Discours d’investiture du candidat du Nouveau pôle politique de la Gauche républicaine et démocratique (NPP), Modibo Sidibé, président des Fare An Ka Wuli

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Mesdames et messieurs les membres du Directoire du Nouveau Pôle Politique de la Gauche Républicaine et Démocratique,

Mesdames et messieurs, les représentants des partis politiques, Mouvements, Associations et Personnalités,

Mesdames et messieurs les invités,

Chers camarades !

Vous venez de me désigner candidat du Nouveau Pôle Politique de la Gauche Républicaine et Démocratique, à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018.

Ce faisant, vous avez placé toute votre confiance en ma modeste personne, pour porter haut les valeurs et les nobles idéaux que nous partageons pour notre pays.

Je vous en remercie très sincèrement et comme je m’y suis engagé solennellement devant vous, je me battrai à vos côtés et de toutes mes forces, pour faire triompher notre vision commune du Mali et honorer ainsi votre confiance.

Cependant, en ce moment où je m’adresse à vous, chers camarades, et tout en me félicitant du choix que vous avez porté sur moi pour conduire cette bataille électorale, je mesure aussi le poids considérable de la responsabilité qui est désormais mienne, en votre nom et au regard de l’histoire, au regard des attentes prioritaires de notre peuple, au regard des enjeux et des défis en cours dans notre pays, dans notre sous-région, en Afrique et dans le monde.

En effet, l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 va se dérouler dans un contexte inédit dans notre pays et qui est caractérisé principalement par :

– Un affaiblissement généralisé de l’Etat, désormais incapable de remplir ne serait-ce que ses missions régaliennes,

– Une inadéquation profonde entre le mode de gouvernance en cours et les défis politiques, économiques, sociaux et sécuritaires auxquels notre pays est confronté quotidiennement,

– Le développement de la corruption, du narcotrafic et de l’économie criminelle,

– L’aggravation inadmissible de la détérioration constante des conditions de vie et particulièrement au plan alimentaire, de millions de nos compatriotes,

– La perte de confiance des citoyens à l’égard des institutions de l’Etat,

– L’effondrement de notre système éducatif et la crise croissante de l’emploi,

– Le délitement des valeurs sociétales qui structurent notre vivre-ensemble séculaire,

– La persistance des affrontements intercommunautaires fratricides, pour ne citer que ces quelques caractéristiques marquantes du contexte dans lequel va se tenir, s’il plait à Dieu, le scrutin du 29 juillet prochain.

Si chacun de ces points est indéniablement et à juste titre, une cause de grande préoccupation pour nos compatriotes, certains me paraissent particulièrement menaçants pour le devenir même de notre pays.

Au titre de ces menaces, je retiens en priorité l’insécurité qui sévit dans la quasi-totalité du pays, sans qu’aucune des mesures prises pour en réduire le développement et en atténuer les impacts sur les populations n’ait produit les effets escomptés. Pire, nous assistons à son extension géographique et à une évolution encore plus dangereuse de sa nature, de ses motivations et de ses manifestations, pour notre cohésion et notre unité nationales.

Du terrorisme djihadiste initialement localisé dans les régions du nord, la violence s’est répandue au centre du pays, à travers des affrontements intercommunautaires meurtriers qui risquent, si nous n’y prenons garde, de détruire les fondements même de notre vivre-ensemble séculaire.

Force est de constater pour le déplorer, que la paix n’est pas acquise, l’Accord issu du processus d’Alger n’a pas engendré les résultats espérés par le peuple malien, l’insécurité s’est incrustée partout dans le pays et les drames quotidiens découlant de la violence criminelle affligent de plus en plus de familles qui ont le sentiment d’être abandonnées par l’Etat.

A ce point de mon allocution et avant de poursuivre, permettez qu’ensemble, nous rendions un hommage fraternel à toutes les victimes de la barbarie, de l’intolérance et de l’obscurantisme qui sévissent dans notre pays, populations civiles innocentes, éléments de nos forces armées et de sécurité, de la Minusma et de Barkhane, tombés au champ d’honneur, ainsi que tous nos camarades, parents et amis qui nous ont quittés.

Je vous prie donc de vous lever et d’observer une minute de silence, en leur mémoire !   Merci !

Je voudrais ici faire cas de ceux de nos enfants dont la guerre a interrompu la scolarité.

Je dégagerai immédiatement après mon élection, les moyens nécessaires à leur identification, à leur rescolarisation et au nécessaire rattrapage auxquels ils ont droit, tous sans distinction de couleur et de fortune.

Qu’ils soient exilés dans des camps ou restés dans leur ville, leur village, leur campement. Ensemble, qu’ils comprennent tous que leur nation commune les protège.

Je compte pour cela sur l’engagement patriotique des enseignants.

Ils rejoindront ainsi dans la légende les grands pionniers de l’indépendance, sofas de la connaissance à qui je dois personnellement la part lumineuse de mon destin.

Mesdames et messieurs, camarades

Face à la situation chaotique que j’évoquais, le choix de la personnalité qui présidera prochainement aux destinées du peuple malien revêt une importance cruciale, car, il ne s’agira ni plus, ni moins que de choisir entre le redressement du pays et son affaissement, entre une gouvernance de l’impuissance, de l’immobilisme et de l’affairisme et une politique résolue de refondation d’un Etat malien crédible, aux institutions républicaines fortes et adaptées aux défis en cours et dont la sécurité est assurée sur toute l’étendue du territoire national.

Le chemin de la grandeur, celui d’un Mali propre, d’un Mali fort, d’un Mali juste, d’un Mali réconcilié et solidaire : voilà, chers compatriotes, l’enjeu de l’élection présidentielle de 2018.

Parce que nous sommes dans une période exceptionnelle, notre peuple, exceptionnel à bien des égards, aspire à porter à sa tête un homme à la hauteur du moment. Un leader qui saura réactiver les ressorts de notre pays afin de le tirer de l’abîme et de lui redonner un véritable horizon.

Avec votre soutien, j’entends incarner cette exigence, parce qu’il nous faut réparer le Mali, notre Mali !

J’ai accepté d’être votre candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain parce que je suis convaincu qu’ensemble et armés de nos valeurs de patriotisme, d’intégrité morale, de courage politique et de compétence, nous pouvons bâtir cet Etat nouveau et relever les défis de l’heure.

Nous pouvons le faire, en engageant le pays dans une transition historique, que je juge d’une aussi grande importance que notre accession à l’indépendance il y a un demi -siècle !

Transition historique que porte « Mali Horizon 2030 » pour offrir de véritables opportunités aux générations montantes, jeter les fondamentaux en matière institutionnelle, sécuritaire, infrastructurelle, éducative, scientifique, technologique et d’innovation.

Transition institutionnelle et démocratique vers un Etat fort, juste, intègre. Il n’y aura pas de refondation institutionnelle sans refondation de notre système de défense, de sécurité et de renseignement. La défense et la sécurité de la Nation seront le premier de mes devoirs. Je saisis ce moment pour exprimer ma fierté d’avoir servi dans nos forces armées et de sécurité.

Transition sociale, sanitaire, éducative vers un Mali où nos besoins fondamentaux d’hommes et de femmes du XXIème siècle seront solidairement satisfaits.

Transition économique non pas vers la simple autosuffisance alimentaire, mais pour faire de notre Mali une puissance régionale dans les domaines où il a des atouts encore mal ou insuffisamment exploités, une puissance fortement pourvoyeuse d’emplois. Une expansion des infrastructures fondée sur un meilleur équilibre et une plus grande complémentarité entre les régions dans le cadre d’une vision globale et stratégique de l’aménagement du territoire tendant à réaliser des opportunités égales pour tous et à préparer le pays au décollage économique.

Transition culturelle pour que nos racines donnent des fruits nouveaux, qu’ils alimentent nos esprits et notre imaginaire et que l’arbre porte haut le rayonnement du Mali.

Transition environnementale pour la prise en charge stratégique des influences néfastes du changement climatique.

Transition générationnelle enfin et surtout, pour qu’à tous les niveaux de responsabilité, la créativité des jeunes maliens soit mise au service de la patrie.

Leur créativité décomplexée, leur connexion avec le reste du monde, leur goût de la modernité sont le principal motif d’espérance de notre Mali.

Pour réussir les chantiers, particulièrement la lutte contre la corruption, je compte en premier lieu sur les nouvelles générations.

Cette jeunesse ardente est l’atout principal de notre pays. Ils sont suffisamment nombreux, ces jeunes, à porter l’avènement d’un Mali honnête, travailleur, inventif et confiant pour nous donner l’espoir que très vite la crise actuelle sera derrière nous.

Je leur dis mon respect et ma volonté de les associer à tous les niveaux dans la vie du pays. Le quinquennat qui s’annonce sera celui de la transition générationnelle.

Nous pouvons refonder cet Etat nouveau, car j’ai confiance aux femmes maliennes, vaillantes et inlassables combattantes, dont la contribution à l’édification d’un Mali fort, démocratique et prospère  est inestimable.

Nous le pouvons enfin, par le rassemblement autour de notre vision politique des milliers d’autres Maliens, de l’intérieur du pays comme de la Diaspora, et qui sont animés par la même détermination patriotique, cultivant les mêmes valeurs éthiques et ayant autant de compétences et de moyens qu’ils sont disposés à mettre au service de notre pays.

A ces compatriotes d’ici et d’ailleurs, je lance du haut de cette tribune un appel solennel à nous rassembler autour du seul crédo qui vaille : celui de redresser le Mali et de refonder la République sur la base des valeurs et des principes de la Démocratie.

Je leur dis en votre nom, que le NPP est ouvert à tous ceux et toutes celles qui veulent contribuer à l’avènement d’un Mali digne, fort et prospère.

Rassemblons-nous, sans calculs, sans préjugés ni arrière-pensée aucune, pour faire triompher la vision que nous partageons, celle d’un Mali dont chaque fils et chaque fille sera fier.

Mesdames et messieurs,

L’œuvre de refondation de l’Etat à laquelle nous nous attèlerons s’inspirera des résultats qui seront issus du Dialogue national inclusif que nous tiendrons sur l’ensemble des sujets d’intérêt général, avec pour objectif principal l’élaboration d’un Pacte national nouveau qui prendra en compte les exigences de l’évolution démocratique du Mali et de la réconciliation nécessaire des différentes composantes de la communauté nationale.

Cette refondation de la République, soutenue par une ambition décentralisatrice consensuelle, passera aussi par la construction d’une citoyenneté nouvelle marquée par les valeurs morales fondamentales de la société malienne, à savoir, l’amour du pays, le culte du travail, l’esprit de responsabilité, de justice sociale, d’honnêteté et d’une manière générale, le respect sacré du bien public.

Car c’est bien au niveau local que nous devons entamer  la construction du citoyen nouveau. Il nous faut donc des administrations locales efficientes, modernes, pouvant compter sur un Etat central stratège, flexible et responsable.

Pour atteindre ce résultat, l’exemple doit être donné d’abord par les gouvernants, car la puissance publique doit gagner en crédibilité, dessiner le cap et retrouver l’autorité morale et la force politique nécessaire pour faire prévaloir l’intérêt général, les valeurs de la République, la justice sociale, le service public, l’égalité des citoyens.

Mesdames et messieurs,

Depuis de nombreuses années maintenant, je sillonne notre vaste pays, allant à la rencontre de nos concitoyens des villes et des villages, des campements et des hameaux. Je les ai longuement écoutés me dire leurs difficultés, leurs problèmes et leurs espoirs.

Au cours de ces nombreuses rencontres citoyennes, j’ai échangé avec les jeunes et les femmes, les agriculteurs, les pasteurs et les artisans, les commerçants grossistes et détaillants, les étudiants, les travailleurs et les sans-emplois, les parents d’élèves et les agents de l’Etat, les notabilités coutumières et religieuses.

J’ai visité plus d’une centaine de grins à Bamako comme à l’intérieur du pays. S’adresser aux cœurs et aux esprits de nos concitoyens. Bâtir un projet de société avec eux et uniquement pour eux. Débattre d’une vision, d’un programme à travers des rencontres de proximité, humaine, digne, voilà notre crédo. J’apprécie fortement ces moments de débats citoyens, simples et denses, empreints de franchise et de chaleur.

Merci, grand merci à tous ces hommes et femmes, à ces jeunes qui nous ont accueillis chez eux. Quel honneur pour nous, et quelle promesse pour ce nouveau fonctionnement institutionnel, cette nouvelle alliance entre les citoyens et leurs gouvernants !

Demain, si par la Grâce de Dieu et la volonté des électeurs, je suis élu Président de la République, je m’engage, sans tarder, à faire droit aux attentes prioritaires exprimées par le peuple, et entamer les réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin.

Le socle d’un vrai processus de sortie de crise, c’est le triptyque démocratie, sécurité et développement pour vaincre les vulnérabilités structurelles.

Et c’est d’abord une affaire nationale, dans laquelle nous devons être accompagnés.

Les Maliens veulent qu’on leur donne des raisons de se mobiliser.

Ils ont pareillement besoin de se parler, d’échanger, de se faire confiance, de bâtir ensemble.

Ils ont besoin d’être actrices et acteurs de leur propre pays.

Ils ont tout aussi conscience de la nécessité de s’engager dans la stabilisation structurelle de la zone sahélo-saharienne.

Face à cette double responsabilité, nous devons avoir confiance en nous-mêmes, en nos capacités, en un futur prospère, parce que tout est possible pour un peuple debout.

Ensemble pour la victoire finale, An Ka Wuli Mali yé !

Que Dieu vous garde et veille sur notre pays !

Bamako, le 13 Mai 2018 Palais de la Culture Amadou Hampaté BAH  

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7 COMMENTAIRES

  1. El HAJ
    Vous avez parfaitement raison MODIBO SIDIBE est un des grands CADRES honnêtes de ce pays que les fossoyeurs n’aiment pas voir au sommet de L’ÉTAT.
    On a vu comment il a été vilipendé par les opportunistes fossoyeurs autour D’AMADOU TOUMANI TOURÉ lui attribuant des qualités infondées.
    S’il est président,il n’y a pas de doute qu’ il va redresser le pays.
    Ses actions au ministère de la santé demeurent.Il est le seul à laisser sa trace.
    Au ministère des affaires étrangères des réformes majeures permettant aux professionnels d’exercer sainement ont été faites.
    Bien-sûr après lui on a tout remis en cause.
    Le grand handicap de MODIBO SIDIBE pour les élections de cette année est d’avoir tarder à intégrer le parti au pouvoir ADEMA-PASJ qu’ il a servi pendant dix ans qui pouvait le designer comme son candidat étant un acteur majeur.
    Son parti créé tardivement a un retard considérable sur celui de SOUMAILA CISSE un autre poids lourd DÉTESTÉ des fossoyeurs.
    Il est incontestablement un très bon candidat,mais électoralement en retard par rapport au président sortant et SOUMAILA CISSE .
    Il pourrait créer la surprise comme SALL au Sénégal,si sa mobilisation dans les grins et les contrées reculées paye.

  2. Mon cher Dembélé Ibrahim, il vous manque de logique un peu à ce que je vois. Comment quelqu’un qui a fait les beaux jours de ces différents gouvernements peut être une coquille vide? Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et chacun de ces 3 présidents a régné un minimum de 10 ans.
    Alors je veux savoir, pourquoi il a demeuré incontournable Modibo Sidibé?
    Quand Modibo Sidibé fait ses rencontres citoyennes, je peux vous assurer que peu d’anciens dignitaires peuvent targuer le faire dans nos quartiers populaires sans risque de s’attirer des ennuis. Une trentaine d’années au sommet de l’Etat et ne pas à avoir à trainer de casseroles, avoue que ce n’est pas donné à quiconque. Modibo aime son pays, mais ne le chante pas à l’image de IBK. il veut au contraire, mettre ses compatriotes au travail.
    Le traiter d’égoïste est pure méchanceté et calomnie, cela serait su bien longtemps. Restons donc intègres, honnêtes même si nous n’épousons pas l’islam.
    Modibo est une chance pour le Mali.

  3. Sincèrement parlant, Modibo Sidibé apparait comme le meilleur candidat à cette présidentielle 2018, eu égard aux valeurs qu’incarnent l’homme.

  4. Voilà ainsi un homme d’Etat.
    Modibo, vous nous permettez d’espérer du Mali. Comme pour nous les jeunes, vous incarnez les valeurs cherchées par la grande majorité des maliens.
    Nous vous soutenons jusqu’à la victoire finale qui vous conduira au Palais présidentiel à Koulouba à l’issue de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018.

  5. Modibo sidibe vous êtes une coquille vide ,lors de la dernière élections municipale votre parti les FARE n’ont rien eu , Même votre quartier de naissance le Badialan 2 (Bamako) vous avez pas de conseiller municipal d’où votre égoïsme alors que vous Modibo sidibe vous avez été au sommet de l’Etat du Mali depuis le Temps du Général Moussa Traore en passant par le président Alpha Oumar Konaré et ATT , Mieux encore vous avez été premier Ministre de ATT a l’aube de l’actuelle crise du Mali ,vous avez rien fait pour les Maliens , cher Modibo vous avez atteint votre limite

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