Les Chefs d’Etat étrangers qui ont assisté, jeudi à Bamako, à l’investiture du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keita, ont réitéré l’engagement de la communauté internationale à accompagner le Mali dans l’œuvre de développement et de réconciliation.
Le Maroc, un partenaire fidèle et engagé du Mali, ne ménagera aucun effort pour accompagner ce pays dans les secteurs socio-économiques jugés prioritaires, a indiqué, jeudi à Bamako, SM le Roi Mohammed VI dans un discours prononcé lors de la cérémonie d’investiture du nouveau président malien, M. Ibrahim Boubacar Keita.
Le Royaume, qui est attaché à la coopération Sud-Sud, ‘apportera son appui aux programmes maliens de développement humain, notamment en matière de formation des cadres, d’infrastructures de base et de santé”, a ajouté le Souverain, soulignant que Sa présence aujourd’hui à Bamako est ‘l’expression de l’amitié du peuple marocain et le témoignage de son attachement à la relation toute singulière qui le lie au peuple Malien’.
Rappelant que le Maroc a installé, ces derniers jours dans la capitale malienne, un hôpital militaire de campagne à vocation pluridisciplinaire, appuyé par une aide médicale et humanitaire d’urgence, SM le Roi a affirmé que notre coopération encouragera la Communauté des Affaires à s’impliquer davantage dans la promotion des échanges et des investissements entre nos deux pays, favorisant ainsi l’emploi, le transfert des compétences et des capitaux”.
Dans cette importante mission de reconstruction du Mali, tous les pays africains frères ont un rôle essentiel à remplir, a noté le Souverain, déplorant qu’en dépit de ces enjeux, ‘certains Etats et parties s’emploient à détruire, au moment où d’autres choisissent de construire”.
SM le Roi a réitéré à cette occasion l’engagement du Royaume de par ‘sa riche et inaliénable tradition de coopération” avec les Etats frères subsahariens, de remplir activement sa part de responsabilité historique, rappelant qu’Il n’a eu de cesse ‘d’accorder une attention toute particulière à cet axe essentiel des relations extérieures du Maroc, veillant personnellement à son renforcement”.
En dépit du fait que le Maroc, ‘membre fondateur de l’OUA, ne siège pas au sein de l’Union Africaine”, il n’a cessé, ‘en toute liberté, d’initier, plus qu’auparavant, des actions concrètes et de réaliser, avec davantage d’efficacité, des projets probants” qui ont débouché sur ‘des résultats significatifs” que le Maroc entend renforcer par la poursuite de ses efforts inlassables de solidarité avec ces pays frères, a poursuivi le Souverain.
Dans Son discours, SM le Roi a réitéré Ses vœux de succès au nouveau président malien et rendu hommage au président intérimaire, M. Dioncounda Traoré, ainsi qu’aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et du Tchad pour les efforts déployés aux côtés du Mali dans l’épreuve douloureuse qu’il vient de traverser.
Le Souverain a tenu aussi à réitérer Ses remerciements au président français, François Hollande, pour l’appui franc et déterminant de la France à la paix et la stabilité du Mali.
SM le Roi a relevé que ‘malgré les difficultés que l’on disait insurmontables, le Mali a réussi des élections présidentielles transparentes et crédibles”, une réussite qui est, ‘sans conteste, la réponse la plus judicieuse aux errances, partout ailleurs dans le Monde, des radicaux et extrémistes de tous bords”.
Le Souverain a, d’autre part, relevé les deux grands défis qui attendent le Mali dans cette phase nouvelle de réconciliation et de reconstruction nationales : Une réconciliation apaisée entre tous les fils de ce pays et une reconstruction durable par la consolidation de ses institutions politiques, représentatives et sécuritaires, par la mise à niveau de ses infrastructures de développement et enfin, par la restructuration de son champ religieux.
Ces deux défis doivent être relevés ‘dans le strict respect de la pleine souveraineté et du libre choix des Maliens”, a insisté SM le Roi.
Le Souverain a, par ailleurs, souligné ‘la singularité culturelle” du Mali qui a, de tout temps, constitué une composante majeure du patrimoine islamique et de l’identité africaine, ajoutant que ‘toute action coordonnée internationale qui n’accorderait pas l’importance requise à la dimension cultuelle et culturelle, serait vouée à l’échec”.
Le partenariat que le Royaume entend offrir en faveur de ‘la reconstruction matérielle et immatérielle du Mali, s’inscrit pleinement dans cette philosophie”, a précisé SM le Roi, d’autant plus que ‘la tradition et la pratique de l’Islam au Maroc et au Mali ne font qu’un” puisqu’elles se nourrissent des mêmes préceptes du juste milieu .
Le Souverain a annoncé dans ce cadre la signature d’un accord portant sur la formation, au Maroc, de 500 Imams maliens, sur plusieurs années, précisant que cette formation, qui sera effectuée en 2 ans, sera consacrée essentiellement à l’étude du rite malékite et de la doctrine morale qui rejette toute forme d’excommunication.
Fait à Bamako, le 19 Septembre 2013