Moctar Ouane à propos de la grève du Syltae:«Je suis ouvert à une négociation responsable»

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Le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Moctar Ouane, a animé un point de presse, le mardi 22 février à son cabinet, à propos de la grève décrétée le 22 février par le Syltae (Syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères). Au cours de cet entretien avec les hommes de médias, le ministre Ouane a fait la lumière sur cette grève, qui intervient un mois plus tôt qu’initialement prévu.

 

Moctar Ouane a d’emblée fait le constat que, malgré la brièveté de l’initiative, le ministère vit une situation de grève. Une grève qui, selon ses explications, a été initiée par un syndicat libre qui n’est affilié ni au SYNTAD ni à l’UNTM. Aussi, a-t-il souligné, étant détenteur d’un récépissé, la loi reconnaît à ce syndicat le droit d’aller en grève dans un cadre bien défini. C’est à la date du 21 janvier qu’il a reçu le cahier des charges du Syltae qui comporte 27 points de revendication.  Une commission de médiation a été mise en place, mais, entretemps, le Syltae a tenu une Assemblée générale qui a décidé de la grève. Or, selon les déclarations du ministre, les 27 points de revendication ont tous plus ou moins fait l’objet de consensus, à l’exception de deux: le volet statuaire et celui des primes et des indemnités.

 

Le premier fait l’objet de désaccord parce que le Syltae demande l’adoption d’un statut autonome dans un délai d’un mois. Mais ce point, assure le ministre, est presque résolu, puisqu’un projet de décret portant statut particulier des fonctionnaires des Affaires étrangères était programmé pour hier, mercredi 23 février. Malheureusement, a déploré le ministre Ouane, le Syltae place la barre très haut, en exigeant un statut autonome. Ce qui, selon lui, n’est pas conforme à la Constitution qui prévoit un statut général pour tous les fonctionnaires, avec des particularités pour ce qui concerne les magistrats et les militaires.  

 

Et le ministre Ouane d’affirmer que de nombreux avantages ont été accordés au personnel des Affaires étrangères depuis 2005. Certaines primes, selon lui,  ont été portées à 20 000 F, à la grande satisfaction de tous les travailleurs, au moment où Modibo Sidibé avait la charge du département. Pour sa part, Moctar Ouane propose de les porter à 80 000 F, ce qui n’est pas du goût de Syltae qui table sur 90 000 F, non discutables.

Moctar Ouane a longuement entretenu les hommes de médias sur les autres points de revendication en commençant par la moralisation des missions demandée par du Syltae. Il dira que, les missions étant des activités suivies par les Directions, c’est aux Directeurs de déterminer les cadres qui doivent y prendre part. De même, en ce qui concerne les dotations en carburants, le Syltae revendique une juste et équitable répartition des bons. Celle-ci, selon le ministre est laissée au bon soin des Directeurs de service. C’est donc à eux de s’assumer.

 

Réagissant aux questions des journalistes, Moctar Ouane dira que le droit de grève est reconnu. «Il y a eu des doléances. Celles-ci ont fait l’objet d’un traitement au sein d’une commission de conciliation. Etrangement, avant la négociation, il y a eu un préavis de grève».  Il affirmera aussi que le rappel actuel de certains diplomates n’a rien à voir avec la grève puisque relevant du Conseil des ministres.

 

Moctar Ouane a, au terme de son entretien, a demandé aux jeunes de se former, de se spécialiser et de se concentrer sur leur travail. «J’ai la situation de chaque agent. J’ai fait la promotion des jeunes à 80%. Il faut faire des nominations et non des placements» a-t-il martelé, avant de conclure «je suis prêt à accepter toutes les initiatives pour arrêter la grève. Je suis ouvert à une négociation responsable».

Pierre Fo’o Medjo  

 

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