Le doyen du corps diplomatique, Hassan Naciri, ambassadeur du Maroc au Mali, lors de la rencontre avec le ministre Abdoulaye Diop : – «Le Mali a, plus que jamais, besoin aujourd’hui de la synergie d’action de tous…. » – «Les attentes sont énormes, les priorités multiples et les délais assez courts …»

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Le lundi 21 juin 2021, le nouveau ministre en charge des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a rencontré le corps diplomatique accrédité au Mali. Il s’agissait d’échanger avec les chefs de mission diplomatique et consulaire de la situation actuelle au Mali, ainsi que les sanctions infligées par la communauté internationale, notamment la Cédéao et l’Union africaine depuis le coup d’Etat du 24 mai dernier.  En sa qualité de Doyen du Corps diplomatique, Hassan Naciri, Ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, estime que le Mali a, plus que jamais, besoin de la synergie d’action de tous. Son vœu le plus ardent, c’est de voir tous les fils du pays s’engager ensemble dans la défense des intérêts exclusifs du Mali. Cela, par la concertation et le dialogue permanents. 

 «Je voudrais tout d’abord au nom des membres du Corps diplomatique, consulaire et des organisations régionales et internationales, m’acquitter d’un double devoir, celui, de remercier sincèrement Monsieur le Ministre pour cette bonne initiative qui permet déjà d’établir ce premier contact attendu de tous. Ce qui traduit votre détermination, Monsieur le Ministre, à vous impliquer davantage dans la coopération et la collaboration avec la Communauté internationale.

Ensuite, je voudrais vous exprimer nos vives et chaleureuses félicitations pour cette confiance renouvelée, en vous souhaitant plein succès dans l’accomplissement de cette noble et exaltante mission qui intervient, comme chacun sait, dans un moment crucial pour le Mali». Ces propos sont du Doyen du corps diplomatique, Hassan Naciri, Ambassadeur de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Mali. C’était lors de la rencontre du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, avec le corps diplomatique accrédité au Mali, le 21 juin dernier, dans la salle de conférence du département. Ils étaient tous présents, les chefs de mission diplomatique, consulaire et ceux des organisations régionales et internationales. Le ministre Abdoulaye Diop était accompagné de ses proches collaborateurs dont le secrétaire général du département.

Il s’agissait d’échanger sur la situation au Mali ainsi que les sanctions imposées par la communauté internationale, notamment la Cédéao, l’Union africaine…

Après avoir félicité le nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le diplomate marocain est convaincu que la riche expérience d’Abdoulaye Diop aussi bien sur le plan bilatéral que multilatéral le prédispose à jouer pleinement sa partition dans le grand chantier de la refondation du Mali dont la dimension régionale et internationale constitue une part importante. «Il serait fastidieux de revenir sur le factuel qui a caractérisé l’évolution socio-politique du Mali, ces derniers mois, puisque nous avons tous été témoins de ces péripéties.

Face à tant de difficultés et de défis, le Mali a démontré sa grande capacité de résilience en puisant dans le tréfonds de ses ressources et de son vécu millénaire pour trouver les moyens et les vecteurs d’une sortie de crise et pour aller de l’avant.

Mais pour essayer de résumer l’évolution de la situation depuis 2020, nous pouvons déceler dans les attentes, de la résilience et de l’espoir. Les Maliens, à notre humble avis, nourrissent légitiment l’espoir d’opérer des changements et des améliorations au niveau de leur Etat, de leur Pays qui, au-delà des difficultés du moment, fait montre d’une résilience à jamais démentie. De surcroit, le pays regorge de potentialités et de ressources à même de lui permettre de répondre aux attentes de son peuple, mais aussi de jouer pleinement son rôle sur la double scène régionale et internationale». Parole de l’Ambassadeur Hassan Naciri.

Le Doyen du corps diplomatique ajoute : «Nous croyons en le Mali, et nous continuons, en tant que membres de la communauté internationale, à l’accompagner dans ses choix nationaux. A cet effet, nous renouvelons notre attachement aux fondamentaux à savoir : l’intégrité territoriale du Mali, son unité, sa sécurité nationale et sa cohésion sociale. A cet égard, il convient de rappeler que les membres de la communauté internationale se sont tous investis, souvent dans la discrétion, pour apporter leur contribution aux efforts d’apaisement. Ils l’ont fait, non seulement par devoir et convictions, mais aussi en reconnaissance du rôle positif et constructif que le Mali a toujours joué sur la scène régionale et internationale.

Ce soutien est évident en direction de la Transition politique en cours afin que le Mali retrouve sa place de choix dans le concert des nations démocratiques. Il s’agit là d’un moment privilégié pour que cette nation se redresse, définitivement car après toutes les épreuves endurées, nous continuons d’espérer et de travailler dans le sens de la restauration d’une paix durable et d’un développement soutenu auxquels aspirent légitimement ce valeureux peuple.

La communauté internationale et malgré certaines réserves, n’a, à aucun moment, abandonné le Mali».

Sur le plan interne, l’Ambassadeur Hassan Naciri se réjouit de voir que le pluralisme politique continue à s’exprimer en toute liberté. Le dialogue inter malien, dira-t-il, se poursuit et aboutira naturellement à l’organisation d’élections générales transparentes dont les résultats seront acceptés de tous.

«Le discours d’investiture prononcé par le colonel Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’Etat, a tracé les grands contours de la Transition. Nous notons avec satisfaction, en ce qui nous concerne, l’attachement de Monsieur le Président aux engagements pris avec la communauté régionale et internationale, y compris l’organisation des élections générales à terme échu.

Nous notons également que des axes prioritaires ont été clairement dégagés lors du Conseil des ministres du 16 juin 2021 dont on retient quatre grandes priorités portant sur la sécurité, les réformes politiques et institutionnelles, la réconciliation et l’organisation des élections», a souligné le doyen du corps diplomatique.

«Nous réitérons nos encouragements, notre solidarité et notre accompagnement à ce pays frère, nous émettons le souhait que les engagements pris soient suivis d’effets sur le terrain dans les meilleurs délais possibles. Car, comme vous le savez pertinemment, les attentes sont énormes, les priorités multiples et les délais assez courts.

Permettez-moi, Monsieur le Ministre, de vous réitérer notre engagement de tous les instants à poursuivre et intensifier nos efforts pour accompagner ce beau pays du Mali, pour son épanouissement sur la voie de la paix et du développement.

Notre vœu c’est aussi de voir tous les fils du pays s’engager ensemble dans la défense des intérêts exclusifs du Mali par la concertation et le dialogue permanents car le Mali a, plus que jamais, besoin de la synergie d’action de tous», a conclu l’Ambassadeur du Maroc au Mali. .

Prenant la parole, le ministre Abdoulaye Diop a exprimé la gratitude du Mali à l’ensemble de ses partenaires pour leurs sacrifices, la constance de leur engagement et leur accompagnement dans la recherche de solutions à la crise multidimensionnelle que vit le Mali depuis 2012. Il a ensuite salué la poursuite de la coopération avec les partenaires malgré les sanctions prises par certaines organisations africaines et internationales, suite à l’avènement de nouvelles autorités à la tête de l’Exécutif de la Transition.

Tout en demandant la compréhension de la Communauté internationale et une lecture plus réaliste et pragmatique desdits événements, le Ministre a indiqué que les sanctions fragilisent et exposent le Mali, voire la Région, confrontés à une crise sécuritaire.

El Hadj A.B. HAIDARA

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