Relations bilatérales France – Mali : SE Huberson invité au débat par l’Amicale des Ancien Ambassadeurs

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Gilles-Huberson
SE Gilles Huberson, Ambassadeur de France au Mali

S’il est une relation de longue date, mais souvent empreinte d’incompréhensions, de fausses accusations et même de préjugés, c’est bien celle qui unit la France, ancienne puissance coloniale, et le Mali, l’ex Soudan Français, sur l’air bien connu de «je t’aime, moi non plus».

C’est certainement bien consciente de cet état de fait que l’Amicale a tenu à relancer ses activités publiques en invitant SE Gilles Huberson, Ambassadeur de France au Mali, à lancer le débat en exposant son point de vue personnel sur cette relation, ses hauts et ses bas.

L’Ambassadeur ne s’est pas dérobé, et c’est tout à son honneur, car il n’a pas été toujours compris ou entendu au cours de son exposé liminaire. D’où une rafale de questions et de contributions, quelquefois hors sujet, au cours du débat qui a suivi.

Selon Gilles Huberson, qui s’est exprimé sans user de la langue de bois, trois tragédies ont fondé les relations entre la France et notre pays. Tout d’abord la traite négrière, puis la colonisation et, enfin, l’immigration.

S’y ajoutent ce qu’il qualifiera de dette, la participation des Tirailleurs aux deux Guerres mondiales, le prix du sang, ou d’histoires d’amour, au nombre de deux. Tout d’abord, celle ayant uni un gentilhomme français, Anselme d’Ysalguier, et une princesse de Gao, qui, installée ensuite à Toulouse, lui donnera une descendance qui verra son petit-fils, Eustache de Faudoas, devenir célèbre sous le surnom de «Le Morou», le Maure ou le Nègre. Même si c’est une légende, avouons que c’est une belle histoire!

La seconde histoire d’amour entre nos deux pays, toujours selon SE Huberson, c’est l’Opération Serval, en janvier 2013. L’arrêt de la progression des djihadistes à Konna marquera en effet le début d’une lune de miel jamais vécue auparavant entre le Mali et la France, comme en témoigne l’accueil qui sera réservé au Président François Hollande par la suite à Tombouctou et à Bamako, entre autres.

Si pour certains les histoires d’amour finissent mal en général, la relation entre nos deux pays confine à la passion, avec des excès dans tous les sens, accès de jalousie comme démonstrations d’affection. Et il faut y ajouter les arrière-pensées, réelles ou supposées, censées expliquer telle ou telle attitude ou posture au fil des ans.

Toutes choses dont le débat se nourrira, à tort ou à raison. Vu l’actualité, il y eu bien sûr diverses contributions et questions sur le «soutien inconditionnel» ou «l’autorité» supposée de la France sur le MNLA, «la défense de ses intérêts économiques ou géostratégiques» au Nord du Mali, les problèmes d’obtention de visas, bref des questionnements et positionnements aussi divers que variés, souvent même peu étayés ou mal à propos.

Au final, on retiendra des réponses de l’Ambassadeur Huberson que la France ne détient que 15% de parts de marchés au Mali, qui n’est que son 4ème partenaire économique en Afrique de l’Ouest, alors qu’elle est son 1er donateur, et que l’aide qu’elle nous accorde est à près de 70% un appui budgétaire direct, sur un total de 200 millions d’euros, soit près de 150 milliards de FCFA, entre autres.

Rappelons que l’Amicale des Anciens Ambassadeurs et Consuls Généraux du Mali, dont l’Ambassadeur Huberson révèlera qu’elle n’a pas d’équivalent en France, ce à quoi il se propose de remédier, a vu le jour le 1er octobre 1986. Son Vice-Président, Abdoulaye Amadou Sy, et son Secrétaire Général, Amadou Alioune Sarr, la présenteront à l’assistance comme une structure dédiée au partage des expériences de ses membres et à la coopération avec les missions diplomatiques accréditées dans notre pays.

Les mots d’ordre de l’Amicale? Discrétion et confidentialité, les mamelles de la diplomatie. Nous souhaitons quant à nous qu’elle s’en départisse de nouveau en renouvelant l’initiative avec une nouvelle personnalité très prochainement, en espérant, comme toute bonne journaliste, que celle-ci aussi aura à cœur de parler vrai.

Ramata Diaouré 

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