« Dossier Kidal » : Moussa Mara se dit serein et espère des ‘’audiences publiques’’, en cas de procès

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Moussa Mara

Le Sommet Afrique – France nous a fait oublier pas mal de dossiers brûlants du moment. Dont la fameuse recommandation de l’Assemblée nationale d’approfondir l’enquête sur la visite controversée de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, à Kidal. Sur ce dossier et bien d’autres, le patron de Yèlèma s’était ouvert dernièrement sur les antennes de radio Nièta. La sérénité qui se dégageait de ses réponses en dit certainement long sur beaucoup d’arrière-pensées.

« Soumana Sacko, un homme difficile »

Est-ce un compliment ou au contraire une façon anodine de détruire ce qui reste de l’image de cet homme « symbole de l’intégrité politique » dans notre pays ? Difficile d’en juger. Toujours est-il que ce sont ces propos que l’ancien Premier ministre a tenu, lorsque D. Traoré (journaliste à la radio Nièta) a abordé le sujet portant sur la rencontre entre les deux acteurs politiques ces derniers temps. En substance, a dit Moussa Mara sur son homologue de CNAS : « Zou est un homme difficile. Les gens disent que c’est un homme intègre, mais il est seul, ses propos sont souvent durs… A leur congrès, ils ont dit être pour le changement, Yèlèma ; ce qui est le nom de notre parti…Donc, quelque part, nous avons une vision commune ». Ce discours, sur certains plans, est une sorte d’éloge à l’endroit de l’autre ancien Premier ministre, Soumana Sacko. Mais au même moment, il le dessert puisqu’il accentue le « côté difficile » de l’homme, qui est peut-être vrai, mais pourrait décourager pas mal de sympathisants à franchir le pas et le rejoindre. Ce discours est, par ailleurs, d’autant étrange que la rumeur a circulé pendant un moment sur un possible rapprochement entre les deux hommes. Certaines personnes, voire certains milieux, vont jusqu’à souhaiter désormais une sorte de « coalition sacrée » ‘’Soumana Sacko, Cheick Modibo Diarra, Moussa Mara et Oumar Mariko’’. Ce serait sûrement la meilleure des coalitions, si seulement cela pouvait se réaliser. Bien sûr, on peut toujours continuer à rêver.

Accord Mali-UE de Réadmission des Migrants « Une chose est de ne pas signer, une autre est d’appliquer… »

Pour l’ancien Premier ministre qui, ne l’oublions pas, fait partie de la majorité présidentielle, « il faut faire confiance aux autorités qui disent qu’elles n’ont pas signé d’Accord, mais juste un communiqué ». Ce discours serait un soutien sans faille s’il s’arrêtait là. Ce qui n’était pas le cas, car M. Mara s’empresse d’ajouter ces mots suivants qui ne manquent pas de perspicacité et qui pourraient ressembler à une sorte de doute : « Une chose est de ne pas signer, une autre est d’appliquer. Alors qu’on nous clarifie les choses ».

Tout le débat sur ce fameux Accord réside dans ces quelques mots. En effet, les autorités ont toujours soutenu ne pas l’avoir signé ; le président IBK a martelé ‘’qu’il n’a pas signé et qu’il ne signera pas’’, préférant mettre le débat sur le seul registre de la récupération politique, de la politique politicienne. Mais la réalité est têtue. Une signature de l’Accord impliquerait que les autorités maliennes aident à identifier les migrants maliens en situation irrégulière avant leur expulsion. Or, le ministre Diop a eu à admettre l’envoi d’une mission en Allemagne pour ce genre de basse besogne, c’est-à-dire une mission d’identification. D’où la question : Quelle différence entre une signature et une non signature, sachant que le résultat attendu de la signature est déjà obtenu même en ne signant pas ?

Dans tous les cas, la position de Moussa Mara est très claire : « On n’a rien fait pour aider ces migrants avant leur départ, alors on ne doit pas aider à leur expulsion. Les autorités n’ont qu’à inviter les Européens d’aider à mieux s’occuper de ceux qui ne sont pas encore allés. Mara s’appuie, par ailleurs, sur la Politique nationale de migration dont l’un des objectifs est de maintenir nos compatriotes sur place, afin qu’ils n’aillent pas mourir dans le désert ou nourrir les requins des océans.

Programme DDR et Patrouilles mixtes : avis favorable

Moussa Mara partage la stratégie de Zahabi qui ne se limite pas à la CMA et à la Plateforme dans le programme de « Désarmement – démobilisation – Réinsertion ». Il se dit heureux que le programme soit élargi à tous ces groupes armés, à tous ces jeunes qui ont pris des armes, notamment à Mopti, Ségou. Et à Gao, surtout où les jeunes avaient déposé leurs armes à la demande des aînés, avant qu’on ne fasse de la détention d’une arme de guerre un critère d’éligibilité. De la même manière, Moussa Mara estime que les patrouilles mixtes sont « une bonne chose ». Sauf que cela, c’était avant le dernier attentat de Gao que d’aucuns n’hésitent pas à lier à la présence dans la ville de la CMA dont les liens avec Iyad ag Ghali sont évidents pour l’opinion.

Présidentielle 2018, une candidature pas à l’ordre du jour

Ce qui est à l’ordre du jour, c’est sa candidature à la Mairie centrale. Yèlèma fait partie de la Majorité présidentielle et le restera « jusqu’à la fin du mandat du président IBK. Après, se présenter ou non à la présidentielle de 2018, ce n’est pas à ma personne d’en décider à la place du parti ». En d’autres termes, chaque chose en son temps. Mais on se souvient d’une première déclaration qui laissait peu de doute sur une probable candidature. Sauf que, entre-temps, beaucoup d’eau trouble a coulé sous le ‘’pont reliant Kidal à Bagadadji’’. Ceci expliquerait-il cela ? Fort possible, quand on sait le ‘’rapprochement’’ souvent décrit comme un danger réel entre l’homme et un certain milieu islamique. Rapprochement doublé, selon certaines sources, d’une véritable stratégie de communication impliquant des soutiens suspects à des acteurs médiatiques de ce même milieu. Il se raconte en tout cas beaucoup de choses que nous ne sommes pas en mesure de confirmer ou d’infirmer pour le moment. En attendant, certains observateurs n’hésitent pas à dire : « Cet homme est dangereux. Il est proche d’un milieu islamique peut-être minoritaire mais mieux structuré ». Ce côté de son personnage aurait-il été relevé par Soumana Sacko, lui qui, à la dernière présidentielle, même au prix de son éventuel rejet par un certain milieu religieux, n’avait pas hésité à dire « qu’il n’était pas prêt à s’allier à des gens prêts à signer un pacte avec le diable » ? Allusion tacite à tous ceux qui courtisaient un certain milieu islamiste dans le seul but d’accéder au pouvoir par tous les moyens… Même au prix de la remise en cause de la laïcité de leur pays, et donc de la tolérance religieuse, de la paix tout court.

« Dossier Kidal » Mara espère des ‘’audiences publiques’’ en cas de procès

Sur le « Dossier Kidal » qu’il est désormais recommandé d’approfondir dans la perspective de possibles poursuites judiciaires (il y avait eu beaucoup de victimes), l’ancien Premier se rassure « Je suis serein ». Avant de poursuivre : « J’ai été entendu par l’Assemblée nationale avant et après Kidal ». Ça veut dire ce que ça veut dire. Mais surtout, Moussa Mara espère qu’en cas de procès (qu’il ne redoute aucunement), « les audiences seront publiques ». Pour permettre au peuple de savoir ce qui s’est réellement passé. Une menace à peine voilée envers qui ? Envers ceux-là qui pourraient finalement se dire que, « la poursuite de la vérité n’est pas toujours la meilleure des idées ». Quant au peuple, il veut vraiment savoir cette vérité-là.

Sory Haidara

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14 COMMENTAIRES

  1. A defaut d’arreter et juger les criminels qui ont ouvert le feu sur la delegation, vous laisserez le PM Mara en paix!
    kinguiranke’, ton Mr n’avait pas fait le deplacement sous pretexte qu’il etait malade. Au debut de l’operation, lorsqu’il pensait que notre cote’ avait la haute main, il a fait une declaration comme quoi c’etait “…. pour securiser les biens et les personnes.”
    Les forces arme’es suivent la hierarchie. Le Chef d’etat Major ne peut pas engager ses troupes dans un combat de cette nature sans passer par le ministre de la Defense. Mara ne peut pas donner des ordres directement aux troupes. Il doit passer par son ministre de la Defense.
    Mara etait le PM, il avait le president comme son patron. La question qui doit etre pose’e est: Est-ce que le president a deconseille’ le deplacement. Si non, pourquoi ne l’a t-il pas fait?
    LA FAMEUSE QUESTION QUI EST POSE’E EST: WHO KNEW WHAT AND WHEN DID HE KNOW IT?
    Mes amis, il faut savoir avancer!!!
    IL FAUT SOUHAITER AU PRESIDENT PROMPT RETABLISSEMENT, HEUREUSE ET LONGUE VIE AU LIEU DE VOUS LANCER DANS CETTE COURSE RIDICULE POUR LA SUCCESSION A’ LA PRESIDENCE

  2. Si Moussa Mara, comme tous les autres politiques pouvaient des fois se remettre en question et tirer pleinement des leçons de leurs métamorphoses temporelles et circonstancielles.

  3. Le Responsable, celui qui a une charge sur les épaules, ne se conduit pas comme le commun des mortels. Tatam LY était un responsable, un vrai. Quand on a une épouse on ne prend plus de risque comme un célibataire. Quand on a une famille avec des enfants on abandonne certaines audaces. MARA malgré les mise en garde de son ministre de la défense, de la MINUSMA, des Français et de soldats maliens à Kidal, a tenu à faire ce déplacement. Il est vrai que son égo a pris le meilleur sur la responsabilité à lui conférée par l’Etat. Aujourd’hui si IBK programme d’aller à Sikasso et qu’on lui signale qu’il y a des tirs à Niena c’est certain qu’il renoncera à cette visite jusqu’à ce que la situation soit éclaircie. Après tous ces morts à Kidal, M. MARA, L’œil de CAEN ne vous regarde t-il pas?

  4. Pour ce cas de MARA qui rime avec “le haro sur la baudet”, il faut retenir qu’il y a trop, trop, trop de ridicule au Mali. Quand les autorités maliennes finiront de jouer le cinéma, le pays prendra la route de son développement. Comment peut-on prévoir de juger un PM qui voulait tout mettre en œuvre pour se présenter sur une partie du territoire malien dont existait une forte troupe de l’armée malienne? Cela est très aberrant. L’accouchement douloureux de la quatrième République est très proche.

  5. Zoumana Sacko est un homme difficile pour tous ceux qui croient pouvoir le manipuler. Il n’est pas un homme difficile, mais un homme de principes. Il ne peut pas nager dans le même marigot que les détrousseurs des deniers de l’état. Or, dans ce pays, être intègre est un pêché. Et Zoumana est victime de son intégrité. Dans le Mali d’I.B.K, le mensonge est une vertu. Rien d’étonnant, lorsque le Chef de l’état en personne se met devant les journalistes Occidentaux qui connaissent le dossier, pour dire que le Mali n’a pas signé les accords sur la réadmission des immigrés Maliens dans l’espace Européen, c’est une honte. De plus, ces journalistes savent qu’il ment. Ils savent aussi, que le Mali a envoyé des policiers Maliens pour reconnaitre ceux qui doivent être expulser. Le Ministre des A.E du Mali n’est que la voix de son maître dans ce dossier. Le Mali a bel et bien signé ce document. Les patrouilles mixtes ne respectent aucune règle des accords d’Alger. Il y’a des préalables aux patrouilles qui n’ont pas été respectés, puisque ayant sautés des étapes importantes de la feuille de route. Les doutes ne sont pas levés sur les relations des rebelles avec les djihadistes, avec lesquels ils marchent main dans la main. Ce serait hypocrite de dire que Mara ne se présentera pas aux prochaines Présidentielles. Il ne rêve que de cela, son passage à la primature l’ayant considérablement galvanisé. Le dossier de sa visite meurtrière à Kidal, s’il est géré de manière sincère, il n’aura aucune chance d’échapper à la haute cour de justice qui à n’en point douter le condamnera à coup sûr, à de très lourdes peines. Il a sur la conscience la mort de nombreux Maliens. Que le procès soit public ou à huis clos, la sentence ne changera pas, puisqu’une condamnation sera prononcée forcement si les faits sont jugés scrupuleusement et équitablement. Aucune échappatoire n’est à entrevoir du fait de la gravité des charges qui pèseront sur lui.

  6. SCANDALE

    DES PHOTOS DE DIABA SORA TOUTE NUE EN POSITION DE LEVRETTE PUBLIEES SUR

    SENEPORNO.COM

    LE PREMIER SITE DE PORNO SENEGALAIS ET MALIEN

  7. Franky, souviens-toi que le Ministre Malien de la Defense et des Anciens Combattants Boubeye Maiga a refuse d’aller a Kidal et a meme deconseille le Premier Ministre Moussa Joseph de se rendre a Kidal. Moussa Joseph doit aller doucement dans cette affaire.

    • QUI A PARLE’ DE “… SECURISER LES BIENS ET LES PERSONNES????
      QUI EST REVENU A’ BAMAKO SOUS PRETEXTE QIU’IL ETAIT MALADE???
      QU’EST CE QUE LE MINISTRE DE LA DEFENSE D’ALORS AVAIT CONSEILLE’ AUI PRESIDENT DE LA REPUBLIQWUE????
      QU’ELLE ETAIT LA REPONSE DU PRESIDENT?
      POURQUOI LE PRESIDENT N’A PAS DECONSEILLE’ LE DEPLACEMENT????
      Kinguiranke, SABALI!!!

  8. La fourberie des rebelles ne peut pas dicter une accusation contre l’ancien Premier Ministre.Le Premier d’alors ne s’est pas rendu a Kidal contre la volonte du President de la Republique.Une loi Malienne pour declarer un bouc emissaire ?

  9. Zou, le “Zerro” national, un “homme difficile”! Ce qui peut être une grande qualité si l’on regarde de près l’histoire sociopolitique du Mali. Cela ne laisserait-il pas sous entendre qu’il évolue en solitaire? C’est là où ça devient intéressant. Peut être même le profil type pour dirigé le Mali? De la 1968 à nos jours, les dirigeants maliens viennent majoritairement d’un même cercle. On s’est qui et qui animait l’ADEMA au temps de sa lune de miel. Ce même ADEMA qui na eu aucune honte de se muer en un parti unique comme UDPM du Général Moussa.
    Les enfants des dignitaires qui ne sont pas dans la politique sont pistonner dans d’autres domaines ou imposés au sein de la bureaucratie malienne.
    Mara et ZERRO, c’est le feu et l’eau.
    Mara est le fils (politique) adoptif de Alpha Oumar Konaré. Qui ne se rappelle pas des débuts de Mara dans la politique en commune IV? Toujours le même clan? Tout le monde pense qu’Alpha O.K. s’est retiré de la scène politique malienne. Détrompez vvous, il est et très actif d’ailleurs.
    Si ZERRO est difficile, cela sous entend qu’il ne fait pas de compromis avec ces pourritures. Ce qui est salutaire. Car les pauvres ont aussi droit de se sentir maliens à présent. Dans un combat vaux mieux avoir à faire à un adversaire de principes durs, qu’à un adversaire qui présente un visage doux. AU moins avec le premier, on sait de quoi s’attendre. Comment se comporter avec l’homme caméléon?

  10. C est un dossier politique si non pourquoi accuser. Un premier ministre d avoir visité une partie du territoire de son pays bien vraie que le cas est tourné très mal avec la complicité des puissances étrangères. Mais il avait tenté de sa Minimum force de mettre les choses au point ne s est pas trompé mais il a échoué

  11. Si je note, avec frayeur, l’enfermement chez Soumana Sako (“l’Homme difficile”), je note, avec plaisir, l’élargissement chez Mara; d’où une impossibilité de raccordement politique entre les deux hommes politiques.

    Zou, le “ZORRO” malien, étant un “nain” politique alors que Moussa Mara est un battant “think tanker” politique qui cultive le populisme qui, de mon humble point de vue, procède chez Moussa Mara, moins pour faire l’amuseur de la politicaillerie malienne que de se faire connaître et se faire apprécier par la masse critique de la société civile, le vrai acteur majeur dans les élections.

    En tout état de cause, je conseillerais à Moussa Mara, “l’agneau-loup” politique, de ne pas se “prostituer” avec aucun des vieux briscards-lions politiciens – j’indexe Oumar Mariko, le trublion – qui, s’ils l’attrapent dans leur fosse des fauves politiciens , vont le “manger”.

    Sincèrement

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