Dissolution des partis politiques : La tension reste dans l’air
Alors qu’ils avaient convié leurs militants pour un meeting de restitution à l’allure de démonstration de force, en vue de faire taire ceux-là qui annoncent leur déclin.

Le front du refus de la dissolution des partis politique s’est finalement contenté d’un point de presse, avant-hier samedi 26 avril 2025, à la Maison de la Presse. En cause, la réquisition, la veille, du lieu (Palais de la Culture) devant abriter leur rassemblement. Menacés dans leur existence au mépris de la loi de loi fondamentale, la Constitution de 2023, les 101 formations constitutives du front étaient ainsi face aux médias pour exiger le respect de la loi fondamentale, la Constitution de 2023, qui garantit le pluripartisme. Actualité oblige, ils ont en ont profité pour affirmer leur attachement a la démocratie et aux libertés, leur rejet de toute forme d’exclusion dans la gouvernance du pays et exiger la libération des détenus politiques, dont le président du parti Alternative Pour le Mali Mamadou Traoré alias Le Roi, en détention depuis le vendredi dernier, «pour ses convictions, son courage et sa détermination», indiquent ses camarades.
Animé par Oumar Ibrahim Touré et Me Moundaga Talla, respectivement président de l’APR et du CNID, le front s’est démarqué sans ambages des concertations en passe de scellé le destin des formations politiques, à en juger par les recommandations issues de sa phase régionale. Selon Me Tall et compagnies, la démarche ne sert qu’au gaspillage de ressources publiques et à la création de charges financières inopportunes au moment où les Maliens crient à la pauvreté voire à la faim.
Les 101 partis politiques maliens déplorent par ailleurs la désignation, par la tutelle, de leurs représentants aux concertations régionales sans y associer leurs états-majors. Une raison parmi tant d’autres d’en rejeter les recommandations et les mesures drastiques qu’elles préconisent, estiment les partis politiques, qui plaident pour le maintien de leurs proportions faites à la tutelle. Il s’agit notamment de réduire le nombre de partis politiques par le biais de mesures incitatives ou punitives, le cas échéant punitives, de durcir les conditions de création de nouveaux partis et de renforcer le contrôle des activités des partis existants pour une meilleure gouvernance. Une formule plus conforme à l’esprit des ANR et qu’ils jugent préférable à une dissolution qui viole la nouvelle constitution adoptée avec plus de 3 millions de suffrages favorables. Et de rappeler que les Assises Nationales de la Refondation avaient en clair jamais envisagé la dissolution mais la réduction du nombre de partis politiques, la relecture de la Charte des partis politiques avec une réaffirmation du statut de chef de file de l'opposition et l'interdiction du nomadisme politique en cours de mandat. Toute autre démarche procéderait d’une dangereuse «dérive de l'amateurisme» et d’une violation des textes en vigueur pouvant entraîner des conséquences fâcheuses, ont-ils prévenu, en évoquant les énormes sacrifices consentis pour l’avènement du multipartisme et le rôle des partis politiques dans celui de la Transition et du CNSP. Et de déplorer la posture du PM et de son ministre délégué en charge du réformes politiques et du soutien au processus électoral, lesquels, selon leurs explications rechigne à prendre langue avec la classe politique, nonobstant les nombreuses sollicitations d’audience. Quoi qu’il en soit, les partis politiques se disent attentifs aux conclusions de la phase nationale à l’issue desquelles ils promettent de décider de la conduite future à tenir. Leurs militants ont d’ailleurs reçu le mot d’ordre de se tenir prêts à cet effet, probablement à croiser le fer avec les autorités militaires pour défendre ce qu’ils considèrent comme un droit constitutionnel.
Amidou Keita
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