Dislocation de la république du Mali en cours : Et pourtant, le sénateur Haidara Mahamane l’avait prédit depuis 1958

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Mahamane Alassane Haïdara
Mahamane Alassane Haïdara

En janvier 1958, le Sénateur Mahamane Alassane Haïdara, délégué du Soudan, a tenu un discours mémorable en attirant l’attention du colonisateur sur l’éventuelle division du Soudan, actuel  Mali. Preuve que la crise du nord est un héritage forcé du colonisateur qui a toujours, hier comme aujourd’hui, œuvré pour la partition du nord et la recolonisation du Sahara et du Sahel, zones géostratégiques.

Au cours de la Première Session de l’Organisation Commune des  Régions Sahariennes (l’Ocrs) tenue à Paris du 21 au 24 janvier 1958, dans son discours mémorable, le Sénateur Haïdara  avait souligné les enjeux politico-économiques dont fait l’objet le Sahara. Ce jour, il disait que la participation des territoires d’Afrique Noire à la gestion de l’Ocrs  pose des problèmes qu’il convient d’étudier avec beaucoup de soin et de réflexion.

Le Sahara, les populations africaines ne l’ignorent pas, était à l’époque le seul réservoir de matières premières disponible dans le monde. Et il se fait, par un étrange hasard, que cet ultime réservoir est le complément des industries européennes qui, alors, souffraient du manque de ces mêmes matières premières ou, tout au moins, de ne pouvoir se les procurer à des prix compétitifs. L’exploitation des richesses du Sahara, pour la France, c’est l’espoir d’un redressement économique, une promesse d’autonomie en matière de carburant, l’équilibre à plus ou moins brève échéance de sa balance commerciale, indiquait le Sénateur.

Il a aussi affirmé que la presse parlait de négociations entre Français et Américain en vue d’un partage à l’amiable dans l’exploitation du Sahara. Face à cette situation, il a exprimé  l’inquiétude de l’opinion soudanaise.

« La perte du contrôle de l’exploitation signifierait évidemment l’éviction de la France de tous les Territoires d’Afrique- donc la fin de la communauté franco-africaine avec tout ce que cette éventualité comporterait de menaces pour la liberté des populations africaines. La perte du contrôle et de la défense du Territoire saharien ferait de celui-ci un objectif militaire international de toute première importance sur lequel se concentrerait rapidement l’attention des grandes puissances qui s’affrontent et se mesurent sur tous les terrains où il leur est donné de se rencontrer», prophétisait Haïdara. Aujourd’hui, c’est exactement ce qui se passe sur le terrain. Suite à la méfiance de la Première République vis-à-vis de la France, les puissances occidentales ont, dès l’aube de l’indépendance du Mali orchestré sa déstabilisation. De 1963 à nos jours, le nord du Mali a toujours été le théâtre des opérations militaires. Avant la phase  d’exploitation des richesses de notre sous-sol, les armées des grandes puissances se rivalisent dans le septentrion malien.

Fédération franco-Nord-africaine

Le délégué du Soudan poursuivra que ces graves problèmes militaires ne doivent pas faire oublier l’objectif essentiel de l’organisation comme des Régions Sahariennes qui est la mise en valeur du Sahara et l’élévation du niveau de vie des populations.

Dans ce domaine, les Territoires de l’Afrique Noire n’entendent pas être traités en parents pauvres. Pour les uns, expliquait-il, le souci de sauvegarder les richesses du désert est la justification de l’effort militaire français en Algérie, et ces richesses sont le moyen qui permettra demain de transfigurer économiquement l’Algérie. Pour d’autres, le Sahara est le lieu autour duquel peut se rassembler une fédération franco-Nord-africaine. Que devient l’Afrique Noire au milieu de tous ces projets, s’interrogeait-il ?

«Que les productions des régions d’Hassi Messaoud et de Colomb-Béchar, par exemple, trouvent leur écoulement naturel vers la côte méditerranéenne, nul ne songe à le contester.

Que l’on cherche à élever le niveau de vie des populations d’Algérie, fût-ce dans un but politique, nous y applaudissons. Que le Maroc et la Tunisie soient appelés eux aussi à tirer profit de l’exploitation des ressources minérales du désert, nous nous en félicitons.

Mais l’Afrique Noire ne doit pas passer au second plan. Est-il besoin de préciser ce qu’il y aurait d’immoral et aussi de dangereux à accorder à la revendication armée ce que l’on aurait refusé au loyalisme ? »

A ce forum, le délégué du Soudan avisera qu’il y a deux fautes que l’Organisation devrait absolument éviter de commettre. Il s’agissait du Transfer à l’Organisation  des attributions des autorités territoriales. Or, se plaint M. Haïdara, les mesures prises depuis le vote de la loi du 10 Janvier 1957, loi beaucoup trop imprécise sur de nombreux points, laisse à l’élaboration d’un statut destiné en fait à régir un territoire autonome. C’est ainsi que les décrets du 21 Juin 1957 fixant les pouvoirs du Ministre du Sahara et lui déléguant, dans les limites de l’Organisation commune des Régions Sahariennes, les pouvoirs antérieurement exercés par les hauts-commissaires et les Gouverneurs de l’A.O.F. et de l’A.E.F renforçant cette impression, ont suscité chez les Soudanais de légitimes inquiétudes, soutiendra-t-il.

Exclusion

«Le soudan, ainsi que les autres territoires intéressés, nous en sommes persuadés, entend conserver, administrativement et politiquement, toutes les prérogatives qui lui ont été garanties par la Loi-cadre sur l’ensemble de son Territoire, y compris les parcelles incluses dans les limites de l’organisation commune. Le régime d’exception qui sera promulgué devra simplement se superposer à la loi commune- et ce, exclusivement pour les questions d’intérêt économique touchant directement la mise en valeur du périmètre saharien- ainsi que cela a été précisé lors des débats parlementaires qui ont précédé le vote de la loi du 10 janvier 1957.

Les décrets du 21 juin 1957 ne peuvent tendre à la création d’une collectivité nouvelle et à l’abandon par le Soudan d’une portion quelconque de son territoire.

Une seconde erreur-qui ne serait d’ailleurs qu’un moyen au service de la première-consisterait à faire naître des rivalités entre les différents éléments ethniques de nos populations». Voilà qu’il était bien averti ! Cette rivalité ethnique est bien perceptible dans la composition du principal mouvement rebelle. Même si tous les Touaregs ou tous les Arabes ne sont pas rebelles, force est de reconnaître que le Mnla est composé majoritairement de Touaregs.

Dans son intervention, le Délégué du Soudan avait  émis des inquiétudes au sujet de certains projets instruits par le ministre du Sahara qui ont éveillé au Soudan une légitime émotion. Ces projets tendraient à inclure dans la zone de recherche et d’exploitation uniquement les territoires habités par les populations nomades et à en exclure systématiquement toutes les populations sédentaires, quelque soit l’emplacement de leurs villages.

«Une telle éventualité nous parait inacceptable. Car nous ne saurions, en aucun cas, admettre que les limites de la zone où s’exercera l’influence de l’organisation commune, dont les habitants bénéficieront ultérieurement de régimes spéciaux, soient fixées uniquement en fonction de considérations raciales», s’opposera Haïdara.

Le tracé devra être étudié, le Soudan y attache le plus grand prix, compte tenu essentiellement de la topographie des lieux, de la nature des terrains et des espérances qu’ils renferment. « Nomade à peau blanche, sédentaires de race noire, Soudanais les uns et les autres, doivent indifféremment être appelés, en tant que tels, à bénéficier des avantages que pourra éventuellement procurer l’inclusion dans le périmètre de l’organisation commune.

S’il en était autrement, le soudan verrait se diviser des populations» prévenait le Sénateur.

Malgré ces alertes, une campagne d’agitation malsaine orchestrée par la France a continué. Aujourd’hui, il y a, en fait, presque qu’une rupture entre sédentaires et nomades originaires des régions du nord et par ricochet les populations du sud.

D’accord en accord, le problème du nord a été déplacé

A l’époque, Mahamane Haïdara conseillait les Français à ne pas laisser ce danger prospérer si nous voulons éviter l’établissement d’un état d’anarchie au Nord-Soudan, actuel nord du Mali. Malheureusement il n’a pas été suivi par les autorités françaises accusées à tort où à raison d’être les instigateurs de ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Il s’agit de la prétention de la création de la fantomatique Etat de l’Azawad. Une zone devenue le nid des terroristes et de toutes sortes de pratiques inhumaines.

Rappelons qu’hier comme aujourd’hui, la souveraineté et l’intégrité du Mali ont été toujours menacées. En 1958, le représentant de notre pays disait : « pour les diverses raisons que nous avons soulignées plus haut, considérant que l’indépendance politique et l’intégrité de notre Territoire ne sont pas suffisamment protégées par les textes édictés jusqu’à ce jour, le Soudan tient à réserver son accord quant au tracé des limites du périmètre saharien. Il nous apparaît donc que la loi du 10 janvier 1957 doit être aménagée pour renforcer le caractère d’organisme de coopération de l’organisation commune des régions sahariennes». Une fois de plus, il n’a pas été écouté. D’accord en accord, on a fait que déplacer les problèmes de la crise malienne. Le dernier en date qui sera probablement signé ce vendredi 15 mai a divisé les Maliens. En plus, il fera l’objet d’une signature unilatérale car, l’autre partie qui sème la terreur au nord du pays refuse d’adhérer à une éventuelle restauration de paix.

Oumar KONATE

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10 COMMENTAIRES

  1. Sincerement, pour quiconque connait meme un peu l’histoire du Mali de la colonisation a nos jours, il n y a aucun doute que tout ca a ete encourage par le colonisateur. Il y a tellement de preuves de l’implication du pouvoir colonial dans l’enveniment de la situation du nord, qu’il be faut pas du tout tourner autour du pot en le mentionnant. Le dernier paragraphe de cette analyse illustre parfaitement les raisons pour lesquelles Modibo avait faut du patriotisme le moteur de sa poilique avec une armee republicaine tres bien former et bien equippee. Et pour y arriver, il s’etait donne les moyens de sa politique. Veritable Panafricaniste, il avait a coeur la defense de l’integrite territoriale de son pays. Certains de sea pairs comme F H Boigny et L S Senghor pensaient qu’il avait des intentions belliqueuses et avaient fair etat de leurs inquietudes au General De Gaulle. Lorsque le General en a parle a Modibo, on dit qu’il donna deux raisons pour une armee digne de ce nom. Une, parce que le Mali est un pays continental encercle par sept etats et deux que cette meme France lui leguait une poudriere au nord que meme le colinisateur a eu des problemes a gerer. En effet, l’histoire lui a donne raison en 1963 et cequi s’en est suivi est connu de tous. De ce fait, il n y absolument rien de nouveau ici sauf des maliens irresponsables connaissant tout ceci not decide de detruire l’armee et creer des conditions propices a ces independistes racistes de chercher a atteindre leur objectif. ALORS APPELONS LE CHAT PAR SON NOM ET ARRETONS L’HYPOCRISIE. C’EST LA FRANCE QUI EST DERRIERE TOUTE CETTE MERDE. PAS PLUS NI MOINS. MAIS COMME JE L’AI DEJA DIT, LA SOLUTION ACTUELLE APPARTIENT AU PEUPLE. NOUS MALIENS DEVONS SORTIR DE NOTRE LETHARGIE AVANT QU’ ELLE NE SOIT IRREVERSIBLE.

  2. Le nom mali est maudit il faut l change.quand tu connais ton ennemie tu p la combatre pourquoi depuis independence a nos jour nos dirigent nont pas forme un grand armee.il faut juge alpha.att.c’est eux qui ont detrui non armee

  3. Voyons un peu, les enjeux sont connus par tous et par toutes depuis ces années là. Je crois ce n’est plus la paine de se creuser la tête trop sur ces passés mais plutot de trouver des solutions adaptées aux realités actuelles. Les solutions sont simples : La guerre – la politique et la diplomatie.

  4. La faute de tout cela incombe non seulement aux hommes politiques mais aussi et surtout a cette democratie qui ne dit pas son nom. La premiere destruction du Mali
    a ete orchestree par Moussa Traore et ses amis au service des imperialistes qui leur ont promis toute sorte de bonnes choses. Ils ont tout simplement passe leur temps a rever derrieres ces puissances, qui sont fort dans la manipulation et la violence, sans succes. Si l’occident aimait beaucoup Moussa Traore et son FLN ils n’allait pas passer des mois sans pouvoir payer ses travailleurs. La deuxieme destruction du Mali a ete causee par cette democratie dont les regles sont definies par l’occident que les Maliens/Maliennes prennent ou doivent prendre son argent pour organiser ses propres elections. Tout le monde doit pouvoir predire les resultats d’une telle election. Cette democratie a cause plus d’instabilite et la dilapidation de la richesse du pays entre les partis politiques qui a conduit a la proliferation des groupes armees dans le Nord du Mali. Ce n’est pas par hazard que toutes ces forces speciales formees par le Americains ont vire au compte de la rebellion. La troisieme destruction du Mali a ete cause par Dioncounda Traore en signant ce deal avec la France lors de son jour a l’hopital de paris a venir liberer les Maliens/Maliennes des forces qui ont ete envoye par ce meme pays et ses amis au Mali. Ce monde devient de plus en plus dangereux et la vie des gens aussi pare que l’interet des nations qui vivent de la violence est menance. Sans quoi, tout le monde voit la Chine aujourd’hui qui est devenue la puissance economique du Monde sans violence ni manipulation des pays Africains, et meme si elle ne veut pas l’admettre. La Chine a eu sa position aujourd’hui sans passer par la methode barbare et violent des occidentaux. Les Maliens/Maliennes doivent etre vigilant car les occidentaux on deja preoparer la destruction du Mali, il y a de cela des annees. Cependant, les dindons de la farce dans tout cela sont ces rebelles pour ne pas dire les bons terroristes de l’occident. Je les vois comme ces Sud Soudanais et ces Eritreains qui ont ecoute la bonne parole de l’occident a leur offrir le paradis sur terre. Je me demande ce que cet escadron de la violence a dans le Sahara Malien a dans sa tete. Peut etre une Arabie Saudite en Afrique ou un Qatar.

  5. Le probleme du Nord Mali est en voie de trouver une solution durable.Au stade ou nous sommes aujourd’hui,le Nord est reste uni.Le probleme n’est plus un probleme ethnique,mais un probleme de defense des interets superieurs du Mali.L’unanimite des ethnies noires est restee soudee .Elle est jointe par la grande majorite des ethnies Arabes et Touaregues guidees par leurs elites politiques et leurs Chefs coutumiers.Ceux-ci connaissent parfaitement les enjeux politiques, economiques et sociaux du Mali et plus specifiquement des regions du Nord.De l’autre cote,nous avons les rebelles .Ils ont expose au grand jour leur manque de credibilite,leur ignorance politique et plus gravement,ils n’ont aucun probleme a defendre.Il faut etre de mauvaise foi pour croire a cet Azawad imaginaire.Le gouvernement francais actuel en s’alliant a ce groupe indefinissable,surtout apres la demission des meilleurs elements,compose de rebelles professionnels,d’apatrides,de terroristes,de racistes et de jihadistes,n’a pas fait progresser les interets francais en Afrique.Le soutien accorde au MNLA,leur armement,leur installation a Kidal,la participation au combat des soldats francais contre l’armee nationale du Mali a cote des rebelles accuses de tant de cruautes,est dommageable au futur de ce pays en Afrique.Le probleme de fond est l’avenir du Mali et des regions du Nord.Cet avenir est radieux si nous mettons en avant les interets du Mali avant tout autre interet.Tout reside dans le choix de nos partenaires.Nos partenaires doivent adherer au partenariat strategique dont le resultat sera un Mali emergent dans le cadre d’une Communaute regionale Africaine emergente.Un Mali industrialise en commencant par la production de demi-produits et en installant des industries manufacturieres pour le marche de l’Afrique de l’Ouest.Les francais qui resident au Mali sont invites a faire souche au Mali et en Afrique ,a cote de nos partenaires strategiques pour mettre fin au colonialisme et creer un Continent emergent tout comme les USA,l’Australie,la Nouvelle Zelande.Voila notre vision au Mali.

  6. Le Mali fait l’objet de convoitise de la part des puissances. Cela est tout normal il suffit de regarder la position du pays sur le globe pour le comprendre. La position géographique de notre pays fait qu’il est un pays très intéressant mais en grand danger. Malheureusement l’élite politique ne comprend pas les choses comme cela, elle aggrave même le danger. Qu’est ce qui été fait de 1992, date du retour du pouvoir au peuple à Maintenant pour préserver la nation?
    Le fond du problème malien n’est t il pas le fait de l’incapacité des intellectuels dont nous disposons à diriger un pays aussi convoité que le notre?

  7. C’est dommage de voir que malgré des comportements négatifs de la France d’antan, les fils de ce pays n’ont pas pu comprendre que la France est l’ennemi principal de notre cher pays. Il faut être un négroïde pour ne pas comprendre ça depuis la nuit des temps et s’unir contre l’ennemi commun. Tant que ces ressources existeront, la France ne lâchera jamais sa velléité de division de notre pays, même si elle peut avoir à vil prix ces ressources.

  8. …depuis 1957 le probleme etait connu et nos gouvernants n’ont pas ete capables de trouver la solution a ce probleme. Bien au contraire, nous continuons a nous enfoncer la tete en avant dans le mur et maintenant, il nous faudrait peut etre encore 50 ans ou un miracle pour la mise en place d’une bonne gouvernance avec des vrais leaders pour une reforme capable de contrer ce fleau et malheureusement le temps devient une denrhee tres rare dans une pareille situation…
    Que Dieu sauve ce qui restera du Mali!!!

  9. Vous voyez camarades a cause du très mauvais choix aux présidentielles l’adema ne fait plus l’objet de classement que les fauteurs descendent aux enfers :

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