Depuis la création de l’UNESCO à ce jour, le Mali n’a jamais créé une structure autonome chargée spécifiquement de gérer ses intérêts auprès de cette organisation prestigieuse du système des Nations Unies. La fonction de délégué permanent a toujours été exercée par l’ambassadeur du Mali en France en plus de ses autres attributions. L’absence de cette structure autonome constitue un sérieux handicap pour le Mali.
Aujourd’hui, le Mali est pratiquement le seul pays de la sous-région qui ne dispose pas d’une représentation diplomatique auprès de l’UNESCO.
A titre d’exemple, le Sénégal a établi depuis plus de quarante ans une représentation diplomatique au sein de l’UNESCO.
Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, ainsi que tous les Etats de la sous-région y compris la Gambie et la Guinée-Bissau ont établi des représentations diplomatiques auprès de l’UNESCO depuis plus de vingt ans. Pourtant depuis la conférence générale d’ octobre 2003, le Mali est membre du Conseil exécutif de l’UNESCO (équivalent du Conseil de sécurité des Nations Unies), en la personne de Mamadou Lamine Traoré, ministre de l’Education Nationale.
Par cette nomination qui nous honore, le Mali se devait de constituer une équipe forte capable de solliciter la contribution de l’UNESCO et de faire bénéficier le Mali des avantages qu’offrent les grands programmes sur l’éducation pour tous, la pauvreté, le problème de l’eau qui sont des enjeux extrêmement importants pour nous.
Malgré la détermination de certains compatriotes travaillant à l’UNESCO et dans les grandes universités européennes, la délégation permanente reste toujours rattachée à l’Ambassade du Mali en France.
Dans son adresse aux autorités maliennes, un éminent professeur a lancé un cri d’alarme pour disposer d’une délégation permanente auprès de l’UNESCO. «Notre pays ne peut que tirer grand profit à pourvoir un tel poste vu le rôle éminent que joue l’UNESCO en matière de culture, d’information et surtout d’enseignement», a-t-il déclaré.
Des ex-membres du Secrétariat de l’Unesco, ont fait des démarches auprès des autorités maliennes pour la création de ce poste.
Invariablement, on leur rétorque que le fait qu’il n’y ait pas de représentation diplomatique du Mali auprès de l’UNESCO est dû au manque de fonds. Deux bureaux réservés à la Délégation permanente du Mali existent déjà au bâtiment Miollis réservé aux délégations permanentes où le coût de la location de deux bureaux, soit 28 m², est de 7299,04 euros pour l’année 2006. Cela signifie que le Mali a toujours payé ce montant depuis plusieurs années.
Concernant la contribution du Mali au budget de l’UNESCO, elle est de 0,002% soit 6993 dollars EU.
A suivre.
Abdoul Karim KONE
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