Maire de la Commune rurale de Ouéléssebougou, ambassadeur du Mali en Inde, l’homme qui défendait l’émergence d’une nouvelle classe dirigeante est devenu un acteur actif de la «page de 25 ans de mauvaise gouvernance au Mali». Comptable désormais du bilan sombre d’IBK, l’ancien maire doit défendre en toute honnêteté les contre-performances du régime, quitte à trahir ses propres convictions.
Nous sommes le 10 juillet 2013, au palais de la culture de Bamako, où ce complexe culturel avait refusé du monde, en raison de l’enthousiasme des militants et sympathisants du Parti pour l’action civique et patriotique (Pacp), qui avaient pris d’assaut les lieux, pour la cérémonie d’investiture de Nianakoro Yéah Samaké, pour briguer la magistrature suprême.
Dans son intervention, Nianakoro Yéah Samaké promettait, quand il sera président de la République, de donner sa dignité à chaque famille au Mali, la santé, le respect, l’honneur. Ainsi seraient tournées les pages de gestions sans résultat, «de 20 ans d’irresponsabilité», «de 20 ans de cauchemar et de mauvaise gouvernance».
«J’accepte la candidature, j’accepte la victoire finale. Nous sommes engagés sur des principes essentiels à savoir : développer le Mali, faire une meilleure éducation pour les enfants, le développement dans l’union qui va à la stabilité du Mali. Nous avons posé des actes concrets, le PACP est un modèle», avait-il souligné.
Il prévoyait la création de zones spéciales de développement économique, dans les régions qui pourraient ainsi bénéficier de tous les investissements nécessaires à un rattrapage du retard accumulé depuis des décennies. Il avait aussi précisé que chaque région serait dotée de sa propre université ; chaque région aurait ses ressources et l’université serait financée par l’Etat malien.
Parlant de la sécurité, l’homme, surnommé l’empereur de Ouéléssébougou, Yéah Samaké, estimait qu’aucun pays ne peut se développer dans la peur, aucun pays ne peut entamer sa marche en avant si les biens et les personnes ne sont pas sécurisés. Il avait promis de rétablir la sécurité sur l’ensemble de notre territoire et d’être le garant de la sécurité de tous les Maliens.
Même si l’ancien maire avait affiché un visage plus rigoureux, le message est passé difficilement auprès du peuple. C’est ainsi qu’il s’est classé parmi les candidats qui ont récolté de maigres scores. Yéah Samaké n’a pas obtenu 1% des suffrages. L’homme avait commercé à inspirer le respect auprès des observateurs de la scène politique. Puisqu’il s’était fait distinguer des opportunistes qui ont vite rejoint IBK au 2e tour.
Conscient d’être animateur d’une politique à la hauteur des défis, Yéah Samaké a défendu ses convictions jusqu’à perdre le contrôle de la prestigieuse fondation américaine. C’est ainsi qu’en 2015, il abandonne officiellement ses convictions pour accepter de participation à une gouvernance qui laisse à désirer.
En tout cas, si Yéah Samaké avait émis des critiques acerbes contre la gouvernance des acteurs du mouvement démocratique, en la qualifiant «de gestion sans résultat», «de 20 ans d’irresponsabilité», «de 20 ans de cauchemar et de mauvaise gouvernance», il est passé un acteur actif de la «page de 25 ans de mauvaise gouvernance au Mali».
Comptable désormais du bilan sombre d’IBK, l’ancien maire de Ouéléssebougou doit défendre en toute honnêteté les contreperformances du régime, quitte à trahir ses propres convictions.
Zan Diarra
ET AUSSI « 20 ANS DE D’INSÉCURITÉ » UNE FAUTE FLAGRANTE QUE NI LUI MÊME NI SES CONSEILLERS, DANS L,EUPHORIE PEUT-ÊTRE, OU PAR AVARICE, SOUCI D’ECONO DEVRAIS JE DIRE, N’ONT PAS VU OU PAS VOULU CHANGER. ET DONT QUELQUES AFFICHES RESCAPÉES SONT ENCORE VISIBLES À BAMAKO.
Pendant 25 ans?
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