Sarkozy au Sénégal et au Gabon pour sa première visite en Afrique noire

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PARIS (AFP) – mercredi 25 juillet 2007 – 0h36 – Après une étape en Libye après la libération des infirmières bulgares, Nicolas Sarkozy effectue jeudi et vendredi sa première visite en Afrique sub-saharienne, se rendant au Sénégal puis au Gabon, deux pays emblématiques de l”ancien "pré carré" français sur le continent noir.

Pour ce déplacement qu”il avait promis de faire rapidement après sa prise de fonction le 16 mai, M. Sarkozy a choisi deux anciennes colonies françaises, indépendantes depuis 1960, alors que d”autres pays avaient été envisagés, notamment anglophones comme l”Afrique du Sud, puissance continentale, ou le Ghana, qui préside actuellement l”Union africaine.

Le Sénégal et le Gabon sont des "partenaires extrêmement privilégiés de la France sur le continent africain", a justifié le porte-parole de la présidence, David Martinon.

Des liens économiques, politiques et humains forts unissent ces deux pays à la France qui y dispose aussi de deux importantes bases militaires (1.100 hommes au Sénégal et 800 hommes au Gabon).

Le Sénégal est souvent cité comme un des rares exemples de démocratie stable en Afrique francophone, avec une transition sans heurts lors de l”arrivée au pouvoir d”Abdoulaye Wade en 2000. Mais la réélection de M. Wade en février a été contestée et les principaux partis d”opposition ont boycotté les législatives du 3 juin.

Et en dépit d”une croissance moyenne de 5% ces dernières années, plus de la moitié des 12 millions d”habitants vit sous le seuil de pauvreté, poussant une grande partie des jeunes à tenter l”aventure de l”émigration, souvent au péril de leur vie.

Le pétrole assure au Gabon une rente qui permet au président Omar Bongo Ondimba, 71 ans, de se maintenir au pouvoir depuis 1967. Doyen des chefs d”Etat africain, M. Bongo, qui a connu les six présidents de la Ve République, est l”une des dernières figures de la "françafrique" et avait été le deuxième chef d”Etat africain reçu à l”Elysée par M. Sarkozy peu après son investiture.

C”est à Dakar que le président français devait exposer sa vision du nouveau "partenariat" qu”il appelle de ses voeux entre la France et le continent africain.

"Pour lui, cette relation entre la France et l”Afrique doit être fondée sur la franchise et la transparence. Elles doivent être des partenaires égaux et responsables et cette relation doit maintenant être décomplexée et mise au service de notre avenir commun", a expliqué David Martinon.

Un discours apparemment bien reçu au Sénégal en dépit des tensions provoquées par "l”immigration choisie" prônée par M. Sarkozy.

Selon Mamadou Oumar Ndiaye, directeur de la publication de l”hebdomadaire le Témoin, "un langage de vérité est attendu à Dakar". "Au moins, le nouveau président français n”est pas un produit de la France coloniale et des réseaux. Il considère la relation avec l”Afrique comme avec les autres pays, il est affranchi des réflexes paternalistes avec l”ancien pré carré".

Accompagné de Bernard Kouchner (Affaires étrangères), Jean-Marie Bockel (Coopération) mais pas de Brice Hortefeux (Immigration et Identité nationale), M. Sarkozy disposera aussi d”un atout maître: la secrétaire d”Etat aux Droits de l”Homme, Rama Yade, d”origine sénégalaise.

Le président arrivera jeudi à Dakar pour des entretiens avec son homologue Abdoulaye Wade qui offrira un dîner en son honneur. Il devrait inaugurer un lycée professionnel financé par la France.

M. Sarkozy se rendra le lendemain pour quelques heures au Gabon où il devait insister sur le développement durable avec la visite d”un complexe forestier. Il sera l”hôte à dîner du président Omar Bongo Ondimba, avant de regagner Paris dans la nuit.

AFP

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