Dans une interview qu’il vient d’accorder à notre confrère Les Echos, le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, évoque les ” différences caractérielles ” qui existent entre lui et son collègue du Développement rural, non moins Secrétaire général du RPM, Dr Bokary Treta. Il n’a pas aussi raté l’occasion de… charger certains maires qu’il a récemment suspendus.
Dans cet entretien, l’ancien directeur de campagne du candidat IBK, non moins secrétaire général adjoint du RPM ne se fait pas prier pour éclairer la lanterne de l’opinion sur les rapports difficiles entre lui et certains responsables du parti du tisserand, comme Dr Bokary Treta. ” Tréta et moi avons juste des différences caractérielles. Ce qui m’oppose à lui, c’est une divergence de vue sur tous les sujets que vous avez évoqués (NDLR : présidence du parti, enseignements tirés des élections, etc). Il est le secrétaire général du parti, je suis son adjoint. Dans le fond, rien de personnel ne nous oppose. C’est juste idéologique et il n’y a rien à étaler sur la place publique “, a-t-il expliqué.
Avant de préciser que lui et son collègue secrétaire général ont eu l’occasion de parler d’homme à homme, le 2 août 2015 devant 7 autres cadres du parti. ” C’était pour nous comprendre et ne pas surtout tomber dans les combines et aplanir les aspérités “, ajoutera-t-il.
La division en deux clans du parti du tisserand n’est, en effet, qu’un secret de polichinelle. Cette fissure est perceptible au niveau de nombreuses sections du parti vert et or. Et l’on explique souvent cette division par le manque de cohésion au sein du bureau politique national du parti, dont les deux poids lourds les plus visibles ont pour nom Bokary Treta et Abdoulaye Idrissa Maïga. Et de nombreux observateurs citent de plus en plus le nom du Questeur de l’Assemblée nationale, l’honorable Mamadou Diarrassouba, non moins Secrétaire à l’organisation du parti comme étant le plus grand artisan de la conciliation des deux clans.
Par ailleurs, concernant son éventuel acharnement contre certains maires, le ministre Maïga dément et charge deux des quatre édiles municipaux concernés.
A propos du maire du district Adama Sangaré (vice-président de l’ADEMA-PASJ), il parlera d’une série de faits. ” Il revenait d’une suspension, mais c’est une banque qui nous a saisi pour un impayé d’un milliard F CFA. Nous avons transigé. Mais, dans le cas de la zone aéroportuaire, la loi est la loi. Tous ceux qui se trouvaient dans le dossier ont été sanctionnés… “, a-t-il expliqué. Avant de dégainer contre le maire de Gao. “S’il s’agissait d’acharnement, j’allais le sanctionner sur la base de ce que je savais de lui. Et tout le monde le connaît. Quand on prend des fonds de la mairie pour les mettre sur son propre compte, on ne peut plus parler publiquement !… “, a-t-il déclaré.
Et d’ajouter que le maire de Gao est du PDES et c’est tout à son honneur d’être resté dans son parti, contrairement à tous ceux qui nagent en eau trouble.
Bruno D SEGBEDJI