Le mercredi 28 août 2013 restera gravé dans la mémoire de certains habitants de Bamako à cause des pluies torrentielles qui ont fait des dizaines de morts, des centaines de sans abri et des dégâts matériels très importants. Aussi irascible que cela puisse paraitre, ce malheur fait aujourd’hui le bonheur de certains. Les vraies victimes qui n’en reviennent pas demandent l’implication du nouveau locataire du palais de Koulouba. Lire notre enquête.
Aux premières heures de cette catastrophe naturelle une véritable solidarité s’est spontanément mise en place pour venir en aide aux victimes. Spécifiquement à Banconi, les voisins ont été les premiers à se secourir qui pour sauver des vies (notamment enfants, femmes et personnes âgées) qui pour exfiltrer et transporter les meubles, les ustensiles et autres biens personnels.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
D’un au début à plusieurs groupes de gens qui avaient élu domicile dans les écoles publiques, chaque jour, le nombre des victimes de l’inondation du mercredi 28 août 2013 augmente. Certains se le font passer alors qu’ils ne le sont pas. Dans les aires d’accueil des sinistrés, la vie qui se mène le jour est différente de celle de la nuit. Selon un gardien d’école qui a requis l’anonymat, durant certaines nuits on transporte avec des moyens de fortune des vivres et d’autres objets dissimulés à dessein.
Où vont ces produits reçus à titre de dons? À qui appartiennent-ils? Le service de la protection civile, les mairies, la direction de l’action humanitaire et les victimes sont-ils en complicité? En dépit de notre dévouement, nous n’avons pu obtenir aucune réponse à ces trois questions. Du coup, il est permis de croire que ces dons sont gérés dans le flou le plus total. Chacun, nécessiteux ou pas cherche d’emmener une partie chez lui. Allah Akbar !
Les donateurs sur la sellette !
D’après plusieurs sources, les cellules de crise mises en place au niveau de la mairie de la Commune I du district de Bamako seraient en train de détourner les dons. D’autre part, plusieurs associations qui s’entendant comme larrons en foire ont vu le jour. Elles font des débats dans les radios privées et demandent des aides aux bonnes volontés au profit des sinistrés. Qui sont derrière ces associations qui se multiplient à Bamako? Que font-elles réellement à l’endroit des victimes? Là aussi, le flou demeure entier. Par ailleurs, à la fin de la prière dans les mosquées, il est fréquent de voir les gens faire la manche en prétextant être victimes des pluies torrentielles. On profite même d’un malheur pour avoir de l’argent.
Ainsi loin des caméras et micros, bon nombre d’ONG de sociétés et de bonnes volontés contournent les autorités municipales pour directement faire leurs gestes aux sinistrés. Qui craint le châtiment de Dieu? Peu de gens ! La plupart de dons remis à la mairie et qui font l’objet de cérémonie en présence des médias (télévisions, journaux et radios) n’arriveraient pas à destination.
À preuve, du jour au lendemain, les produits se vendent dans les marchés ou sont clandestinement écoulés. Certains responsables municipaux se seraient pris par les cols à cause de la répartition des dons offerts par la société Orange Mali et la Croix rouge. Quelle honte !
Oumar Bah