Sarko passe d’un cancer à un autre

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« N’oublions point que la grande gloire d’un homme exige que son mérite puisse être rappelé en peu de mots », disait Paul Valery. Il ne croyait pas si bien dire. Son compatriote, feu François Mitterand, la « bête politique », reconnue par tous y compris ses adversaires, a été obligé d’utiliser beaucoup de mots, trop de mots, pour tenter de rappeler son mérite. De cette avalanche de mots, il est sorti peu de mérite. Trop peu de mérite.

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Tous ceux qui ont suivi le discours de Nocolas Sarkozy, le Hongrois qui mène les gaulois à la baguette du haut de l’Elysée, ont compris une chose : pour le champion de la « rupture », le passé n’est jamais passé.

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Les africains le porte comme le bouc porte son odeur. Il leur colle à la peau et adhère à leur nom, leur âme, comme l’écorce colle à l’arbre.

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En déclarant, à Dakar en juillet dernier, que « le mal de l’Afrique, c’est de ne pas être suffisamment encré dans l’histoire » et que « le malheur du paysan africain, c’est de répéter, depuis des décennies, les mêmes gestes, les mêmes pratiques », le Président français est passé d’un cancer à un autre. Ce cancer n’est autre que la « politique africaine de la France ». Un cancer, plus cruel que celui de la prostate, plus douloureux et plus incurable.

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Un cancer qui résiste à tout : rayons x, laser  et autres thérapeutiques. Bon avocat, peut –être, mais piètre historien, Nicolas Sarkozy, dont la « rupture » avec les pratiques du passé s’inscrit dans la continuité, n’a rien compris de l’Afrique. Ni de son évolution, durant ces quinze dernières années.

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En bonne historienne, Adame Bâ Konaré sait, mieux que quiconque que l’histoire ne se laisse pas falsifier. Tel l’or, elle rejette les impuretés. Les contre –façons, les faux et les simulacres n’ont pas leur place dans l’histoire.

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Loin d’être « immobile », l’Afrique et sa jeunesse ont compris, depuis une décennie, que la France n’est plus le « modèle », dont elle se vante. Et sa capitale, Paris, n’est plus l’une des plus belles du monde.

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Tournés, depuis une quinzaine d’années, vers les universités nord –américaines, les Etudiants africains ont compris une chose : le développement de leur continent passe, d’abord, par la rupture avec la France.

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Revenus dans leur pays, après des études solides, englobant tous les domaines du savoir –Ou presque –ces jeunes, qui font leurs premiers pas dans les hautes sphères de l’Administration, incarnent désormais cette rupture d’avec l’ex-puissance coloniale.

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Pragmatiques, l’instar des anglo –savons, compétents et décomplexés, ils entendent, désormais, traiter d’égal à égal avec la France.

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Ce changement est, partout, perceptible sur le continent africain. Avec le retour en force des Etats-Unis d’Amérique ou de la Chine en Afrique. D’autres pays – et non des moindres – comme le Canada, le Danemark, le Venezuela … continuent de « percer » en Afrique.

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Conséquence : les Entreprises françaises, qui exploitaient les ressources naturelles d’Afrique, contre une bouchée de pain, ont perdu leur latin ; c’est le cas de le dire. Un exemple : le groupe Areva, qui achète le Kilos d’uranium nigérien à 24.000 CFA pour le revendre sur le marché international à 125.000 CFA, a vu son contrat modifier. Mais aussi, l’ouverture du marché nigérien à d’autres partenaires.

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Le malheur de l’Afrique, c’est la France

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Gangrené par son « cancer », Nicolas Sarkozy a du mal à percevoir ce changement qui s’opère sur le continent africain. Lentement mais sûrement. Autre changement, en cours, sur ce continent « immobile » : le retour au pouvoir de chefs d’Etats nationalistes, jusqu’au bout des ongles. Entre autres, Laurent Gbagbo de la Côte –d’ivoire, Paul Kagamé du Rwanda (qui a poussé sa haine pour la France, jusqu’à refuser de parler français), Robert Mugabé etc…

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Regardant l’Afrique à travers prisme déformé de l’immigration –donc de la misère qui s’exporte –Nicolas Sarkozy n’a rien compris de l’Afrique, ni de son histoire. Le malheur de l’Afrique n’est pas d’avoir des paysans cultivant, encore, la terre à la daba.

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Mais d’avoir croisé le chemin d’une puissance coloniale, appelée la France. Le malheur de l’Afrique, ce n’est pas de « ressasser un passé glorieux qui ne reviendra pas ». Mais de s’être abandonnée, pieds et mains liés, dans les bras de la France. Et avec elle, ses ressources naturelles. Le malheur de l’Afrique, c’est le maintien, par la France, à la tête de ses pays, des chefs d’Etats corrompus, et « grands saigneurs » des finances publiques.

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Lorsque par peur, nous cautionnons le mensonge et l’injustice, lorsque par intérêt nous histoire inculpera –si ce n’est déjà fait –de « crimes contre la Nation », nous nous exposons à ce cancer des plus incurables.

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Comme Mitterand, au soir de sa vie, et au seuil de la mort, nous balbutions, cherchons en vain les mots qui conviennent et les explications plausibles. Mais tous les mots de toutes les encyclopédies ne rappelleront pas notre mérite. Le cancer nous emportera.

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