Rien ne va plus entre l’Administration des Affaires Etrangères et ses travailleurs. En effet, depuis le début du mois d’octobre, l’Administration du Ministère des Affaires Etrangères et ses travailleurs se sont engagés dans un bras de fer qui promet des moments bouillants dans les jours à venir.
Il y a de cela quelques mois, des membres de l’Administration des Affaires Etrangères ont infiltré discrètement le syndicat de ce département. Cela dit-on avec la complicité du ministre Moctar Ouane qui aurait même assisté à des réunions syndicales.
Raisons de cette infiltration, faire avorter toute forme de lutte syndicale au niveau de ce département.
Chose que le ministre a réussi à faire, du moins jusqu’à ce jour où des travailleurs ont commencé à douter de la relation qui liait le secrétaire général du bureau syndical audit département à l’Administration. Ces soupçons se sont confirmés au cours des l’Assemblées Générales qui se sont succédées. Toutes ces rencontres avaient pour but d’informer les travailleurs sur l’état d’avancement des négociations entre l’administration des Affaires Etrangères et le bureau syndical sur l’adoption des textes relatifs à la sécurisation de carrières, au plan de rotation et à l’octroi d’avantages nécessaires à l’exercice de ce métier. Des textes qui avaient d’ailleurs été soutenus par la 10è conférence des Ambassadeurs et Consuls Généraux en 2006.
Mieux, le ministre avait eu en son temps le quitus du Président de la République pour la mise en œuvre intégrale de ces textes.
Hélas, malgré cela, l’Administration des Affaires Etrangères, continue de faire la sourde oreille, comme si rien n’était.
Pourquoi cela ?
Ce qu’est sûr, c’est que le ministre comptait sur ses alliés syndicalistes pour contre-carrer l’adoption desdits textes.
A ce propos, le ségal du bureau syndical de ce département aurait été surpris par plus d’un, entrain de faire l’éloge de l’administration. Ce qui a coupé l’herbe sous les pieds des travailleurs qui entendaient prendre une décision relative au dépôt d’un préavis de grève au niveau de l’administration. Le ségal dans cette conversation était le seul à soutenir que le traitement des dossiers se faisait avec satisfaction par l’administration. Ce qui est d’ailleurs non fondé.
Aussitôt, il s’est vu désapprouver par l’assistance qui a jugé ses propos fallacieux et mensongers.
A noter qu’avant, le bureau syndical avait tenu une réunion. Et l’objectif était de déposer un préavis de grève.
A la surprise générale de tous, au cours de l’Assemblée Générale tenue à cet effet et qui a succédé la réunion du bureau syndical, le Ministre Moctar Ouane a manifesté sa présence. Et cela, dans l’unique but d’intimider ceux qui envisageaient d’aller en grève.
Le ségal démasqué
A cette Assemblée générale, à en croire des sources dignes de foi, le Ministre Ouane n’a pas manqué de jeter des regards menaçants sur les intervenants. Toute chose qui démontre à suffisance que le scénario avait été savamment orchestré par l’Administration et le désormais ancien Secrétaire Général du Syndicat des travailleurs, puisse qu’il sera quelques instants plus tard abandonné sur le lieu où se tenait la rencontre. Et pour cause.
Les soupçons portés sur lui venaient d’être confirmés. Ainsi, l’assistance a eu l’occasion de découvrir le vrai visage du ségal qui n’était qu’une marionnette à la solde du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale.
C’est pourquoi, au cours de cette Assemblée Générale qui a tourné au fiasco, la majorité des membres du bureau a aussitôt sollicité une réunion extraordinaire pour clarifier la situation. Ils ont été butés au refus catégorique du Secrétaire Général Mahamadou Kementa, qui a usé de tous ses moyens pour se disculper.
Ce qui expliquerait ses absences répétées au travail et cela avec la bénédiction de l’Administration qui ne cesse pourtant d’exercer dans ce sens des pressions de tous genres sur les autres cadres à travers les directeurs de services.
Face à cette situation, des travailleurs et une bonne partie des membres du bureau syndical ont signé une pétition pour demander au syndicat une mise au point de la situation à la faveur d’une Assemblée Générale.
Malheureusement, le bureau syndical a brillé par son absence à l’Assemblée Générale convoquée pour la cause. Ce qui a suscité la colère chez des travailleurs qui ont purement et simplement demandé de mettre en place un comité restreint chargé de travailler sur la mise en place d’un nouveau bureau syndical crédible et engagé pour la cause des travailleurs.
Non à un syndicat à la merci de l’administration !
Cette demande a plus tard abouti à la naissance d’un syndicat libre sur les cendres de la défunte qui entend se démarquer du pseudo syndicaliste qui prévalait avant et qui se résumait à la seule personne de son Secrétaire Général.
C’est ainsi qu’est né le mercredi 11 octobre 2010, le Syndicat Libre des Travailleurs des Affaires Etrangères (SYLTAE) pour prendre en main les revendications de l’ensemble des travailleurs de ce département sans réserve.
Le nouveau bureau syndical compte tout mettre en œuvre pour barrer la route à des pratiques de l’Administration qui consistent à accorder des faveurs à savoir, nommer les syndicalistes acquis à sa cause, affecter ceux-ci à des postes choisis au niveau des missions diplomatiques, tout en les accordant des postes juteux au sein du département central, au grand dame des autres travailleurs.
En tout cas, ces jeunes qui ont désormais la destinée du nouveau né, c’est dire le nouveau bureau syndical des Affaires Etrangères sont plus que jamais déterminés à apporter des idées nouvelles.
Aussi, à en croire nos sources, ils veulent lutter jusqu’au bout, et ce, conformément aux normes internationales et nationales en vigueur contre toute forme d’abus et d’injustice.
Seront-ils capables d’aller jusqu’au bout ?
En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que rien ne sera plus comme avant. Et cela, parce que ces nouveaux leaders semblent prêts à déjouer les combines de ceux qui souhaitent ridiculiser les travailleurs.
Mieux, ils entendent diriger les affaires du bureau dans un esprit de dialogue intellectuel et conçu sur le concret.
Toujours dans l’esprit de transparence, un site web et des moyens de communication modernes ont été conçus pour que tous les travailleurs des Affaires Etrangères (département central, Missions Diplomatiques) puissent désormais s’exprimer en ce prononçant sur les questions les concernant.
A. Sanogo