Pour porter les relations entre Bamako-Windhoek à un niveau encore plus élevé, le chef de l’Etat a conseillé à l’équipe du comité de suivi de la coopération bilatérale qui sera bientôt mise en place de transformer les opportunités en véritables projets communs.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta séjourne depuis vendredi en Namibie dans le cadre d’une visite d’Etat de quatre jours. C’est à 14h 30 heure locale, à bord de l’avion présidentiel que le chef de l’Etat, accompagné de son épouse, Mme Keita Aminata Maïga et du ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, sont arrivés à l’aéroport international Hosea Kutako de Windhoek, capitale de la Namibie. Ils ont été accueillis par le vice-premier ministre, ministre des Relations internationales et de la Coopération de la République de Namibie, Mme Netumbo Nandi-Ndaitwah. Après l’accueil officiel, marqué par des animations culturelles, le président Keita a pris ses quartiers à « State Guest House », avant d’être reçu par son homologue namibien, le Dr Hage Geingob et son épouse, Mme Monica Geingob au palais présidentiel, « State House », superbement dressé sur une colline dans la ville de Windhoek.
Ibrahim Boubacar Keïta a eu droit à un nouvel accueil officiel à travers la remise d’un bouquet de fleurs, le retentissement de 21 coups de canon, l’exécution des hymnes nationaux du Mali, de la Namibie et de l’Union africaine ainsi que la revue de la garde d’honneur. Les deux chefs d’Etat ont ensuite eu un tête-à-tête, suivi d’une séance de travail élargie aux ministres maliens et namibiens. Le président namibien était entouré de ses ministres des Affaires étrangères, des Mines et de la Pêche et de l’Agriculture. Le président Ibrahim Boubacar Keïta avait à ses côtés notamment le chef de la diplomatie Abdoulaye Diop et le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord Hamadou Konaté.
Au cours des échanges, le chef de l’Etat a expliqué que sa visite avait pour but essentiellement le raffermissement de la coopération entre Bamako-Windhoek et la participation à la célébration du 26è anniversaire de l’accession de la Namibie à l’indépendance qui est, selon lui, un devoir de reconnaissance d’amitié, de fraternité et de camaraderie militante. « Permettez-moi d’abord de vous dire notre joie, la mienne, celle de ma délégation et de mon épouse de nous retrouver aujourd’hui ici avec vous, notre très chère Monica et tous nos frères et sœurs de Namibie pour le raffermissement des relations d’amitié et voir comment approfondir davantage encore notre coopération bilatérale », a souligné le président de la République.
BEAUCOUP DE CHAMPS DE COOPÉRATION. Pour Ibrahim Boubacar Keïta, le Mali et la Namibie ont beaucoup de champs de coopération en commun, dont l’agriculture qui est un domaine qui tient à cœur les deux pays. « C’est pour cela que nous avons décidé d’allouer à l’agriculture 15% de notre budget national. A Maputo, les ministres africains de l’agriculture avaient décidé 10%, nous avons hissé cela à 15% et la FAO nous en a eu gré », a rappelé le président Keïta qui a remercié le chef de l’Etat namibien pour son accueil. « Monsieur le président votre accueil chaleureux ne nous a pas surpris du tout. C’est mon 3ème séjour dans ce merveilleux pays, ce beau pays, la Namibie. A chaque fois, j’ai eu le sentiment d’être chez moi. Aujourd’hui également ça été la confirmation de ce sentiment de proximité que l’on ressent toujours en votre compagnie et en celle de votre peuple », s’est réjoui le chef de l’Etat.
S’exprimant sur les opportunités de coopération bilatérale, le chef de l’Etat dira que les deux pays disposent d’un « vaste champ de coopération économique, l’agriculture certes, mais aussi et surtout les mines ». « Votre pays comme le nôtre sont des pays miniers. Je sais votre culture, votre connaissance de l’histoire du Mali. Le voyage d’un souverain du Mali en pèlerinage à la Mecque a fait chuter le cours de l’or au Caire pendant au moins une dizaine d’années. C’est dire la richesse de ce pays et son antériorité historique établie », a souligné Ibrahim Boubacar Keïta.
Il a rappelé que « dans le hall du siège d’Anglogold à Johannesburg, vous avez la première carte du Mali qui date de 1575 sur laquelle j’aime bien rappeler, ce souverain malien dont j’ai parlé assis sur son trône, son sceptre à la main avec l’instruction relative : « c’est ici que règne Moussa, le roi du Mali, pays dit si riche que l’or y coule avec comme un fleuve ».
Pour le président malien, notre pays a beaucoup d’expériences à échanger et beaucoup à apprendre de la Namibie. « C’était un peu la teneur des visites des anciens présidents sud-africain Nelson Mandela dit Madiba et Thabo Mbeki au Mali, visites au cours desquelles, ces deux frères africains sont venus avec le souci que nous soyons à l’abri de certaines choses dont ils ont fait l’expérience en matière minière en Afrique du Sud ».
Le président de la République a par ailleurs souligné les efforts déployés au plan régional et international pour la construction de l’Afrique dans 50 ans tout en mettant fin au conflit à l’horizon 2020 soit dans 4 ans.
LUTTE CONTRE LE TERRORISME. Revenant sur l’agression terroriste dont a été victime notre pays en 2012, le chef de l’Etat s’est réjoui du fait que la Namibie a été parmi les pays qui ont œuvré pour que le Mali puisse retrouver la paix. Mais il a regretté que « cette paix, durant 8 mois, laborieusement recherchée et obtenue en Alger grâce à un processus inclusif et grâce au soutien du gouvernement algérien et de l’ensemble de la communauté internationale, est aujourd’hui fragile du fait des actes terroristes des groupes qui ont très clairement pris position contre l’Accord pour la paix et la réconciliation. Le president Keita a sollicité l’appui de la Namibie pour l’aboutissement du processus de paix.
Ibrahim Boubacar Keïta a assuré que notre pays a le soutien du président ivoirien Alassane Ouattara dont le pays a été attaqué il y a une semaine, pour que le mandat actuel de stabilisation et de paix au Mali soit revu en fonction du contexte actuel et adapté à la lutte contre le terrorisme. « C’est une demande urgente et nous souhaitons la dessus avoir le soutien de la Namibie », a insisté le président Keïta.
Il a par ailleurs signalé la création du G5, un groupe composé de cinq pays : le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Mali, qui a pour but aujourd’hui, devant l’urgence par rapport aux massacres d’enfants innocents, de touristes, de soldats de la paix, d’unir les actions, mutualiser les forces, les énergies, les intelligences pour éradiquer cette menace qui porte atteinte à toutes leurs valeurs. « Le G5, c’est une riposte que nous avons imaginée face aux menaces et en attendant que la force africaine en attente soit une réalité. Et il est temps qu’elle devienne une réalité parce qu’elle doit être opérationnelle, assez rapidement et dotée de capacité réelle d’intervention sur tout le territoire africain et contribuer ainsi à la sécurité globale et générale de l’Afrique », a estimé le chef de l’Etat.
UNE MUTUALISATION DES EFFORTS. Ibrahim Boubacar Keïta a par ailleurs salué le courage et la bravoure du Dr Hage Geingob et ses deux prédécesseurs, Sam Nujoma, Hifikepunye Pohamba pour leurs efforts pour la liberté du peuple namibien. « Qui mieux que la Namibie connaît l’importance de la paix et de la liberté. C’est le lieu pour nous de vous dire ici notre fierté ayant vu ce que nous avons vu le jour de votre investiture et ayant vu également à notre arrivée, lors de la revue, le degré de qualité de vos troupes. Il faut une mutualisation de nos efforts, nos intelligences et des soutiens dont nous pouvons bénéficier des uns et des autres afin que nos pays soient dotés de capacités réelles de réactions par rapport aux menaces », a indiqué le président Keita.
« Cela dénotait déjà d’un sens élevé de la fraternité africaine et d’un engagement panafricain constant. C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. C’est ça l’Afrique, peu importe la distance, peu importe la langue, nous sommes d’abord Africains, combattants de la liberté en Afrique, épousant les mêmes sens de la dignité africaine et l’honneur de l’Afrique. Nous sommes venus vous dire encore une fois notre fraternité, notre camaraderie militante et notre souhait que la Namibie et le Mali aillent plus loin encore main dans la main », a encore souligné Ibrahim Boubacar Keita.
Pour que les relations entre Bamako et Windhoek soient portées à un niveau encore plus élevé, le président Keita a conseillé à l’équipe du comité de suivi de la coopération bilatérale qui sera bientôt mise en place de saisir d’ores et déjà, le sens et la portée de l’engagement mutuel des deux pays, d’explorer toutes les opportunités ainsi offertes afin de les transformer en véritables projets communs dans l’intérêt bien compris des deux peuples ».
Au cours de cette visite à Windhoek, Ibrahim Boubacar Keïta se rendra sur le site de la mine d’uranium de Husab, un projet du gouvernement namibien soutenu par la Chine, au Port de Walvis, à l’Unité de traitement des poissons et s’entretiendra avec les acteurs des industries portuaires et les compagnies de pêche.
Nous reviendrons plus en détail sur les différentes étapes de la visite présidentielle dans nos éditions prochaines.
Envoyé spécial
S. TANGARA
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LA NAMIBIE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI
En séjour depuis vendredi en Namibie, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a visité samedi, le Musée de l’indépendance de ce pays et déposé une gerbe de fleurs devant le mémorial des Héros. C’est aux environs de 10 heures que le president Keita, en compagnie de son homologue namibien le Dr Hage Geingob, a pénétré dans la grande cour du musée.
A leur arrivée, les deux presidents ont été accueillis par la directrice du musée, Ester Noonboba-Goagases. On notait aussi la presence du vice-premier ministre namibien, ministre des Relations internationales et de la Coopération, Mme Netumbo Nandi-Ndaitwah ainsi que du ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Les officiels ont assisté à la prestation des troupes folkloriques de deux ethnies, les « Nama » et les « Buchmen ». Jeunes homes et femmes et même des enfants, à moitié nus, ont exercé des danses acrobatiques en poussant des cris de joie. Les « Nama » sont une ethnie vivant dans le desert du Kalahari dont la particularité est de ne jamais se laver car l’eau ne touche pas leur corps, toujours couvert d’une poudre de couleur chocolatée.
Quant au « buchmen », on les reconnait facilement à leur peau Claire. Les hommes et les enfants de cette ethnie se promènent généralement avec des arcs en bandoulière. Ces précisions nous ont été fournies par Oumar Yattassaye, un de nos compatriotes vivant en Namibie depuis 2009. Selon lui, ils seraient seulement une dizaine de Maliens à vivre en Namibie et évoluer dans le commerce du diamant, de l’or, de l’électronique ainsi que du textile. « Je suis naturalisé namibien. On se sent ici comme chez nous au Mali. Les autorités nous respectent beaucoup et la population est très accueillante. Tout va bien ici », a assuré le jeune trentenaire.
Inauguré par le président Hifikepunye Pohamba, le 21 mars 2014, “l’Independance memorial museum” s’impose comme un passage obligé aux touristes voulant découvrir le pays dans toutes ses dimensions.
Ce musée, à travers ses archives, retrace l’histoire de la Namibie qui fut une colonie allemande à la fin du XIXe siècle (1888-1914). Le territoire a été placé sous mandat sud-africain (1914-1990), période caractérisée par l’apartheid. C’est en 1990 que la Namibie a accédé à son l’indépendance, avec son premier président, le Dr Sam Nujoma.
D’un peu plus de 2 millions d’habitants, la population namibienne est composée des peuples de langue khoisan (San, Damara et Nama), les ethnies de langue bantoue (notamment Herero, Kavango, Owambo et Himba), les groupes de populations métissées et les Blancs d’origine européenne (afrikaners, allemands, sud-africains, soit 5 %).
La visite guide du president a duré 30 mn et concerné les trois grandes galéries du musée. Sur trois étages, le visiteur peut appréhender l’histoire de cette nation. De la pré-colonisation allemande jusqu’à la victoire de la SWAPO en 1991, en passant par l’époque coloniale, la première guerre mondiale, l’arrivée des Anglais, l’apartheid, la lutte pour l’indépendance…
Dans la première galérie, on trouve une exposition sur l’histoire de la Namibie : un premier ensemble de présentations disparates réalisées après l’indépendance (reconstitutions de gravures et peintures rupestres, objets de différents groupes mélangés à des objets coloniaux pour se conformer à l’idéologie nationale, qui en forme le centre de gravité symbolique).
Concernant la seconde galerie, l’indépendance fait l’objet d’un traitement muséographique particulier, et apparaît comme le résultat du geste révolutionnaire, spontané et apparemment désordonné. On y trouve aussi comme armes un char combat, un canon, des symboles de la nation: drapeau, constitution, hymne.
La 3ème galerie abrite une vingtaine de photographies en noir et blanc et en couleurs des leaders et des membres du premier gouvernement. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a reconnu sur la photo son ami, l’actuel président namibien, à l’époque, Premier ministre, drapé dans un boubou traditionnel blanc.
Après la visite guidée, le chef de l’Etat a signé le livre d’or du musée avant d’accorder une interview en anglais, à la télévision nationale namibienne. Il a dit être « impressionné de voir ce que ce peuple a réussi pour sa liberation”. Le president Keita a ajouté qu’il a “beaucoup d’admiration pour des hommes et des femmes qui ont donné leurs vies pour que ce pays soit aujourd’hui merveilleux et en plein développement. C’est merveilleux, les anciens presidents et l’actuel étaient autour de nous à table pour dire leur amitié pour le Mali. Ils ont voulu également rendre hommage au soutien constant du Mali à la lutte héroïque du peuple namibien, conduite par la SWAPO ».
Le président Ibrahim Boucabar Keïta doit prononcer aujourd’hui, un discours au stade de l’indépendance de la Namibie à l’occasion des festivités de célébration du 26ème anniversaire de ce pays ami du Mali. Nous reviendrons plus en detail sur ce temps fort de la visite du president Keita en Namibie.
S. T.
Selon des chiffres officiels, pour l'année 2005, l'eau et l'électricité sont accessibles à 80 % de la population, le taux d'alphabétisation atteint 80 % et plus de 90 % des enfants sont scolarisés.
un tel exemple sera la bienvenue au mali
La Namibie a un sort de vih eleve mais sous controle selon l'onu sida .
Bon sejour
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