Dissolution des partis politique : Le véto des 101

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Le Mali décide de passer par une consultation des forces vives pour statuer sur le sort des partis politiques. Le Bloc des 101 partis de l’Initiative des partis politiques pour la charte (IPAC), sous le leadership de Me Mountaga Tall, s’oppose.

 101 partis de l’Ipac, ont annoncé leur non-participation aux consultations sur les partis politiques. Ces rencontres sont prévues ce mois d’avril, dans les cercles, les régions et ambassades avant l’étape nationale à Bamako. Pour Me Mountaga Tall, pour le niveau de cercle, il est prévu 22 personnes et seulement deux pour représenter les partis politiques. « Et ces deux, nous ne savons pas comment, ils seront choisis. On ne va pas et on n’envoie pas quelqu’un ».

Aux dires des politiques, le gouvernement a demandé aux partis d’envoyer des propositions en vue de la relecture de la charte des partis politiques. « Il se murmure que le processus enclenché devrait avoir comme finalité, de dissoudre ou suspendre les activités des partis politiques comme au Burkina Faso et au Niger. Mais il est important d’avoir à l’esprit que ces deux pays, n’ont pas de constitution en vigueur comme au Mali », ont lancé les partis pour conclure à l’unanimité qu’ils ne seront pas au rendez-vous des consultations prévues.

Koureichy Cissé

ILS ONT DIT…

Mohamed Chérif Coulibaly (Président de la jeunesse Adema-PASJ):

« Si malgré tout, les autorités décident de dissoudre les partis politiques, les acteurs politiques n’ont pas d’autres choix, s’ils sont animés de vertus et de conviction démocratiques, des vertus démocratiques, qu’encore se battre pour que la démocratie revienne de la plus belle manière.

Et pour se battre ainsi avec la dissolution, nous allons tomber encore dans la clandestinité et pour les autorités, c’est ça le risque. Car on ne peut pas empêcher des gens qui ont travaillé ensemble, d’avoir leur conviction et les défendre. Que ça soit dans les partis politiques ou en dehors des partis, les convictions, on les défendra. Et pour les défendre, si on nous interdit de façon officielle, de façon officieuse, les gens continueront les combats et continueront à faire la lutte. Et ça aboutira tôt ou tard.

Paul Ismaël Boro (Président du Rama) :

« Il ne faut même pas parler de ça. Au Mali nous avons une constitution et je pense que tout est adossé à cette constitution. C’est ce qui fait la beauté de notre vivre ensemble. C’est ce qui fait la beauté de notre transition et la beauté même du Mali. Je ne pense pas que ce qui est arrivé au Burkina et au Niger, arrivera au Mali. La dissolution des partis politiques. Le Mali n’a pas besoin d’ouvrir encore d’autres fronts. Aujourd’hui, la classe politique est beaucoup civilisée. Ce point de presse, on l’a fait pour expliquer et informer l’opinion nationale et internationale que nous sommes d’abord soutien de cette transition. Parce qu’on ne peut pas parler de transition sans les partis politiques. Nous demandons à l’Etat et au gouvernement de surseoir à la dissolution et de nous appeler à la table pour discuter ».

 Alassane Abba (Secrétaire général du Codem) :

« Non, on ne craint pas la dissolution. Je suis convaincu qu’on ne va pas franchir le rubicond. Le Mali, c’est le Mali. Le Burkina, c’est le Burkina et le Niger, c’est le Niger, on n’a même pas les mêmes parcours politiques. On n’a pas les mêmes visions politiques. Ce sont des pays qui ont des constitutions qui sont suspendues. Nous, on a une constitution qui est en application et on n’a pas attendu pour que ces militaires soient là pour amener la démocratie. La démocratie, on l’a arrachée des mains des militaires comme eux. Des généraux comme eux. S’il y a des comptes à régler, réglons ces comptes mais laissons la démocratie tranquille. Laissons la démocratie continuer parce qu’elle est irréversible. De toutes les façons même si on la met entre parenthèse, on est obligé de revenir à ça,

Si la dissolution passe, nous allons nous opposer de la même manière, on s’est opposé à Moussa Traoré pour arracher la démocratie. Ils peuvent marcher sur des cadavres de qui ils veulent. Ils peuvent mettre qui ils veulent en prison mais pour nous la démocratie est irréversible. Les partis politiques vont continuer à exister. Ils peuvent ne pas financer les partis politiques. Ils peuvent ne pas aider les partis politiques, mais ce n’est pas pour cela qu’il faut dissoudre les partis politiques. Cette dissolution s’ils la font ce sont eux-mêmes qui auront entraîné le Mali dans une énième turbulence ».

 

Propos recueillis par

K C.

 

 

 

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