui prévaut actuellement au Nord de notre pays .Il ya un sentiment de prééminence de gourous vis-à-vis des victimes à cause de l’absence de juridictions en cette partie de notre pays .Egalement le non respect du délai de garde à vue, des enfermements sans mandat de dépôt à cause de l’absence des juges, des insuffisances dans la loi d’indemnisation qui est à relire et à compléter.
Aussi de signaler les difficultés et défis du Tribunal de la CIII à traiter tous les crimes qui ne sont pas commis sur son territoire géographique malgré l’arrêt de la Cour Suprême .Au sud où règne une relative stabilité ,nous signalons quelques défis notamment la situation des enfants qui est inquiétante. Nous attirons l’attention du Gouvernement sur la mauvaise interprétation de certaines pratiques traditionnelles et culturelles au détriment du bien- être et de l’intérêt supérieur de l’ensemble .Il est impératif de prendre des mesures contre l’exploitation des enfants sans aucun motif objectif. Des nouveau-nés jumeaux ou triplés sur des artères aux fins de commerce jonchent des bordures des ruelles, des autoroutes et marchés, exposés au soleil, au vent, aux maladies. Il est urgent de mettre fin à certaines pratiques qui constituent une incitation à la mendicité et à une forme d’exploitation totalement préjudiciable au bien – être des enfants. Loin de tomber dans un quelconque fatalisme, le Gouvernement ne peut pas interdire la mendicité qui est pourtant réprimée par les articles 183 et 184 du Code Pénal .Qu’il protège au moins les enfants, l’avenir de ce pays contre toutes les formes d’exploitation. Des mesures doivent être prises et s’étendre aux enfants « Guaribou ou talibés » qui passent toute la journée et même la nuit dans les rues.
Sur la situation d’ ensemble , c’est dans le domaine du droit de la femme que le Mali a fait le moindre progrès .Alors que les femmes maliennes ont été de tous les combats qu’a connus le Mali :l’indépendance ,la démocratie ,mais les fruits n’ont pas porté les promesses des fleurs .Au moment où les autres pays sont entrain d’octroyer la parité , les femmes maliennes cherchent difficilement une loi pour le quota.
Rappelons que l’EID est créé suivant le décret n° 96 -159 /P-RM du 31 Mai 1996. Il a pour but d’informer l’opinion nationale et Internationale sur l’Etat des droits de l’homme en République du Mali et d’impulser de façon significative la politique de promotion des droits et libertés des citoyens.
Coulou