Quinze minutes, tel a été le temps nécessaire au Président de la République, Amadou Toumani Touré pour s’adresser à la Nation, lors de la célébration du 51ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, premier de son centenaire. Au-delà de son temps curieusement court, cette allocution a laissé de nombreux Maliens sur leur faim car, le Président à part les raisons du processus des réformes en cours et les chantiers, notamment dans le domaine de l’éducation n’a pipé mot sur les dates retenues pour le référendum et les autres élections, ainsi que la position du Mali face à la crise libyenne…
Le mercredi soir sur leur petit écran, les Maliens ont découvert leur Président embarrassé, drapé d’un boubou séant de couleur bleu, brodé en or. Qui, avait des difficultés même avec ses lunettes et qui visiblement n’était pas à son jour de rhétorique. Pour preuve, sans pouvoir dégager les concessions faites pour l’aboutissement des réformes engagées, ATT s’est limité à leurs tenants.
Ainsi, il a évoqué l’esprit qui l’a amené à instituer en Février 2008 la « commission Daba » pour mener la réflexion dans le but de la consolidation de la démocratie dans notre pays. Concernant le volet politique de cette démarche, il a simplement signalé que les modifications sur les dispositifs de l’actuelle constitution proposées n’ont pas vocation à régir les mandats présidentiels et n’entreront en vigueur qu’après le 08 juin 2012. Sur ce plan, il n’a aucunement voulu apporter d’éclairages sur les griefs soulevés par une composante de la classe politique malienne, actuellement.
Au titre de ce qu’il dénomme progrès socio économique amorcé par notre pays, le Président de la République a touché du doigt au découpage administratif engagé dans le souci d’une meilleure gouvernance. Lequel, selon lui prend en compte le souci d’une plus grande proximité avec les populations. Ce découpage aux dires du Chef de l’Etat résultera sur l’avènement entre autres de : 1 District, 19 Régions, 78 Cercles et 348 Arrondissements.
Toujours dans son allocution, le Président ATT comme à ses habitudes est revenu sur les chantiers du PDES, même si cette fois ci il n’a pas égrené tout le chapelet il a qu’à même cité ceux en cours dans le domaine de l’éducation, notamment le campus universitaire de Kabala et de Ségou et de l’emploi, avec les outils de l’APEJ.
Aucun fait nouveau n’a été évoqué par le Président de la République dans son dernier discours de célébration de la fête de l’indépendance. Partant, sans donner d’amples informations sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière, le Chef d’Etat a brièvement étalé encore des aspects de la nouvelle carte judiciaire.
En somme, cette sortie du Président ATT n’a pas permis de lever un coin de voile sur de nombreuses questions qui taraudent l’esprit des Maliens de nos jours. A savoir, le calendrier et les procédés des échéances électorales, la grève de l’UNTM, la suite réservée à l’étape judiciaire du dernier rapport de la CASCA et la position réelle du Mali par rapport à la crise libyenne. Faut-il comprendre par cette nouvelle attitude du Président de la République que le temps ne sied point à des déclarations pompeuses et à des longs discours ?
Pourtant, disait-il : « la générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent ». Seule l’issue des soubresauts en gestation actuellement, nous édifiera sur cette sagesse.
Moustapha Diawara