Pendant les travaux, saisissant en cela le cadre du dialogue politique ACP/UE, le Ministre Abdoulaye Diop a informé ses pairs européens et des pays de l’ACP sur l’évolution de la situation sécuritaire qui prévaut dans le Nord du Mali, ainsi que les perspectives du processus de paix.
A cet égard, le ministre a rappelé que la signature, le 15 mai 2015 à Bamako, de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, est un compromis dynamique issu du Processus d’Alger et salué par le monde entier. Cette signature, selon lui, constitue une avancée significative dans la recherche de la paix, de la stabilité et de la sécurité au Mali et dans la région du Sahel en général.
L’accord de paix, d’abord paraphé par toutes les parties, puis signé par la quasi-totalité des parties prenantes, est un accord équilibré prenant en compte les aspirations de chacun et de tous, dans le respect scrupuleux de l’Unité, de l’Intégrité territoriale, de la Souveraineté du Mali, ainsi que du caractère laïc et de la forme républicaine de l’État.
Aussi, le Chef de la diplomatie malienne a rendu un vibrant hommage à l’Algérie, chef de file de l’équipe de médiation internationale, et à tous les membres de la médiation, y compris l’Union européenne dont il a salué le rôle positif et catalyseur.
En outre, il a remercié le Groupe des Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), une organisation tricontinentale et interrégionale créée en 1975 à Georgetown (Guyane) et composée de 79 Etats, pour son soutien et sa constante solidarité à l’égard du Mali.
Le ministre Diop, négociateur en chef du gouvernement malien aux pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger a saisi l’occasion pour relayer le message de paix du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta qui, tendant une main fraternelle aux frères de la Coordination (CMA), les a invités à se joindre à la dynamique de l’Accord du 15 Mai 2015 qui fait basculer le Mali dans un processus irréversible de pacification et de réconciliation, préalable indispensable au développement des régions du Nord et de l’ensemble du pays.
Évoquant les consultations d’Alger, le ministre Abdoulaye Diop d’indiquer à ses homologues que le Mali y va de bonne foi, comme à l’accoutumée, avec la volonté de faire avancer le processus vers ses objectifs immédiats, en levant les défis et les contraintes susceptibles de se poser.
D’après lui, il ne s’agit nullement d’ouvrir de quelconques négociations, celles-ci ayant été dores et déjà clôturées aux termes des paraphes, mais de se projeter vers la mise en œuvre efficiente de l’accord qui prévoit divers mécanismes dont le comité de suivi.
Dans cette optique, Monsieur Abdoulaye Diop a invité l’Europe à poursuivre sans relâche son soutien au Mali et la communauté internationale à continuer son appui afin que les populations durement éprouvées par la crise ressentent enfin les dividendes de la paix.
Les messages de paix qui émanent des Maliens de toutes les régions, leurs fortes attentes par rapport à l’Accord de paix sont de nature à inciter les partenaires du Mali à intensifier leurs efforts en faveur du pays en cette phase du processus, a-t-il ajouté. Il a mis l’accent sur la recrudescence de la violence ces dernières semaines perceptibles sur le terrain perpétrée par des ennemis de la paix qui ont compris que le train de la paix a bel et bien quitté la gare. Leur baroud d’honneur et les actions désespérées de sabotage du processus ne sauraient ébranler la détermination du gouvernement du Mali à aller de l’avant.
En marge des travaux, il a eu un long entretien avec Monsieur Alain le Roy, Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure, entouré de plusieurs de ses collaborateurs.
Il s’est également entretenu avec le Docteur Patrick Ignasias Gomes, Secrétaire général du groupe des états ACP.
La coopération existant entre le Mali et ces institutions a été au cœur des échanges de points de vue entre les deux personnalités.
Bandiougou DIABATE
