Dix mois après son investiture : la gestion d’IBK décriée par la classe politique

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IBK
Le president malien, Ibrahim Boubacar Keita

Elu avec plus de 77%, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, était pour les Maliens celui qui incarnait le plus les valeurs qu’il faut pour sortir le Mali de l’impasse. Dix mois après, la cote de popularité de celui qui a été plébiscité par les Maliens, se réduit comme peau de chagrin. Ce constat est fait même par les acteurs politiques. Lors d’une table ronde organisée, mardi dernier par le Centre malien pour le dialogue inter partis et la démocratie (Cmdid) au Grand Hôtel, l’ouverture des pourparlers avec les groupes armés, a dominé les échanges. De ces débats s’est dégagé un sentiment largement partagé : IBK est aujourd’hui trimbalé et contraint de négocier avec des groupes qui n’ont jamais armés.

 

 

Réfléchir sur le contexte politique actuel, dix mois après l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta. Tel est l’objet d’une table ronde initiée, mardi dernier par la Fondation Centre malien pour le dialogue inter partis et la démocratie (Cmdid).

 

 

La cérémonie qui s’est déroulée au Grand Hôtel, a enregistré une forte participation de la classe politique (majorité comme opposition). Cette table ronde est une initiative conjointement organisée par le Cmdid et l’Institut Néerlandais pour la démocratie multipartite, une structure avec laquelle le Cmdid entretient un riche partenariat fondé sur un échange des valeurs.

 

 

Moriba Keïta, le président du Cmdid, a précisé que suivant le contexte politique, le centre initie périodiquement des tables rondes afin d’analyser (avec les acteurs politiques) l’évolution de ce contexte et proposer des actions pertinentes pouvant contribuer au processus démocratique. Aussi, a-t-il invité les acteurs politiques à se pencher sur la situation politique actuelle de notre pays. Cette situation qui constitue, selon lui, une épreuve difficile pour nos concitoyens, interpelle aussi les acteurs politiques du pays.

 

 

«L’expérience douloureuse que le Mali traverse et la volonté politique ferme avec laquelle les Maliens s’engagent pour en sortir représente pour nous un signal fort que la démocratie est entrain de s’enraciner dans la culture malienne», a déclaré M. Wouter Dol, le chargé des programmes de l’institut Néerlandais pour la démocratie multipartite. Pour M Dol, l’engagement des acteurs politiques maliens constitue un motif de soutien pour la communauté internationale.

 

Lors de cette table ronde, et contexte oblige, la situation du Nord du pays, notamment les pourparlers qui se sont ouverts, ce mercredi, à Alger, a dominé les débats.

 

 

Pendant de longues heures, les participants ont chaudement discuté au sujet de la gestion du président IBK. Un président qui, dix mois après, peine à produire des résultats sur tous les grands dossiers, particulièrement celui du Nord où les groupes armés règnent toujours en maîtres.

 

Evoquant le cas plus spécifique de Kidal, les participants ont vigoureusement dénoncé l’attitude du pouvoir qui consiste à traiter la question en vase clos. «On n’a ramené la question au niveau d’un seul gouvernement et d’un petit groupe», fustige un participant.

 

Des voix se sont élevées contre l’attitude du pouvoir, qui, indique un intervenant, n’a jamais voulu associer ni la classe politique et la société civile aux actions en cours dans la perspective de l’ouverture de pourparlers d’Alger. «Ce qui sera signé le sera au nom du peuple malien ; il n’est pas normal qu’on ne sache toujours pas de quoi on va discuter à Alger», a déclaré un participant. «Sans concertation on n’aboutira à rien de crédible», tranche un autre, mécontent aussi de la manière avec laquelle a été signé l’accord de cessez le feu, le mois dernier. «C’est un accord qui n’est pas signé dans l’intérêt du Mali».

 

Pour celui-ci, en signant un tel accord, le médiateur, le président mauritanien, devait exiger en même temps des groupes armés qu’ils retournent à leurs positions d’avant 21 mai. «Je ne comprends pas pourquoi, Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas voulu exiger cela des groupes armés », ajoute un intervenant pour qui c’est cette négligence qui nous a amené à cette situation où, malgré cet accord, on continue à enregistrer de nouvelles occupations de localités, avec les drapeaux du Mnla qui flottent partout.

 

La rencontre a permis à certains de décrier le mauvais état de fonctionnement des institutions et proposer des réformes pour sortir de cette situation.

 

La Fondation Centre Malien pour le Dialogue Interpartis et la Démocratie est une plateforme politique qui intervient pour le renforcement des capacités des partis politiques d’une part et d’autre part pour permettre les réflexions et discussions entre acteurs du jeu politique, afin d’approfondir des questions qui touchent le cadre global du processus démocratique malien.

 

Papa Sow

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2 COMMENTAIRES

  1. «Je ne comprends pas pourquoi, Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas voulu exiger cela des groupes armés », ajoute un intervenant …
    CE N’EST PAS AU PRESIDENT MAURITANIEN D’EXIGER CELA, MAIS NOUS A TRAVERS LE PRESIDENT IBK. POURQUOI CELA N’A-T-IL PAS ETE UNE DE CONDITIONS POUR LUI DE SIGNER CET ACCORD?
    Ah j’oubliais, c’est IBK qui etait demandeur!

  2. La gestion n’est pas decriee par la classe politique seulement mais le citoyen lamda, le Premier Ministre Omar Tatam Ly, les institutions financieres internationales, et meme les amis d’IBK lui ont abandonne a cause de sa gestion calamiteuse du Mali sur le plan financier et politique et surtout la mauvise gouvernance: la famille d’abord ensuite les amis.

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