Tension diplomatique : Bamako expulse l’ambassadeur de France

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Désormais, c’est la crise ouverte entre Paris et les autorités de la transition malienne.  L’ambassadeur de France a trois jours pour quitter le Mali. Le diplomate français en poste à Bamako, Joël Meyer a été convoqué le lundi 31 janvier 2022 par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop, pour lui notifier la décision du gouvernement de la transition.

Ce coup de tonnerre diplomatique est la suite logique de la sortie hasardeuse de Jean -Yves le Drian. Le patron de la diplomatie française avait, dans un ton insolant, jugé « indignes, illégitimes et irresponsables » les autorités de la Transition. Et cela, après des mois d’escalade verbale entre les autorités des deux pays.

L’ambassadeur de France, Joël Meyer, a 72 heures pour quitter le Mali. Dans un communiqué signé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentration, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, les autorités de Bamako justifient les raisons de l’ultimatum donné au diplomate français : « Cette décision fait suite aux propos hostiles et outrageux » de Jean-Yves le Drian et à la « récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élevées. » 

Ces derniers jours, dans les médias français, le chef de la diplomatie française avait jugé « illégitimes » les autorités de transition et dénoncé leur « fuite en avant ». Il a aussi estimé que le groupe russe Wagner était déjà à l’œuvre au Mali, et qu’il y « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali. »

Des propos jugés, selon les termes du communiqué, contraires au développement des relations amicales entre les deux nations. Les autorités maliennes réaffirment enfin leur « disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble des partenaires internationaux, y compris la France », mais « dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence ».

Nouhoum DICKO

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