Ils sont nombreux les Maliens qui se posent la question. Pour ma part, je me contenterai de partager avec vous l’économie de mon entretien avec un citoyen ordinaire qui, un jour m’a interpellé en ces termes : que gagne-t-on à créer un parti ? Pourquoi y en a-t-il autant ? Qu’attend-on pour laisser les associations traditionnelles et religieuses, les « ton »ou les « grins » qui sont connus et bien de chez nous, organiser les compétitions politiques ? Comment lui tenir grief au regard du spectacle qu’offre la classe politique au sein de laquelle le débat vole toujours au ras des pâquerettes ? En 2002, le pouvoir a bien été conquis et exercé par un candidat indépendant soutenu par une association, au grand dam des partis politiques. Aujourd’hui, combien de partis forment leurs militants aux activités citoyennes et électorales en ouvrant aux jeunes des perspectives les préparant à assurer la relève ? On est plutôt coutumier du spectacle désolant des caciques de parti s’ingéniant à faire de l’ombre à tous les autres, obligeant les jeunes et les moins patients, soit à s’émanciper pour créer leur propre formation, soit à aller voir ailleurs si l’herbe y est plus verte. Finalement, avec le laxisme dans le contrôle des partis, à quoi peut bien servir leur financement, sinon à faire de quelques personnes des rentiers déguisés, certains leaders de parti n’exerçant aucune profession connue ou avouable?
PEU DE MALIENS COMPRENANT LE FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS,
COMMENT PEUVENT-ILS ETRE A L’AISE DANS DES HABITS D’EMPRUNT ?
Un parti est constitué pour animer la vie politique par le recrutement et la formation citoyenne de militants, la proposition et la défense d’un projet de société, la conquête du pouvoir d’Etat pour mettre ce projet en œuvre. Alors, la question de s’en passer pourrait paraître saugrenue dans une démocratie normale mais pas au Mali où les partis ne développent aucune stratégie de différenciation idéologique permettant d’apprécier et de faire un choix éclairé. Leurs interventions se limitent pour la plupart, à briguer des mandats électifs, diffuser des communiqués radio-télévisés pour se faire une publicité à moindre coût, annoncer l’accueil de transhumants politiques, se déplaçant au gré de leurs intérêts ou de leur humeur en attendant la saison suivante. Triste tout cela et qui explique le désintérêt des populations pour des partis qui mobilisent moins que les religieux, les sportifs et les musiciens. Ce qui est par contre constant, c’est que dans la mare aux crocodiles, tous aspirent à être président, député, maire ou ministre. Envisager de se passer des partis politiques dans le contexte actuel, pourquoi pas ? Cela ferait beaucoup de place pour des activités plus saines et plus éducatives, les Maliens s’intéressant plus aux candidats qu’à leur parti, sans compter qu’on ferait des économies substantielles sur les subventions tout en stimulant la mobilisation sociale avec une bonne visibilité du champ opératoire. Mais sur qui compter pour porter un tel projet ? Koulouba ? On parlerait d’absolutisme et de dictature aveugle. Bagadadji ? Certainement pas pour des raisons évidentes de survie! Ailleurs ? Les voix se perdraient à coup sûr dans la cohue. Le drame, c’est que le modèle actuel n’a pas été conçu par et pour les Maliens, dont plus de neuf sur dix, comprennent peu de chose aux institutions et à leur fonctionnement. Un coup des intellectuels de 1991? Comment être à l’aise dans des habits d’emprunt ?
Mahamadou Camara
Email : camara_m2006@yahoo.fr
Au Mali la politique est devenu un métier et non une vocation a cause de l’argent nos hommes politiques n’ont plus de fierte
Mr Camara votre lecture de la vie politique de notre pays est pertinente ( comment etre a l’aise ds un habit d’emprunt ? ) mais tout est habit d’emprunt ici , la politique , l’enseignement ,la justice , les loisirs , la religion , le chauvinisme , le fayotisme Il ns ont laissé que notre folklore et c’est cette aculturation qui ns maintient dans l’obscurantisme du paumé Frimer avec ses habits d’emprunt est une plus-value chez ns nos partis politique st des bureaux de placement
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