Nicolas Sarkozy a achevé hier soir à Libreville sa première tournée africaine. Il a rendu hommage à Omar Bongo, doyen des chefs d”états africains et « ami fidèle de la France » et a annoncé la transformation d”une partie de la dette gabonaise en investissements pour protéger le bassin de la forêt du Congo.
Le président français n”a pas reçu l”opposition gabonaise, précisant n”avoir pas reçu de demande dans ce sens, ce que l”opposition conteste. Au terme de cette visite présidentielle, peut-on parler de nouvelle politique de la France en Afrique ?
« La rupture, cela ne veut pas dire qu’on doit se fâcher avec des amis historiques de la France comme le Sénégal et le Gabon » : d’une phrase, Nicolas Sarkozy a fixé les limites de la rénovation qu’il entend mener dans le petit monde de la Françafrique. « Si je ne suis pas allé au Ghana, par exemple, c’est parce que je ne veux pas qu’on dise que je tourne le dos à l’Afrique francophone » dit il. En clair, Nicolas Sarkozy revient dans les pas de Jacques Chirac et il assume.
Hier matin, par exemple, sur l’aéroport de Libreville, il a assisté à un défilé militaire où la fanfare gabonaise jouait un standard de l’armée française : « auprès de ma blonde ». Nicolas Sarkozy ne semble pas très à l’aise dans ce rôle d’héritier de la Françafrique, mais sans doute se dit-il que c’est le prix à payer pour que la France garde une influence sur le continent africain et pour qu’elle puisse toujours s’appuyer sur quelques dizaines de voix d’états africains quand il faut affronter les Etats-Unis ou la Chine au Conseil de sécurité de l’ONU.
Au-delà des grands discours, Nicolas Sarkozy en Afrique, c’est d’abord de la realpolitik.
Christophe Boisbouvier, envoyé spécial (rfi.fr)
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